Amber. La perspective de la voir me donnait envie de sautiller dans tous les sens. Rien que d'évoquer son prénom me remplissait la tête de sentiments que je n'avais jamais connu auparavant. Pas même avec Bleuenn, ma seule relation à moitié sérieuse. Avant ma chute, je n'avais jamais eu le temps pour ce genre de chose, l'amour et tout le blabla. Je ne m'y intéressait même pas à l'époque. Mais les choses avaient changés, et me voilà amouraché d'une vampire ayant le triple sinon plus de mon age. Et pour rendre les choses encore plus glauques et compliquées, c'était non seulement une ennemie potentielle à mon clan, mais aussi la copine de celui qui tentait tant bien que mal de me remonter le moral. C'était comme un mauvais remake de la série déjà mauvaise Amour, gloire & beauté. Comme si je n'avais pas suffisamment de problème avec Shea ou alors avec cet espèce de fou lycanthrope rencontré sur la plage et qui comptait faire de moi son quatre heures un de ces jours quand il en aurait assez de me terroriser. J'avais vécu une vie mouvementée en quinze ans de carrière de gymnaste, mais en quelques mois, ma vie dépassait tout ce que j'avais jamais vécu au niveau trucs de fous.

Dans tous les films, le héros qui vit des choses extraordinaires et fantastiques ne rêve toujours que d'avoir une vie normale, être comme tout le monde et tout ce qui s’ensuit. Je ne sais pas ou les scénaristes vont chercher ce genre de conneries. Personnellement, je fonçai dans les problèmes avec joie. Ma vie morne était devenue palpitante, j'avais trouvé un rôle à jouer auprès de mon clan, je vivais des choses uniques, j'étais bien. Hormis mes fameux problèmes de culpabilité, de déception et tout ce qui accompagnait mon ancienne vie, encore trop présents dans la nouvelle. Mais globalement, j'étais heureux d'être à Forks, entouré de créatures extravagantes et attiré par une sangsue irlandaise.

Amber. Toujours ce nom qui résonnait dans ma tête tandis que je marchais vers le parc où j'avais rendez vous avec elle et Jared. Jared, non content d'avoir une chose que je désirai plus que tout au monde me piquait aussi Amber, la seule femme qui m'ai jamais plu. Et c'était comme s'il ne se rendait pas compte de ma jalousie. Il était peut être trop naïf, innocent ou je ne sais quoi pour ça. Toujours était il qu'il se démenait pour m'aider à trouver une nouvelle passion. Cette manière de s'accrocher me rappelait à chaque fois Sixtine, qui elle était plus efficace. Je n'écoutais pas Jared, parce que j'étais incapable de lui faire confiance. C'était quelqu'un de gentil, sa compagnie était agréable, mais ma jalousie était bien trop grande pour que je me limite à cela.

Comment était il possible qu'il ne ce soit pas rendu compte de mon béguin pour Amber depuis le jour où il nous avait présenté ? Bonne question. Mais c'était tout de même l'organisateur de cette rencontre au parc, ne se doutant pas de la manière dont je regardai Amber, les yeux pétillants. Ou alors l'avait il remarqué mais me pensai incapable de lui voler un jour sa dulcinée. Et surement avait il raison si c'étai bel et bien ce qu'il pensait.

Je m'assis sur un banc, encore humide de la pluie qui était tombée le matin même, attendant le couple de la musique à fond dans les oreilles.

J'avais mis ma musique tellement fort que je n'entendais plus rien d'autre que les notes jouées. C'est pourquoi j'eu un léger sursaut en sentant des mains se pauser sur mes yeux, avant de sourire en reconnaissant la froideur des mains d'Amber. Je connaissais sa vraie nature, mais c'était dur d'assimiler des mains si douces et attentionnées à une créature sortie tout droit de films d'horreurs. Amber retira mes écouteurs avant de me lancer un salut plein d'entrain. Entendre sa voix me faisait toujours du bien. J'avais l'impression d'être un de ces idiots d'amoureux transi dans les romans à l'eau de rose et mes réactions lorsque Amber était là me semblaient toujours ridicules. Mon sourire s'élargit encore quand elle déposa un baiser sur mes joues, avant de se transformer en rictus lorsque j'aperçu la main de ma bien aimée se glisser dans celle de Jared. Une boule se forma dans ma gorge. J'aurai bien aimé qu'il soit ailleurs celui là. Je culpabilisai un peu de penser ça de quelqu'un qui ne désirait que m'aider, mais ma jalousie était telle que je ne pouvais m'en empêcher. « Comment vas-tu ? » Mal tant que le petit ami de la fille des mes rêves serait dans les parages. Mais bien entendu, je ne pouvais pas répondre cela. C'était peut être hypocrite, mais je préférais subir Jared et garder Amber que me débarrasser de l'un et par conséquent de l'autre. « Super, merci. Et je sens que j'irai encore mieux quand j'aurai passé du temps avec vous deux ! »

En voyant le regard complice des deux amoureux, j'eu un petit pincement au coeur. Amber semblait tellement amoureuse... Jamais je n'aurai ma chance, je le savais. Jamais elle ne pourrait me regarder comme elle regardait Jared. Mais je continuais à m'accrocher à l'espoir que les choses changeraient un jour. Non, je n'avais visiblement toujours pas retenu la leçon puisque je continuait à m'accrocher à des voeux impossibles. « Bon, maintenant qu’on est tout les trois, quel sont les plans ? Un bar, un cinéma ? » Je haussais les épaules. Je n'étais pas tellement venu pour faire quelque chose de particulier. J'étais juste venu pour quitter mon appartement dans lequel je tournais en rond et surtout voir Amber. « Hum, je préfère profiter de vous plutôt que de voir un film que je trouverai gratuitement sur le net. Si on marchait un peu, pour parler ? Ça fait longtemps que j'ai pas eu de nouvelles, Amb' ! » dis-je en lui donnant un coup de coude. « Enfin... marcher... tant que ma vieille guibolle me soutiendra. » Je tapotai ma jambe gauche tout en parlant, un gout amer sur la langue. Raison de plus pour Amber de ne pas me choisir. J'étais un atrophié incapable de quoi que ce soit.

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