Shea... Que penser de toi ? Je crois que je t’apprécie. Tu es intelligente, vive d'esprit, et parler avec toi n'est pas une corvée, loin de là. J'aurai même pu te considérer comme une amie. Seulement, tu t'es mise en tête de découvrir la vérité en ce qui concerne la mort de Blue. Alors à chaque fois, c'est le même calvaire : tu enchaîne questions sur questions, espérant peu être me faire craquer. Je n'aime pas mentir. C'est quelque chose qui me met mal à l'aise. Pourtant je continue, encore et encore à te dire quelque chose qui ne correspond pas à la réalité : Blue était dépressive et suicidaire, malgré mes nombreux conseils, elle a refusé d'aller voir un psy. Un jour elle est tombée sur ma réserve, et elle s'est tuée par overdose. Dans mon discours, j'ajoutais toujours une phrase emplie de culpabilité, expliquant que je n'avais pas dû laisser la drogue trainer, que tout était ma faute, bref un vieux truc mélodramatique. Bien évidement, tout cela est faux. Mais à quoi bon se faire des ennemis lorsqu'on peux l'éviter ? De toute manière, si je lui avait dit la vérité, Shea ne m'aurait pas cru. Pour elle, Blue était restée une petite enfant modèle jusqu'à sa mort. Je sais qu'un jour, elle découvrira la vérité. Elle s'en approche chaque jour un peu plus. Et chaque jour un peu plus, je m’empêtre dans mes mensonges. Mais que puis je faire d'autre ?

Tu es ma meilleure amie, je crois. Ou du moins la personne à laquelle je tienne le plus. Je t'ai appris mon passé, tu es la seule personne au monde à savoir la vérité sur moi, et pourtant tu ne m'as pas abandonné. Merci. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi, Sixtine. Tu essayes toujours de me rendre le sourire, peu à peu tu me montres ce qu'il y a d'unique et de merveilleux dans la vie. J'ai du mal à remonter la pente, mais je te promets qu'un jour j'y parviendrai. Tu es là pour moi, et je le suis pour toi. Lorsque j'ai appris que tu étais atteinte d'une tumeur, cela n'a fait que me rapprocher encore de toi. Je profite de nos instants ensemble au maximum. Mais ça me fait tellement peur. Peur de savoir qu'un jour tu partira et que je devrai continuer sans toi. C'est quelque chose qui me semble impossible.

Tu me mets mal à l'aise. Je ne sais pas si je t’apprécie ou si au contraire je te hais. Au fond, tu es quelqu'un de sympa, mais à chaque fois que je te vois, il y a trop de souvenirs, trop de regrets qui refont surface. Tu lui ressemble tellement. Le sosie de Bleuenn. Oui, celle que j'ai poussé au suicide et qui pourrit maintenant six pieds sous terre. Alors lorsque je te regardes, c'est comme un cauchemar. Je revois tout mon passé, toutes mes erreurs. C'est quelque chose d'horrible à vivre. Inhumain, je dirai, même si le terme est peut être un peu fort. La première fois que je t'ai parlé, je t'ai raconté toutes sortes de mensonges. Tu sais une partie de mon histoire, sauf que pour toi, c'est moi la victime et non Blue. Ça me soulage d'être vu comme un innocent au yeux de quelqu'un sur cette terre ou j'ai l'impression que tout le monde ou presque me hais. C'est un véritable soulagement. Des fois, je me permets même de croire à la version que je t'ai donnée. Mais si un jour tu découvre la vérité, je suis mort. Que pensera tu alors de moi ? Non, je n'ai vraiment pas intérêt à ce que tu saches qui je suis vraiment...

Je ne sais pas si je t'aime, mais ce qui est certain, c'est que tu m’attire. Tu me plais vraiment. Ça peut paraître très cliché, mais je m'en fou : quand je te vois, j'ai envie de sourire, quand je te vois, tout mon passé s'efface et j'oublie tout sauf toi et le moment présent. Encore un truc qu'on voit dans tous les mauvais films à l'eau de rose : tu fais de moi quelqu'un de meilleur. J'aime passer du temps avec toi, et j'en passe le maximum possible. Mais - car oui, il y a un mais dans toutes les histoires - tu es avec lui. Jared. Un pseudo-ami à moi. Disons que nous l'étions plus ou moins avant qu'il ne te présente à moi. J'ai toujours été très jaloux : depuis mon enfance, j'ai toujours eu tout ce que je veux, alors dès que je vois quelque chose que je ne peux pas avoir, je pique une crise. Et toi, Amber, je ne peux pas t'avoir. Ton coeur est déjà pris par Jared. Ce Jared qui ne me veut que du bien, mais qu'au fond de moi je hais pour avoir trop de chose que je n'ai pas. Je ne sais pas si tu as remarqué quelque chose au niveau de mon comportement bizarre quand il est là, mais je peux te dire que dès que je le vois je mon sang bout dans mes veines.

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Morgan... Tu es une sorte d'ennemi. Alors que j'étais sur la plage, à n'embêter personne, tu es venu me terroriser sans raison particulière. Bon, d'accord, j'ai joué les gros durs alors que j'étais en position de faiblesse, mais je ne méritai pas tout ce que tu m'as fait subir ! Tu me fais peur. Tu es comme une sorte de cauchemar. C'est toi qui m'a ouvert les yeux sur l'existence de créatures surnaturelles à Forks. Tu ne peux pas imaginer le choc que ça m'a fait. J'étais tellement persuadé que ce n'étaient que des balivernes. A cause de toi, à présent, j'ai peur à chaque personne que je croise dans la rue ; chaque visage, je les scrutes pour déterminer si les gens qui m'entourent sont des monstres prêts à me sauter dessus ou non. Et toi, Morgan, qui continues à jouer avec moi comme si je n'étais qu'un vulgaire bout de viande. Tu dis que tu ne veux pas me manger parce que je suis un drogué, mais je ne peux m'empêcher d'avoir la peur au ventre dès que je te vois. Je te déteste, Morgan. Tu n'es qu'un gros pervers sadique. Mais je ne peux rien faire... tu es bien trop fort. Des fois, je me demande ce qui se passera quand tu en auras assez de me manipuler ? Vas tu me laisser enfin tranquille ou ne faire qu'une bouchée de moi ?

Tu es un ami. Enfin, tu es censé. Je t’apprécie, mais en même temps, je ne peux m'empêcher de te haïr. De temps en temps, on se voit, on se shoote un peu, ou on parle, tout simplement. Tu es sympa, marrant, intelligent. Mais tu as quelque chose que je n'ai pas. Une passion. Et tu ne peux pas imaginer à quel point je te jalouse, pour ça. Tu as ta musique, tu en fais quand tu veux, où tu veux. C'est ta vie, sans ça tu serai comme moi. Moi qui ait été forcé d'abandonner ma passion, moi qui doit me contenter de mes souvenirs. Je crois que tu te rends compte de cela. Dans tout les cas, tu te plie en quatre pour me trouver quelque chose qui remplace la gymnastique, tu essayes de m'ouvrir l'esprit, tu me fais essayer de nouvelles choses. Mais tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas que rien ne pourra jamais remplacer ce que j'ai perdu. Et puis il y a Amber. La seule personne qui me plaise vraiment, et qui m'ai jamais plut. Oui, la seule, tu as bien lu. C'est la première fois que je ressens ça pour quelqu'un. Tu me l'as présenté, et entre nous ça a tout de suite collé. Mais son coeur t'appartient, et il n'y a pas de place pour moi. Une raison de plus de te détester. Tu as tout ce que je veux. D'abord une passion, puis Amber, et après, ce sera quoi ? Qu'est ce que tu vas encore me piquer, me faisant souffrir par la même occasion ?

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