L'eau du lac scintillait doucement sous la lumière du soleil couchant. C'était rare d'avoir un tel temps, aussi beau. J'étais donc sortie ce soir, pour profiter de la fraîcheur de la soirée, pas humide pour une fois. Ne sachant pas trop où j'allais, j'étais donc partie dans mes pensées, sans vraiment faire attention. Sans faire attention aux lieux que je traversais, aux gens que je croisais ... Peut-être même que je croisai des personnes que je connaissais, toujours est-il que je n'y fis vraiment pas attention. Et c'était par hasard que j'étais arrivée devant le lac ...
Je relevai le regard, qui jusque là était soit fixé sur mes pieds, soit sur le sol ou encore sur le ciel. Les alentours du lac étaient pratiquement déserts. Je laissai errer mon regard sur les quelques personnes présentes, et m'arrêtai sur une silhouette familière. Que venait-il faire ici ? Une vague de colère m'inonda soudain, j'en fus la première surprise. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu Arth'. Certains l'appelaient Barbie, moi je préférais Arthemis ... Enfin chacun ses choix !
J'étais en colère, car le lac, c'était un lieu bien précis pour moi. Un lieu pleins de souvenirs ... Un lieu où je venais avec Bleuenn. C'était en quelque sorte notre lieu de rendez-vous : après les cours ou à la fin de la journée, on venait ici pour se voir. Et quand j'avais compris qu'elle ne viendrait plus ... C'était Arth' qui était venu à sa place. Et j'avais bien compris qu'il y était pour quelque chose. Mais il restait vague, me donnant des excuses. Mais je voyais bien qu'il y avait autre chose, à propos de la mort de Blue. Et j'étais bien déterminée à le savoir ...
Comme sa vue en ce lieu me mettait une fois de plus en colère, je préférai partir du côté opposé où il était assis, ainsi j'étais sûre qu'il ne viendrait pas me voir. Enfin ... J'étais à peine assise que je relevai la tête dans sa direction. Il n'y était plus ... Pitié, pourvu qu'il ne soit pas derrière moi .. Je me retournai d'un mouvement rapide.
B. Arthemis Campbell
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Mer 10 Aoû - 21:15
Shea & Barbara
Ne me posez pas de questions et je ne vous dirai pas de mensonges. → Misery ; Stephen King
Je n'ai jamais spécialement cru au destin. Selon moi, tout est coïncidence : pas de Dieu, pas de destin, pas de superstitions, rien de tout cela. Je crois ce que j'ai sous les yeux, ou ce qui est prouvé par la science. Certains disent que ma chute est l'oeuvre d'une puissance supérieure et que si je n'avais pas été gymnaste, j'aurai à la seconde près de mon accident, été fauché par un taxi ou je ne sais quoi, qui aurait eu les mêmes conséquences sur moi, à savoir boitement. Balivernes. Je suis tombé car je manquai de concentration et de sang froid. Et c'était quelque chose que je ne pardonnerai jamais. Bref, pour en revenir au sujet, même si j'y croyais dur comme fer, je ne pouvais m'empêcher de noter quelques coïncidences presque trop énormes pour en être. Déjà, le fait d'avoir tiré la ville de Forks au hasard parmi les milliers des États Unis. En effet, le nom de cette ville ne m'étais pas inconnu. Souvent, Blue m'avait parlé de ce village qui l'avait vu naître, village où elle avait passé son enfance entière. Lorsque j'ai vu que j'étais tombé sur cette même petite bourgade, cela avait sonné comme une sorte de vengeance, une sorte de sort ou je ne sais quoi, lancé par Blue pour que je ne l'oublie jamais en vivant là où elle avait tous ses souvenirs. Soit. Je n'ai pas retiré de ville, de un parce que je suis bon joueur, de deux parce que ce n'est qu'une coïncidence, non ?
Le deuxième fait notable, c'est que la meilleure amie de Blue ( ou devrais je plutôt dire l'ancienne meilleure amie ) vivait également ici. Je ne l'avais vue que deux ou trois fois, mais c'était assez pour que je me souvienne d'elle. Une certaine Shea, dont je ne me rappelai pas le nom de famille, mais après tout, ce n'était pas le plus important. Shea c'était mise en tête de comprendre le suicide de Blue. Et bien sûr, j'étais le mieux placé pour lui répondre. Pour lui mentir. J'assume ma part de responsabilité dans la mort de Blue, mais rien ne sert de se faire des ennemis lorsqu'on arrive dans un lieu que l'on ne connait pas. J'ai donc dit à Shea que Blue allait mal, à cause de Théodore, qu'elle était tombée sur de la pcp que j'avais laissé traîner et qu'elle avait sauté sur l'occasion. J'ai tût le passage où on se droguait ensemble, le passage où je lui disait a quel point elle était tombée bas. Oui, je ne voulais pas me mettre Shea à dos. Je suis lâche, certes, mais c'est peut-être mieux comme ça. Et puis je n'ai jamais prétendu être parfait.
Enfin, la troisième coïncidence qui me fit presque changer d'avis sur le bonhomme dans le ciel qui voulait me faire payer mes péchés, fut l'endroit où mes pauvres jambes boiteuses me menèrent. Les médecins m'ont dit que marcher me ferait du bien, même si c'était plutôt pénible. Mais ce n'était pas pour ça que j'étais sorti faire un tour. Non, en vérité, je me fichais pas mal de ma santé. Mais c'était agréable de marcher dans l'air vif et froid de Forks dans une magnifique forêt, et ce même avec mon handicap. C'était une habitude que j'avais prise : tous les soirs, promenade jusqu'au lac, puis retour. C'était calme, apaisant, et appréciable. Sauf ce soir-là. En arrivant sur les berges, j'ai vite fait de voir Shea, à l'autre bout du lac. Je l'aimai bien, mais c'était ses questions que je méprisai. Chaque fois, c'était le même et toujours plus pénible interrogatoire. Shea m'avait vu, je le savais, et si je n'allais pas vers elle, le prochain enchaînement de questions lorsqu'on se recroiserait n'en serait que plus atroce. Je n'aimais pas mentir, cela me rendais mal à l'aise, même si je continuais de le faire. Et mieux valait cinq minutes de torture tout de suite, que cinquante la semaine prochaine. Je me traînais donc à contre coeur vers elle, contournant le lac. Elle avait porté son regard sur le soleil couchant et se retourna soudain brusquement, peut-être ayant cru me voir. Mais ce n'était qu'un inconnu, venu comme les autres apprécier la beauté du paysage. Elle retourna la tête vers le soleil et je la vis sursauter lorsque je m'assis lourdement près d'elle, sans un mot. Je m'attendais déjà au pire, mais le silence persista encore quelques instants, avant que je finisse par le briser moi-même par un « Yo» ridicule.
hors jeu:
Désolée, c'est tout pourri
Shea Keegan
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Finalement, ce n'était même pas lui ... Depuis quelques temps je devenais vraiment parano, un truc de dingue ! Sursautant au moindre bruit, me retournant à chaque mouvement dans mon dos. Je ne savais pas ce qui était à l'origine de ça, sans doute mes nuits écourtées y étaient pour quelque chose. Il était vrai que quand je dormais au manoir des Seigneurs, j'étais à la Push et c'était un endroit où j'avais laissé trop de souvenirs à mon goût. Et le soir ils venaient me hanter ... Le coup de téléphone annonçant la mort de Blue, la nouvelle de la mort de ma mère, mon départ .... Tout cela revenait par vague sans que je puisse l'en empêcher.
Le type qui venait de passer juste derrière moi me regarda d'un drôle d'air avant de poursuivre sa route sur les contours du lac. En secouant la tête comme pour me dire Arrête tes conneries, tu sais très bien que t'es pas bien en ce moment, je me détournai de lui et me remis à fixer le soleil couchant, et le lac qui scintillait de mille feux sous les rayons rouges sang. Je poussai un gros soupir pour essayer - en vain - de me détendre. C'était presque que je n'avais pas envie de rentrer chez moi. Enfin maintenant j'avais deux chez moi, mon appartement en ville et le QG des Seigneurs. Et comme j'avais envie de passer une bonne nuit car il fallait dire que j'étais vraiment fatiguée et que j'avais du sommeil à rattraper, je pensais plutôt aller dormir dans mon appart', ce soir.
Voyant que le parc se vidait de plus en plus - d'ailleurs après Noël, il n'y avait plus beaucoup de mon dans ce coin-là -, je m'apprêtais à me lever moi aussi pour regagner le centre ville, mais je fus interrompue par sa venue. Je sentis quelqu'un se laisser tomber à côté de moi, et je compris - psychologiquement aussi bien que par son odeur - que c'était Arthemis. Je ne tournai pas la tête, ne dit rien, mais je su qu'il savait que je savais que c'était lui. Belle phrase pour une si petite sensation ...
• Yo
Je finis par entendre cette ... salutation de sa part ? Finalement, ne pouvant lui résister plus longtemps, je finis par me tourner vers lui avant de lâcher un
• Hey
du bout des lèvres. Je lui adressai un sourire hésitant. J'aimais bien Arth', passer du temps avec lui, se tapper des fous rires, tout ça j'aimais bien. Mais ce que je n'aimais pas, c'était les moments où je pensais - peut-être trop - à Blue, et que j'en devenais parano et chiante à lui poser toutes ces questions ... Ces moments de doutes. Et qu'est-ce que ça allait être ce soir ? Moi-même je ne savais pas. Il était vrai que j'avais l'intention de passer une bonne nuit de sommeil, pour être de bonne humeur pour passer une bonne journée ... Mais je pensais à Blue. Et Arth' était là ...
• Ca va ?
fini-je par lâcher dans le long silence qui s'était étiré. J'avais la voix rauque comme une personne qui venait de s'enfiler trois paquets de clopes, mais je n'avais juste pas parlé depuis plusieurs heures. En tout cas, on ne pouvait pas trouver une question aussi minable ... On aurait dit deux gosses du collège qui se revoient après le week-end Saluuuut ça va ma chérie ? Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire devant cette exagération de cette rencontre avec Arthemis. Sans doute devait-il se demander ce qu'il y avait de drôle ...
Spoiler:
Raaah mais nan trop pas
B. Arthemis Campbell
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Jeu 11 Aoû - 21:58
Shea & Barbara
We all recognise that i'm the problem here. → Ghouls ; We are scientist
Mes paroles une fois prononcées, Shea daigna enfin détourner les yeux du soleil couchant pour me regarder. Elle me lâcha les formules de politesse habituelles, me demandant comment ça allait. Ce n'était pas une véritable question. Ce n'était pas celle que Shea voulait vraiment poser en tout cas.
Les gens ont cette habitude, de toujours poser des questions dont la réponse leur est parfaitement égale. C'était la plupart du temps histoire d'être polis, d'autres fois pour combler des trous embrassant dans une conversation. Dans ce cas là, je dirait que c'était pour les deux. Shea était polie, et essayait surement de détendre l'atmosphère. Aucun de nous deux n'avait spécialement envie d'être avec l'autre, ce jour là, et l'atmosphère était plutôt tendue et gênée. Toujours est il que je ne répondis pas à sa question, aggravant peut être encore plus son malaise. Non, au lieu de répondre, je me contentais d'hausser les épaules. Cette fois ci, c'était à moi de regarder le soleil projeter ses derniers rayons sur le lac, ne voyant pas ainsi son sourire amusé. Mais mon regard n'était pas pétillant, comme celui de Shea lorsqu'elle regardait cette splendeur. Non, mon regard était vide : ni émerveillé, ni charmé par le paysage. Pour moi, plus rien n'avait vraiment d'importance, et peu de chose réussissaient à m'émouvoir vraiment. Et là, je ne ressentais strictement rien. Cette prise de conscience me dégoûta un peu, comme chaque fois que je trouvais une nouvelle chose de mon nouveau moi. Ce nouveau moi, je ne l'aimai pas, mais retourner en arrière était impossible.
Ne voulant pas faire durer le silence trop longtemps, et pour expliquer mon raisonnement à Shea, je marmonnai une phrase à voix basse. «Ma réponse ne t’intéresses pas tant que ça, hein ? Après tout, c'est une formule de politesse comme une autre, mais rien de plus. Je ne répondrai pas, puisque la réponse n’intéresse personne. Dis moi plutôt quelque chose d'utile. Un truc qui me fasse rire, ou dis moi ce qui te perturbe. Pose moi des questions qui nécessitent vraiment une réponse. Je ne sais pas, mais si tu veux engager la conversation, trouve autre chose. » J'avais peut être été un peu cru, mais mâcher les mots n'était pas dans ma nature. J'avais toujours été franc, et espérai le rester toujours, malgré mes quelques - et plus ou moins gros - mensonges. Je savais aussi que c'était comme me jeter dans la gueule du loup en l’incitant a me questionner, mais une fois l'engueulade passée, notre amitié, si on pouvait appeler notre relation ainsi, reprendrait le dessus, et alors la conversation serait plus agréable et animée.
hors jeu:
C'est ultra court et ultra nul, mais pas d'inspi ce soir... >w< Promis je me rattrape au prochain
Shea Keegan
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De nouveau, ce silence. Je n'aurais pas pu si c'était à cause de moi ou de lui que c'était comme ça, mais l'ambiance était vraiment plombée. On aurait pu entendre le tic-tac de l'horloge en se bouchant les oreilles, tant il était fort, mais à l'intérieur de nous deux. S'était-il déclenché à la mort de Blue ? Je ne saurais le dire. Peut-être avant, peut-être après ... Peut-être simplement aujourd'hui. Généralement, ce sont les choses qui deviennent les plus importantes plus tard qu'on ne remarque pas tout de suite. Et là, je ne saurais le dire. Ni dire ce que c'était. Notre propre compte à rebours personnel ? Allez enfin, ne soyons pas aussi pessimistes ...
Enfin il y avait des jours comme ça, disons. Déjà que c'était toujours un peu tendu quand je voyais Arth' généralement, mais alors aujourd'hui ... Chacun avait ses problèmes, et je pensais qu'il savait que c'était un lieu où je voyais Blue autrefois. Bon sang qu'elle me manquait ... Je l'avais connu plus jeune, car elle était partie, après, là où elle avait connu Arth'. Mais nous n'avions jamais perdu contact. Et qu'elle me manquait ...
Arthemis me tira de ma rêverie assez rapidement cependant, en me tenant un discours qui, ma foi, ne m'étonna pas trop. J'étais habituée maintenant à son caractère direct ... Et cela ne me dérangeait pas, vu que j'étais quelques fois identique sur ce point-là.
• Ma réponse ne t’intéresses pas tant que ça, hein ? Après tout, c'est une formule de politesse comme une autre, mais rien de plus. Je ne répondrai pas, puisque la réponse n’intéresse personne. Dis moi plutôt quelque chose d'utile. Un truc qui me fasse rire, ou dis moi ce qui te perturbe. Pose moi des questions qui nécessitent vraiment une réponse. Je ne sais pas, mais si tu veux engager la conversation, trouve autre chose.
J'eu du mal à ne pas lever les yeux au ciel. Mais il avait raison. De toute façon je savais qu'à la moindre question il allait m'envoyer balader. Mais après son petit discours, je ne pouvais m'empêcher de penser à Blue, et de nouveau j'étais en colère. Il savait que je lui posais tout le temps des questions sur Blue, sur sa mort. Il savait que je ne lui faisait plus confiance. Il savait que j'allais finir par trouver la vérité ... Et il devait avoir peur. Que je sache la vérité. C'est ça qui me faisait peur à moi. Que la vérité soit si horrible pour qu'il me la cache, lui, Barbie Arthemis Campbell, la tête dure qui en avait vu d'autres.
Et je sentis la colère monter de nouveau. Ce fut donc sur un ton dur que je lui répondis avec franchise à mon tour.
• Tu veux que je t'en pose, des questions ? Eh bien très bien, je vais t'en poser ! Tu sais très bien que c'est sur elle d'ailleurs. Et ne me mens pas, Arth' ... Je sais que tu y es pour quelque chose. Alors, pour la millième fois, COMMENT Blue est-elle morte ?
Je m'arrêtais quelques secondes pour reprendre mon souffle, tandis que la colère se frayait un chemin partout dans mon corps, dans ma tête, dans mon coeur.
• Je sais que tu y es pour quelque chose, Arth'. Ne me mens pas. Que s'est-il passé ?
Ma voix trembla légèrement sur ces dernières phrases. Comme toutes les autres fois, j'espérais qu'il me dise enfin la vérité. Comme toutes les autres fois, il allait me répondre la même chose. Mais, comme toutes les autres fois, il allait éviter mon regard en me disant des conneries .. Et le même petit manège recommencerait quelques jours plus tard. Combien de temps allons-nous jouer ainsi, Arthemis ?
B. Arthemis Campbell
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Ven 12 Aoû - 19:11
Shea & Barbara
I'm coming up only to hold you under. I'm ready for the funeral → The Funeral ; Band of Horses
Je me souviens comme d'hier de l'enterrement de Blue. Je l'avais suivi de loin, entendant à peine les paroles du prête, lisant la bible avec une voix solennelle. Je me doutais bien que peut de gens désiraient me voir en ce jour de deuil. Comme tous les jours dans les années à venir. Pour toute la famille et les proches de Blue, dès qu'elle m'avait rencontrée, elle avait totalement changé. En quelques jours, elle avait coupé les ponts avec tout le monde, sans que personne ne comprenne. Hormis moi, bien sur. Elle était tellement honteuse de son comportement qu'elle avait préféré rester confinée dans son petit appart' avec la télé et moi pour seule compagnie. Même si la version était la même pour tout le monde ( j'étais le seul au courant de la réalité ), chacun savait que j'avais quelque chose à voir avec sa mort. Quelque chose d'autre que le simple « non rangement » de quelques grammes de Phéncyclidine. Mais personne ne se doutait qu'elle était devenue une junky, oh ça non ! Et c'était tant mieux pour moi, cela me permettrai de garder le secret pendant longtemps encore, avec un peu de chance.
Ce jour là, ce fameux après midi où Blue a été recouverte de terre, faute de ne pouvoir entendre, j'avais observé. Observé le cercueil abondamment garni de fleurs. Il y avait des enveloppes également, ultimes mots destinés à la défunte, surement couverts de trace de larmes. J'avais observé le visage de chaque membre présent un a un. Et pourtant, Dieu sait qu'il y en avait pas mal. Blue avait été appréciée. Elle avait vraiment été quelqu'un de bien. Parfois, mon coeur se serrait quand je repensait a ce qu'elle était devenue. Quel gâchis. Mais c'était de sa faute : trop faible, pas assez de personnalité. Sinon elle serait toujours en vie, et moi totalement sobre. J'ai donc, comme je le disais, regardé le visage de chaque personne présente. Ils avaient tous la même expression : tristesse, incompréhension, colère aussi. Surement parce que Blue avait changé aux derniers moments, peut être par déception qu'elle ne soit pas venue se confier, se faire réconforter au lieu de se suicider lâchement. Shea était là ce jour là. Habillée toute en noir, les joues mouillées, elle était pitoyable. Et là aussi, quand je repensai à son expression accablée, ma gorge se serrait de regrets.
Et c'était ce même visage que je retrouvai à présent, les larmes en moins. Toujours cette même colère dans les yeux. Mais cette fois ci, cette colère m'était destinée à moi, et non pas à Blue, qui se faisait bouffer par des asticots, quelque part à six pieds sous terre. Je détournai le regard, gêné. Ce n'était pas mes paroles pleines de franchise qui la mettait dans une telle colère, mais plutôt ces mensonges que je traînai derrière moi. Elle dit alors, d'une voix accusatrice « Tu veux que je t'en pose, des questions ? Eh bien très bien, je vais t'en poser ! Tu sais très bien que c'est sur elle d'ailleurs. Et ne me mens pas, Arth' ... Je sais que tu y es pour quelque chose. Alors, pour la millième fois, COMMENT Blue est-elle morte ?» Je haussai les épaules. Shea s'acharnait sur moi, avec une énergie inépuisable pour me faire cracher une vérité qu'elle n'était même pas sure d'avoir déjà. «Je sais que tu y es pour quelque chose, Arth'. Ne me mens pas. Que s'est-il passé ? » Oui, j'y étais pour quelque chose. Et elle le savait. Maintenant, restait à comprendre jusqu'à quel degré j'étais impliqué dans sa mort. Et je n'étais pas près de le lâcher. Par peur de représailles peut être... Ou alors pour me cacher la vérité à moi même ? Je n'en avais aucune idée. Tout ce que je savais, c'était que je voulais que personne ne l'apprenne. Même si le secret commençait à peser lourd sur mes épaules, même si c'était un véritable fardeau. « Oui, je suis impliqué ! Tu le sais bien ! Je te l'ai répété des centaines et des centaines de fois. » dis je d'un ton calme qui ne laissait rien transparaître de ma détresse. J'avais appris à gérer ce genre de sentiments. En gymnastique, il fallait apprendre à gérer le stress de la compétition pour garder des mouvements fluides et parfaits. Alors rester impassible, imperturbable était une chose que je savais faire.
Repenser à ma passion me fit comme un énorme coup de poing dans la poitrine. Plus encore que de repenser à l'enterrement de Blue et au visage dévasté de Shea. Voilà tout ce qui importait, qui avait toujours importé. C'était égoïste, mais c'était ainsi. Ma respiration se fit saccadée. Je fermais les paupières pour essayer de me calmer, empêcher mes yeux de devenirs humides. Me mordant les joues et serrant les poings, je fit abstraction de toute cette histoire pour me concentrer sur Shea. Si je lui disais la vérité, elle serrait deux fois plus dévastée encore. Comment accepter ce que Blue était devenue lorsqu'on l'avait connue heureuse, gentille et parfaite ? Comment accepter que sa meilleure amie change en tout et pour tout en quelques jours seulement ? Non, ma version était la mieux, que ce soit pour Shea ou pour moi. Parfois il vaut mieux taire la vérité. Ce n'est qu'un merdier de plus dans ce monde pourri. « Tu ne veux pas savoir la vérité, Shea. Crois moi, tu ne veux pas. C'est mieux ainsi pour tout le monde. S'il te plait. » Mon ton était devenu suppliant et pathétique. Je m'étais trahi, par cette phrase, je m'en apercevait, mais il était temps que Shea comprenne. Temps qu'elle abandonne ses regrets de ne pas savoir, temps qu'elle abandonne sa curiosité. Temps d'arrêter de vivre dans le passé et de s'occuper du futur.
Shea Keegan
× Avertissements : 0/3 × Points RP : 50 × Niveau : 3 × Atout : Défense × Âge du perso : 18
Mais pourquoi s'obstinait-il ? Je m'efforçais de lui faire comprendre qu'après tout ce temps, si, j'étais enfin prête à la recevoir, cette vérité. Mais peut-être ce qui m'énervait le plus dans son comportement face à ça, c'était à chaque fois, son petit haussement d'épaule. Un mouvement qui, pour moi, voulait dire C'était rien, une connerie de la vie tout simplement. C'est passé, c'est passé. Déconne pas. Et moi, ça avait le don de m'énerver, de m'exaspérer, tout ce que vous voulez, tous les mots du synonyme de la colère. Et puis le temps passait et je ne saurais peut-être jamais un jour ce qui s'est réellement passé, cette nuit-là. Morte d'overdose ? C'était bien possible après tout. Est-ce que j'allais réellement finir par y croire, à cette connerie ? Tout le monde l'avait déclaré ainsi, mais deux personnes seulement savaient la vérité. Une s'en doutait. Sur les deux personnes qui le savaient n'en restait plus qu'une ; Blue était morte, elle ne pourrait plus nous le dire. Et la personne restante refusait de dire quoi que ce soit à qui que ce soit. Et enfin moi qui me doutait de quelque chose ... Sans pouvoir le prouver.
• Oui, je suis impliqué ! Tu le sais bien ! Je te l'ai répété des centaines et des centaines de fois.
Je m'efforçais malgré tout de rester calme. Je ne savais pas combien de fois nous avions eu cette foutue conversation ... Et je ne savais toujours pas si j'aurais, un jour, la réponse. Je n'en pouvais plus. C'était vraiment insupportable de vivre dans cette ignorance. Car oui, j'y pensais souvent, presque tous les jours, à la mort de Blue. Elle qui avait partagé une grande partie de ma vie, je voulais juste savoir comment elle avait fini ses jours. Et comme Arthe était impliqué. J'en pleurerais presque de rage, qu'il ne veuille pas me dire.
• Oui tu me l'as déjà dit.
J'essayais de lui parler sur un ton posé et calme, mais ma voix tremblait sous l'effet de la colère et de l'impuissance. Impuissance à quoi ? A juste obtenir des informations... Il fallait dire que j'étais maintenant habituée à tout ce que je veuille, je l'obtienne. J'avais un don de persuasion assez fort avec tout le monde, sauf la personne sur laquelle il m'arrangerait le plus de l'avoir, évidemment ...
Un instant de silence passa, comme d'habitude. J'avais le regard fixé sur le lac, dans le vide.
• Ce serait si dur pour moi ?
dis-je enfin, presque à voix basse.
Spoiler:
Naaah c'est nuuul
B. Arthemis Campbell
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Dim 14 Aoû - 19:58
Shea & Barbara
I know, the past will catch you up as you run faster → I know ; Placebo
Blue me suivait. J'avais beau essayer de changer de ville, de vie, elle était là. Me poursuivant, encore et encore. D'abord par le biais de sa meilleure amie, puis par celui encore plus douloureux d'Aubrey. Son sosie parfait. Sa reproduction exacte. Étais-ce ça, ma punition ? Devoir penser à elle tous les jours, me sentir coupable à chaque minute ? Oui, je m'étais trahis, par ma dernière phrase. Mais j'étais fatigué. Fatigué de devoir porter un si lourd fardeau, chaque jour. Fatigué de mentir, encore et encore. Je voulais tout déballer, jusqu'au moindre détail. Mais je savais qu'au moment venu, je ne pourrai pas. Cela reviendrait à accepter ma part de responsabilité dans le suicide de Bleuenn, et je n'était pas près pour cela. Il me faudrait du temps. Peut être même ma vie entière. Aussi lourd soit il, il était fort probable que je garde mon secret jusqu'à ma mort.
Le soleil avait à présent disparu dernière l'horizon, mais éclairait encore le ciel d'une lueur rosâtre. La lune était caché derrière un nuage, mais on pouvait distinguer son halo de lumière pâle. Une belle nuit. Que je ne pouvais savourer, apprécier. Je me cachais le visage des mains, respirant avec difficulté, et m'efforçant de ne pas faire tomber les larmes qui me montaient aux yeux. Je déglutis péniblement. Je me sentais pathétique. J'aurai aimé me terrer dans un trou et ne plus en sortir. Mais je devais faire face à mes erreurs. Je tournai la tête vers Shea. Je sentais mon visage totalement contracté, sourcils froncés, un rictus horrible sur la bouche. Je devais faire peur à voir. « Ce serait si dur pour moi ?» Je ne bougeai pas, réfléchissant à sa question. «Oui. Oui, je crois. C'est déjà dur pour moi, Shea. Et j'ai pourtant un cœur de pierre. Après tout ce que j'ai fait, je peux te l'affirmer, il y a de la glace là dedans. » affirmais-je, en mettant mon poing sur la partie gauche de ma poitrine, là où devait se trouver le cœur. Et c'était vrai. Je le pensai vraiment. Et ce serai d'autant plus dur pour Shea si elle savait la vérité, parce que dans cette histoire, elle aurait perdu deux êtres chers. Blue et moi. Oui, moi, parce que j'étais devenu son ami avec le temps, et qu'elle me haïrai si elle savait. Elle aurait perdu deux amis. Alors non, je ne voulais pas lui dire. Ce n'était bien sur pas la raison principale, mais c'en était une. Mais avant tout, je crois que je voulais me protéger moi même de la vérité. J'ai toujours été égoïste. Je m'en rend compte, à présent.
Mais à défaut de l’entière vérité, je pouvais au moins révéler, ou confirmer devrais-je dire, certaines choses à Shea. « Elle s'est bien suicidée par overdose. Je ne te ment pas sur ce point, je peux te le promettre. Je suis désolé. Le reste, c'est une bénédiction de ne pas le savoir, crois moi. Je peux simplement te dire que Bleuenn avait changé. A tel point que tu ne voudrai pas l'apprendre. Et là encore, je suis désolé. Sincèrement. » Sur ce mot, je détournai le regard, plongeant mes yeux dans le lac à quelques mètres. Je ne voulais rien voir de sa réaction. Je repris, toujours sans lever les yeux. «Il était temps de cesser de se poser des questions. Ça ne rapportait rien. Ce n'était qu'un merdier de plus. » Je m'interrompis encore une fois, écoutant le bruit du vent sur l'eau. «C'est une phrase que j'ai lue dans un livre. Et crois moi, l'auteur à parfaitement saisi. Quelques fois, le mensonge vaut mieux que la vérité. Maintenant, tu es libre d'agir comme tu veux. D'écouter mes conseils ou pas, de me détester ou pas. Je ne changerai pas d'avis. Je pense à nous, et à notre bien être. À tous les deux. » dis-je, en insistant bien sur les quatre derniers mots. Car oui, à mes yeux c'était la meilleure chose à faire.
Shea Keegan
× Avertissements : 0/3 × Points RP : 50 × Niveau : 3 × Atout : Défense × Âge du perso : 18
Je restai silencieuse pendant tout le temps où il me parla, où il ne se dévoila que très légèrement. Et encore. Franchement, je ne savais plus quoi faire avec lui. Qui croire ? Qu'est-ce que je devais espérer de plus ? Pour la première fois depuis longtemps, j'envisageai la possibilité de tout abandonner, concernant Blue. Car après tout, c'était une histoire ancienne, et puis elle s'était suicidée par overdose, tous ceux qui s'intéressaient à l'affaire le savaient. Et si d'autres y croyaient, pourquoi pas moi alors ? Toute sa famille y avait cru, ses proches, ses meilleurs amis aussi. Alors pourquoi pas moi ?
C'était les réflexions qui me travaillaient malgré moi quand Arth' interrompit une fois de plus le court de mes pensées.
• Oui. Oui, je crois. C'est déjà dur pour moi, Shea. Et j'ai pourtant un cœur de pierre. Après tout ce que j'ai fait, je peux te l'affirmer, il y a de la glace là dedans.
Tout ce qu'il avait fait ... Au fur et à mesure de notre discussion, je me rendis compte qu'il y avait finalement tout une partie d'Arthemis que je ne connaissais pas, ou pas bien. Voir que je ne connaissais pas du tout ... Ou alors que je ne voulais pas reconnaître ? Peut-être qu'il y avait de ça aussi. Je ne voulais pas reconnaître « ce qu'il avait fait » comme il avait dit.
• Elle s'est bien suicidée par overdose. Je ne te ment pas sur ce point, je peux te le promettre. Je suis désolé. Le reste, c'est une bénédiction de ne pas le savoir, crois moi. Je peux simplement te dire que Bleuenn avait changé. A tel point que tu ne voudrai pas l'apprendre. Et là encore, je suis désolé. Sincèrement.
Je le regardais, étonnée, mais en ayant l'air de ne rien ressentir pour qu'il puisse comprendre qu'il pouvait m'en dire davantage. Mais en vain, je n'arrivai pas à croiser son regard qui était fixé au-delà de moi, au-delà de tout ce qui nous entourait. Il devait être bien loin dans ses souvenirs ... Et malgré ce que j'essayais de lui faire comprendre, je ne pu m'empêcher de ressentir un pincement au coeur en entendant ses paroles. Elle avait changé ... En moins bien je suppose, sinon il me le dirait. Et puis pour se suicider par overdose, il devait bien y avoir quelque chose qui ne tourne pas rond, c'était obligé.
• Il était temps de cesser de se poser des questions. Ça ne rapportait rien. Ce n'était qu'un merdier de plus. • C'est une phrase que j'ai lue dans un livre. Et crois moi, l'auteur à parfaitement saisi. Quelques fois, le mensonge vaut mieux que la vérité. Maintenant, tu es libre d'agir comme tu veux. D'écouter mes conseils ou pas, de me détester ou pas. Je ne changerai pas d'avis. Je pense à nous, et à notre bien être. À tous les deux.
• Un merdier de plus ? Comment peux-tu parler comme ça ! Blue était ton amie aussi, je me trompe ? Avant que tout ça arrive ... Mais en fait je suis sûre que tu n'en as jamais rien eu à foutre d'elle ! Après tout, si tu me disais que c'était à cause de toi qu'elle s'est suicidée, je te croirais sans doute !
Sous le coup, je me levai. Je ne m'en étais pas rendue compte jusqu'à ce que je vois que j'étais obligée de me pencher pour pouvoir le regarder toujours dans les yeux pour lui dire ce que je pensais. Il me décevait beaucoup ... Je ne le pensais pas comme ça.
Et toujours cette colère, cette rage de ne pas savoir qui me rongeait de l'intérieur, et qui me faisait dire des choses horribles parfois. Mais j'étais loin de me douter - enfin peut-être plus près tout de même - que j'avais exactement mis le doigt sur ce qui clochait. Mais en même temps j'étais trop furieuse qu'il parle de Blue ainsi. C'était son amie, et pour lui ce n'était qu'une erreur de parcours ...
B. Arthemis Campbell
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Mar 16 Aoû - 20:55
Shea & Barbara
There is something i've done that i can't outrun. You fall away from your past, but it's following you → Fall away ; The Fray
J'étais totalement perdu dans mes pensées, dans mes souvenirs. Encore une fois, je revis l'enterrement de Bleuenn. Je crois que, après ma chute, cela a été le moment le plus crucial, le plus important de ma vie. Depuis mon arrivée à Forks, je ne cessai de voir et revoir cette scène. Ce jour là, j'avais compris ce que c'était d'être seul. Ce que c'était d'être haï, méprisé, et non plus adulé comme j'en avais l'habitude au temps où j'étais gymnaste de haut niveau. Je repensai à ce moment, aux visages. Surtout aux visages. Pleins de larmes et de désespoir.
C'est pourquoi, perdu dans mes pensées, je ne remarquai d'abord pas que sur celui de Shea, on lisait la haine. Encore une nouvelle personne qui me haïssait. Elle se leva, lentement, ne cessant de m'observer de ses yeux pleins de rage et de mépris. Je me sentis soudain tout petit, tout faible, face à une jeune femme prête à tout. Ma respiration se fit saccadée, tandis que je regardai Shea, sans comprendre. Celle ci murmura alors quelques mots, mais tellement emplis de dédain, d'arrogance, de fureur et de fièvre. Si bien qu'un instant, mon coeur me sembla cesser de battre. « Un merdier de plus ? Comment peux-tu parler comme ça ! Blue était ton amie aussi, je me trompe ? Avant que tout ça arrive ... Mais en fait je suis sûre que tu n'en as jamais rien eu à foutre d'elle ! Après tout, si tu me disais que c'était à cause de toi qu'elle s'est suicidée, je te croirais sans doute ! »
Coup de poignard. Cela me faisait mal, comme si Shea m'avait planté un couteau dans le ventre, au lieu de me jeter ces mots à la figure. Je me mis à trembler. J'étais incapable de réfléchir, et même d'aligner deux mots cohérents dans mon esprit. J'avais l'impression que le monde avait cessé de tourner, que quelqu'un avait mis le temps sur pause, l'impression que ma tête allait exploser. Oui, c'était ça. J'avais les marteau. Cette impression que des marteaux étaient emprisonnés à l’intérieur de ma boite crânienne et tapait sur l'os sans interruption. Je senti mes joues mouillées, sans comprendre pourquoi elles l'étaient. Mes pensées étaient tellement embrouillées que je ne saisi même pas que j'étais entrain de pleurer. De chialer comme un gamin qui a perdu son nounours. Et Shea me regardait toujours, debout devant moi, les yeux fous. Je voulais échapper à ce regard assassin. C'était la seule chose qui comptait. Soudain j'eu un haut le coeur, et vomit un mélange de bave et de sucs digestifs. C'était tout simplement immonde. Je me dégoûtait tellement de ce que j'avais fait à Blue, que même mon corps réagissait. J'étais dans un tel état de fatigue... Et cette drogue qui me bouffait peu à peu le cerveau n'était pas pour arranger les choses.
Je respirai un bon coup, me traînai jusqu'au lac à deux mètres de là pour m'asperger d'eau glacée. Et je me sentis un peu mieux. Respirant profondément l'air frai, mes idées se remirent un peu en place. Je m'essuyai le nez d'une main distraite, les yeux rouges et humides. Shea était derrière moi, mais je sentais toujours ce regard posé sur moi. « Tu est injuste, Shea, dis-je avec difficulté, je n'ai jamais voulu cela. Jamais. Je l'aimai. Oui, on était ensemble avant que... avant. Et je n'ai jamais voulu qu'elle meure. J'ai peut être une petite part de responsabilité. Mais elle était consciente de ses actes, merde ! Et oui, c'est un merdier, désolée de te l'annoncer ! Si elle n'avait pas été une erreur de parcours pour moi, on ne serait pas là a parler de choses si... désagréables. » Mes paroles avaient été entrecoupées de sanglots sonores et répugnants. Je me levais, lentement, et la tête me tourna légèrement.
J'avais envie de faire mal à Shea. Comme elle venait de le faire. Je voulais qu'elle souffre. Tout autant que moi, sinon plus. Je voulais qu'elle paye pour l'humiliation qu'elle venait de me faire subir. J'eu un petit rire dément, comme en ont les méchants dans les films d'horreur. Toujours dos à Shea, je dis d'un ton sadique et agressif quelques phrases. « Et toi Shea, n'as tu pas une part de responsabilité dans sa mort ? Oh, ça ne sert à rien de dire non. Parce que si ! Si, tu en as une ! Tu étais sa meilleure amie, elle comptait sur toi, à la mort de Theodore. Et puis rien. Mademoiselle n'a pas bougé le cul de sa ville de merde pour venir la soutenir. J'étais le seul à être là, avec elle. Le seul. T'y penses, à ça ? Ou égoïste comme tu l'es, tu ne vois pas la vérité en face ?» J'avais craché ces mots avec un mépris dont je ne me savais même pas capable. Ce n'était pas la vérité, je le savais : je n'avais jamais vraiment soutenu Blue, je lui avais juste partagé ma drogue et mon lit. Mais j'étais prêt à mentir. J'étais devenu fou. Totalement. Et cette petite conne allait payer. Oh oui, j'allais l'humilier, la faire souffrir. Juste avec des mots.
Shea Keegan
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Ma réplique le laissa sans voix pendant plusieurs secondes. Muet de surprise, de douleur même peut-être. Mais j'étais contente. Contente qu'il paraisse réaliser un minimum ce qu'il avait fait, quoi qu'il ai fait. Soudain il se pencha en avant, et avant que j'ai puisse cligner des paupières, il rendit son dîner à mes pieds, devant moi. Prenant un air hautain, je reculai de quelques pas et contournai soigneusement la flaque pour me placer derrière Arth'. Je ne bougeai pas, ne dis rien quand il se traîna jusqu'au lac pour s'asperger d'eau et reprendre ses esprits. Avait-il enfin compris ? Se rendait-il enfin compte de toutes ses conneries ? J'espérais. Et j'espérais aussi que ce n'était pas simplement qu'il avait des problèmes à l'estomac, mais plutôt que ce soient mes paroles qui l'avaient heurtées. Qu'il avait enfin rencontré ce mur qu'il ne voulait pas regarder depuis des années. Qu'il l'avait vu en face.
• Tu est injuste, je n'ai jamais voulu cela. Jamais. Je l'aimai. Oui, on était ensemble avant que... avant. Et je n'ai jamais voulu qu'elle meure. J'ai peut être une petite part de responsabilité. Mais elle était consciente de ses actes, merde ! Et oui, c'est un merdier, désolée de te l'annoncer ! Si elle n'avait pas été une erreur de parcours pour moi, on ne serait pas là a parler de choses si... désagréables.
Une erreur de parcours. Un objet. Un simple objet qui nous empêchait d'avancer, aussi long que soit le chemin. Il comparait ma meilleure amie à un objet. Il se leva à son tour, se plaça face à moi. Cette fois, il avait vraiment l'air mal en point, les yeux rougit, le teint pâle. Il avait l'air de quelqu'un à qui il ne restait rien. Bizarrement ma colère était retombée instantanément en le voyant ainsi. J'entrouvris la bouche pour dire quelque chose de gentil, quand il me coupa de nouveau.
• Et toi Shea, n'as tu pas une part de responsabilité dans sa mort ? Oh, ça ne sert à rien de dire non. Parce que si ! Si, tu en as une ! Tu étais sa meilleure amie, elle comptait sur toi, à la mort de Theodore. Et puis rien. Mademoiselle n'a pas bougé le cul de sa ville de merde pour venir la soutenir. J'étais le seul à être là, avec elle. Le seul. T'y penses, à ça ? Ou égoïste comme tu l'es, tu ne vois pas la vérité en face ?
Je reculai, frappée en plein coeur par ses mots. Parfois, ils peuvent être plus effilés que des lames ... Et vous frapper beaucoup plus nettement, à l'endroit où vous avez désiré. Il commença juste à pleuvoir, mais ni l'un ni l'autre, nous n'avons bougé. Les gouttes tombaient sans relâche sur mes épaules, et je n'allais pas tarder à être trempée et lui aussi, mais je n'en avais rien à faire. Il s'était approché pour me cracher ses mots à la figure, si bien que je m'éloignai encore d'un pas, tremblante, pour m'éloigner à tout prix de ce monstre. Il était inhumain, en fin de compte. Il n'avait donc pas une seule émotion ? Avait-il seulement un coeur ? Un cerveau ? Je finis par me reprendre pour lui lancer une de mes répliques.
• Réfléchis avant de parler, Arth'. Elle ne te le disait pas ? En tout cas moi si, parfois. Je ne suis pas sûre que tu saches tout. Que j'étais seule, complètement seule à ce moment. Je ne pouvais pas la rejoindre, ni en avion ni en voiture ni en train. J'étais complètement coupée du monde. Moi aussi j'ai eu des années difficile. Et puis à la mort de Theodore, qui aurait pu deviner que ça finirait comme ça ? Ni toi ni moi en tout cas. D'accord, elle était déjà déprimée, mais c'est toi qui a tout achevé, j'en suis sûr. Si tu l'avais laissée tranquille, elle aurait finit par se relever ! Et si j'avais pu l'aider, je serais venue. Je l'aurais aidée, moi ...
Est-ce que je pleurais ? Je ne saurais le dire. Je sentais de l'eau sur mon visage, mais mes larmes se confondaient avec la pluie qui tombait à verse. Inconsciemment, je passai une main tremblante sur mon visage.
B. Arthemis Campbell
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Dim 28 Aoû - 18:42
Shea & Barbara
You are one of God's mistakes. You crying, tragic waste of skin. Before our innocence was lost, you were always one of those blessed with lucky sevens. → Song to say goodbye ; Placebo
J'avais toujours été heureux. Chanceux, talentueux, plein d'espoir. Et puis la chance avait tourné. J'étais tombé, et j'étais devenu cette loque humaine, cet être ignoble, cette erreur de la nature. Maintenant, je devais payer pour toutes mes erreurs. Depuis ma chute, voilà comment je voyais les chose. Chacun a droit à sa part de bonheur, et sa part de souffrance. Tout n'est qu'équilibre. Lorsqu'on meurt, c'est qu'on a eu la même dose de peine et de joie. Les vingts premières années de ma vie avaient été un paradis pur et simple. Maintenant, c'était au tour de la souffrance de me rendre visite. C'était comme ça, inévitable. Je devais payer. Et pour payer, oh oui, je payait. Tout n'était que désespoir autour de moi, les merdes s’enchaînaient inlassablement, sans aucune trêve l'une après l'autre faisant de ma vie un enfer. Shea était une de ses merdes. Quelque chose qui m'empêchait d'avancer, d'oublier toute cette histoire avec Blue, de tourner la page et de revenir a une vie normale, sans culpabilité, sans douleur, sans peine. Et je voulais me débarrasser d'elle. Shea, toujours là à me forcer à ressasser encore et encore la mort de Bleuenn. Sans elle je pourrai définitivement faire une croix sur mon passé. Tout oublier. Parce que c'était ce que je voulais, au fond. Je voulais que les vingts années dernières disparaissent totalement de ma mémoire, que je puisse tout reprendre à zéro. Ne plus avoir à penser à la gymnastique, ne plus avoir à penser à Bleuenn, le pied. Mais il y avait Shea. Shea qui refusait de me laisser retrouver le calme et la paix. Alors il fallait bien que je me venge, non ? Que je la fasses souffrir comme je soufrai. Après tout, j'étais la victime dans l'histoire. C'était moi qui avait tout perdu. Bleuenn n'avait pas été très chanceuse non plus, mais elle avait fait le choix de ne plus vivre. Moi j'avais fais le choix de vivre, aussi dure la vie soit elle. J'étais la victime, parce que là ou elle était, Blue ne pouvait penser à ce qu'elle avait perdu. C'était moi la victime, merde ! Pas le coupable, pas l'assassin. Et Shea refusait de le voir, de l'admettre. Il fallait qu'elle souffre aussi, c'était une sorte de vengeance personnelle.
La pluie commença tomber me faisant frissonner. Shea, elle ne sembla même pas s'en rendre compte. Elle venait de se reculer en un sursaut, et je su que j'avais atteint mon but. Je l'avais touché en plein coeur. C'était à son tour, maintenant. Elle avait eu sa dose de bonheur, il fallait qu'elle souffre un peu, qu'elle rétablisse l'équilibre pour que sa peine égale la joie qu'elle avait put éprouver. Avec un peu de chance, des années elle se souviendrait de mes paroles. Des années elle se demanderait si j'avais raison. Des années, elle essayerai de se convaincre que j'avais tort sur toute la ligne. Des années de doute, de culpabilité, avec un peu de chance, oui. J'étais sadique, cruel, tout ce que vous voulez certes. Mais c'était moi. J'étais pathétique, dégoûtant, horrible. Mais c'était moi, ce que j'étais devenu. Égoïste à en faire vomir. Mais c'était moi, et rien ne pouvait changer ce que j'étais. Voyant l'air de Shea, voyant son visage déformé par le choc, j'eu un rire jovial. Comme ça faisait du bien de ne plus être le seul à souffrir, comme c'était rassurant. Mes mon rire cessa vite. Le visage de Shea se tordit en un rictus accusateur. Elle reprenait un peu d'assurance, elle repoussait mes propos, se mentant à elle même en se disant qu'elle n'avait rien à voir avec la mort de Bleuenn. « Réfléchis avant de parler, Arth'. Elle ne te le disait pas ? En tout cas moi si, parfois. Je ne suis pas sûre que tu saches tout. Que j'étais seule, complètement seule à ce moment. Je ne pouvais pas la rejoindre, ni en avion ni en voiture ni en train. J'étais complètement coupée du monde. Moi aussi j'ai eu des années difficile. Et puis à la mort de Theodore, qui aurait pu deviner que ça finirait comme ça ? Ni toi ni moi en tout cas. D'accord, elle était déjà déprimée, mais c'est toi qui a tout achevé, j'en suis sûr. Si tu l'avais laissée tranquille, elle aurait finit par se relever ! Et si j'avais pu l'aider, je serais venue. Je l'aurais aidée, moi ... » Et mon rire repris de plus belle. Quelle naïveté. Ah, la belle affaire ! C'était fou ce qu'arrivait à s'inventer Shea pour se libérer la conscience. C'était fou tout cet espoir qu'elle avait en elle. Elle me rappelait mon état juste après ma chute. J'avais cru dur comme fer que les médecins se trompaient, que je reprendrai ma passion. Et Shea croyait dur comme fer qu'elle n'avait pas sa part de responsabilité dans le suicide de sa meilleure amie. Mais tôt ou tard, elle reviendrait à la réalité. Tôt ou tard, elle allait commencer à se poser des questions, tôt ou tard, elle allait se sentir coupable. C'était comme cela que ça devait se passer, et comme cela que ça se passerait.
Le visage de Shea était crispé, ses joues humides des gouttes de pluies et de ses larmes - du moins je l'espérait de tout coeur. Elle passa une main tremblante sur ses joues. Mon rire cessa lentement. Je fixai sa figure fatiguée, choquée, triste, avec un sentiment de victoire. Celle que je considérait comme mon amie quelques heures plus tôt était devenue une ennemie qui méritait tout ce que je subissais depuis quelques mois. Je me savais lunatique, mais à ce point. Je haussai les épaules avec désinvolture. « Ah, ma petite Shea. Ce que tu peux être cruche. Déjà, arrête de te faire des idées, cesse d'avoir de l'espoir, tu n'en tomberas que de plus haut si tu continue. C'est un conseil de connaisseur. Arrête de te voiler la face ! Bien sur que si, tu pouvais passer la voir. Qu'avait tu de si important à faire dans ce bled, hein ? Et ne me dis pas que tu manquais de blé, un billet de train ne coûte quasiment rien. Et de toute manière, les parents de Bleuenn t'auraient aidés à financer le voyage si ça pouvait aider leur fille. Et crois moi, ça l'aurait aidé. Ensuite, tu te dis la meilleure amie de Bleuenn, alors tu aurais pu, tu aurais dû, même, savoir comment elle tournerait. Être attentive un minimum. Au lieu de ça, t'as même pas levé le petit doigt pour voir comment elle allait... Ah, vive l'amitié ! Et enfin, je suis désolé de te l'annoncer, mais tu n'as aucun motif pour me croire coupable. J'étais seul auprès d'elle, seul lui tenir la main, seul à lui proposer une épaule sur laquelle pleurer, et tu oses me dire coupable ? Tu te mens à toi même, Shea. Tu rejettes la faute sur les autres, parce que c'est tellement plus simple que de faire face à ses responsabilités. Tu es pathétique, reconnais le. » C'était le comble. J'accusai Shea pour des fautes dont j'étais le seul coupable. Et curieusement, ça me mettais dans un état d'euphorie, presque. Enfin, je pouvais accuser quelqu'un d'autre que moi même, et quel soulagement c'était !
hors jeu:
Pardooooooon c'est à chier Et fait pas attention aux fautes, j'ai trop la flemme de relire ce soir
Shea Keegan
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• Ah, ma petite Shea. Ce que tu peux être cruche. Déjà, arrête de te faire des idées, cesse d'avoir de l'espoir, tu n'en tomberas que de plus haut si tu continue. C'est un conseil de connaisseur. Arrête de te voiler la face ! Bien sur que si, tu pouvais passer la voir. Qu'avait tu de si important à faire dans ce bled, hein ? Et ne me dis pas que tu manquais de blé, un billet de train ne coûte quasiment rien. Et de toute manière, les parents de Bleuenn t'auraient aidés à financer le voyage si ça pouvait aider leur fille. Et crois moi, ça l'aurait aidé. Ensuite, tu te dis la meilleure amie de Bleuenn, alors tu aurais pu, tu aurais dû, même, savoir comment elle tournerait. Être attentive un minimum. Au lieu de ça, t'as même pas levé le petit doigt pour voir comment elle allait... Ah, vive l'amitié ! Et enfin, je suis désolé de te l'annoncer, mais tu n'as aucun motif pour me croire coupable. J'étais seul auprès d'elle, seul lui tenir la main, seul à lui proposer une épaule sur laquelle pleurer, et tu oses me dire coupable ? Tu te mens à toi même, Shea. Tu rejettes la faute sur les autres, parce que c'est tellement plus simple que de faire face à ses responsabilités. Tu es pathétique, reconnais le.
Encore une fois, ses mots m'atteignirent en plein coeur bien que j'aurais voulu que ça me laisse indifférente. Il avait peut-être raison, mais moi aussi. Mais je devais reconnaître que ses arguments tenaient debout. Au fond de moi, je le reconnaissais et je le savais. Mais je ne voulais pas l'admettre tout haut, parce qu'il était en train de bouleverser tout ce que je croyais, toutes les bases sur lesquelles j'avais commencé à me reconstruire une vie. Et je n'avais pas envie qu'il les chamboule ... Malheureusement j'avais l'impression que c'était ce qu'il cherchait, lui. A présent, il me dévisageait avec un rictus, une sorte d'expression entre le sourire et la grimace je dirais plutôt, qui disait Regarde, j'ai gagné. Arrête de te battre, laisse-moi gâcher ta vie comme j'ai gâché celle de Blue et la mienne. J'ai envie que tu tombes avec moi, alors laisse-moi t'emporter ...
Il m'avait traitée de pathétique.
• Tu me traites de pathétique ? Mais qui est le plus pathétique de nous deux, Arth' ? Celle qui se reproche depuis toujours des choses dans lesquelles elle ne se sent pas concernée, ou celui qui essaye de l'entraîner dans sa merde ?
J'étais toujours touchée par ses mots, mais il fallait que je me reprenne. Je savais que ma défense était minable, en tout cas je savais qu'il allait encore me descendre, car c'était dans sa nature, et que ce soir, il avait l'air d'avoir beaucoup de choses à me reprocher ...
B. Arthemis Campbell
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Ven 9 Sep - 17:55
Shea & Barbara
I know i'm selfish, i'm unkind. I always find someone to bruise and leave behind. → Every you & every me ; Placebo
Je ne sais pas pourquoi au final c'était si important pour moi de rejeter toutes mes responsabilités à propos de la mort de Bleuenn sur Shea. Après tout, cela ne m'avançait à rien. Au final, je savais très bien lequel de nous deux avait raison. Au contraire, j'aurais dû me sentir encore plus mal de faire souffrir Shea sans raisons. Mais non. Strictement rien. Aucune culpabilité. Comme je n'avais d'abord ressenti aucune culpabilité lorsque j'avais trouvée Blue morte à même le sol de mon salon. Oui, d'abord je n'avais ressenti qu'un peu de peine. Mais aucune trace de culpabilité. Ce n'était qu'avec du recul que j'avais commencé à comprendre ce qu'il s'était passé. Qu'après quelques semaines que je m'étais enfin rendu compte du monstre que j'avais été. Qu'après quelques semaines que je m'étais remis en question, que j'avais commencé à broyer du noir, à voir Bleuenn partout, à faire des cauchemars horrible à propos de sa mort. Mais je n'avais pas appris de mes erreurs. Encore une fois, je poussais quelqu'un à bout. J'accablais Shea de tout ce dont j'étais le responsable. Je continuai de bousiller la vie des gens, comme si celle de Blue ne m'avait pas suffit. Subitement, je me sentis comme le méchant des dessins animé, un de ceux qui finissent par crever pour laisser les gentils héros vivre en paix et avoir pleins d'enfants. Oui, c'était ça. Je devais être un monstre, après tout. J'avais tué quelqu'un, rejeté tous mes proches, et maintenant je rendais Shea coupable de choses qu'elle n'avait en rien commises.
« Tu me traites de pathétique ? Mais qui est le plus pathétique de nous deux, Arth' ? Celle qui se reproche depuis toujours des choses dans lesquelles elle ne se sent pas concernée, ou celui qui essaye de l'entraîner dans sa merde ? » Et oui, c'est toujours le méchant qui est pathétique. Pathétique parce que j'étais incapable d'accepter mes actes. Pathétique parce que je ne savais que mentir encore et encore. Pathétique parce que je passais mon temps défoncé au lieu de me bouger le cul et faire quelque chose de ma vie. Pathétique. Cherchez ce mot dans le dictionnaire et vous y trouverez une photo de moi en guise d'exemple. Cette fois ci, ce fut à moi de me mettre à chialer sous la pluie. Encore un truc de pathétique, tiens. Et oui, avec moi c'est tout ou rien ! « Oui, Shea. Oui, tu as raison ! Je suis un gros connard pathétique. C'est bon on compris. Mais pourquoi remets tu toujours Blue sur le tapis, hein ? Pourquoi tu ne la laisse pas pourrir tranquillement dans sa tombe et s'effacer de nos mémoires ? Parce que c'est la meilleure chose à faire. » Je sanglotais comme un gamin. Mais ces paroles étaient tellement vraies pour moi. Tout ce que je désirai, c'était reprendre à zéro, tout oublier. Oublier ce mec pathétique, ce monstre. Mais Shea m'empêchait d'avancer, comme si toute la culpabilité, toute la peine que je ressentais n'étais pas un assez grand châtiment. Elle faisait durer mon calvaire inutilement. Et ce qu'elle refusait de voir, c'était que elle aussi ça la rongeait de l’intérieur. Il fallait qu'elle cesse de se focaliser sur une morte, qu'elle vive sa vie, qu'elle passe à autre chose. Ce morfondre n'a jamais servi à rien. Il faut avancer. « Tu ne vois pas, Shea ? Tu ne vois pas que cette histoire nous tue tous les deux ? Reparler de la mort de Blue nous fait mal. Alors pourquoi tu insistes ? Ne vois tu pas que nous avons droit à notre part de bonheur ? Ne vois tu pas que nous devons retrouver le présent et laisser le passé derrière nous ? Blue n'existe plus que pour nous faire souffrir. Alors avançons et oublions là. Ne la laisse pas te gâcher la vie. Ne la laisse pas bouffer les années de bonheur que tu devrais avoir. Laisse là derrière toi. C'est la meilleure chose à faire. »
Shea Keegan
× Avertissements : 0/3 × Points RP : 50 × Niveau : 3 × Atout : Défense × Âge du perso : 18
Pleurait-il aussi ? J'aurais aimé, oh tellement aimé qu'il me montre rien qu'un signe de détresse devant moi. Mais je ne savais pas s'il pleurait vraiment, ou si c'était juste la pluie qui ruilsselait sur ses joues. Mais sa voix était devenue cassée, et on avait l'impression qu'il sanglotait. Je sais que je n'aurais pas dû ressentir ce sentiment de joie ou de victoire ... Mais pour moi c'était ce que j'avais cherché depuis longtemps après tout, enfin une petite partie de ce que j'avais cherché. Qu'il réalise enfin un peu du malheur qu'il avait fait autour de lui.
• Oui, Shea. Oui, tu as raison ! Je suis un gros connard pathétique. C'est bon on compris. Mais pourquoi remets tu toujours Blue sur le tapis, hein ? Pourquoi tu ne la laisse pas pourrir tranquillement dans sa tombe et s'effacer de nos mémoires ? Parce que c'est la meilleure chose à faire.
Eh bien au moins il le reconnaissait ... C'était déjà ça que de continuer à nier. Je continuai à le dévisager d'un air neutre et insondable, attendant la suite parce que le connaissant, il ne s'arrêtait pas au bout d'une phrase. Surtout aujourd'hui, où l'on se battait avec les mots en quelque sorte.
• Tu ne vois pas, Shea ? Tu ne vois pas que cette histoire nous tue tous les deux ? Reparler de la mort de Blue nous fait mal. Alors pourquoi tu insistes ? Ne vois tu pas que nous avons droit à notre part de bonheur ? Ne vois tu pas que nous devons retrouver le présent et laisser le passé derrière nous ? Blue n'existe plus que pour nous faire souffrir. Alors avançons et oublions là. Ne la laisse pas te gâcher la vie. Ne la laisse pas bouffer les années de bonheur que tu devrais avoir. Laisse là derrière toi. C'est la meilleure chose à faire.
J'ouvris la bouche pour parler, la refermai aussitôt. Que lui répondre ? Certes son point de vue était compréhensible, même pour moi. Mais pourquoi n'essayait-il pas de se mettre un peu à ma place comme je me mettai à la sienne pour essayer de le comprendre ? Ne comprenait-il pas que cette question m'avait tenue en vie pendant des mois, le temps de me remettre de la mort de Blue, que cette question était la seule chose qui me restait, le seul but que j'avais après sa mort. Et que je m'étais jurée de retrouver, de répondre à cette question.
• Je comprends ton point de vue ...
dis-je d'une voix un peu calmée, mais étranglée malgré tout des sanglots qui menaçaient de tomber.
• ... mais dis-moi juste. Je ne te jugerai pas, je veux juste savoir. C'était ma meilleure amie, Arthe, ma meilleure amie ... Et arrête de dire le contraire parce que ce ne serait pas vrai. Dis-moi juste ...
Ma voix se cassa légèrement sur la fin, comme pour marquer ma tirade. Je le regardai bien droit dans les yeux, comme pour lui prouver que j'étais honnête.
B. Arthemis Campbell
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Mer 21 Sep - 18:02
Shea & Barbara
I been here so long i think that its time to move. The winters so cold summers over too soon. Lets unwrite these pages and replace them with our own words. → Swing life away ; Rise against
Je venais enfin de réaliser la vérité. Je ne voulais pas retourner en arrière et empêcher Blue de mettre fin à sa vie. Non, tout ce que je désirai était pourtant bien simple. Oublier. Tourner la page. Mettre définitivement fin à ce sentiment de culpabilité et à tous ces mensonges. Et j'y arriverai ! J'y étais presque, après tout. Il y avait simplement Shea. Shea qui voulait découvrir la vérité. Elle ne comprenait pas elle non plus. Pas encore. Elle ne voulait pas savoir la vérité, elle aussi voulait oublier. Mais elle était persuadée que trouver une réponse à ses questions lui permettrai d'aller mieux. Or, c'était totalement faux. Savoir la vérité l'aurai détruite. La vérité ressemblait tellement peu à la Bleuenn qu'elle avait connu... Voir sa meilleure amie changer du tout au tout ne fais jamais de bien. D'autant plus si cette amie là était morte. Mais Shea était butée.
Suite à mes paroles, elle ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt. Je pensais alors qu'elle avait compris, qu'elle s'était ravisée à parler parce qu'il n'y avait rien à répliquer, parce que j'avais raison. Mais la jeune femme n'en avait pas finis avec moi, pas plus qu'elle n'était d'accord avec mes idées. « Je comprends ton point de vue... Je ne te jugerai pas, je veux juste savoir. C'était ma meilleure amie, Arthe, ma meilleure amie... Et arrête de dire le contraire parce que ce ne serait pas vrai. Dis-moi juste... » Et bien soit ! Qu'elle s'acharne à se poser des question. J'avancerai, je passerai à autre chose pendant qu'elle en resterai au même point, à se torturer sur des interrogations inutiles et douloureuses. Oui, moi je continuerai d'avancer. Blue serait bientôt derrière moi, loin dans mes souvenirs. Je me débarrasserai de Shea, j'abandonnerai notre pseudo-amitié et je la laisserai affalée par terre. Et moi je serai debout. J'irai loin. Oublier Blue serait alors un jeu d'enfant. Pourquoi ne l'avais-je pas fait plus tôt ? Pourquoi n'avais-je pas tiré un trait sur cette histoire et rembarré Shea des jours avant cette conversation ? J'étais plus déterminé que jamais, je me sentais bien, je me sentais revivre à l'idée même de ne pas prononcer le mot Bleuenn dans ne serait-ce qu'une seule journée. Je souriais. Un sourire confiant, un sourire de bien être comme il n'en était pas apparu sur mon visage depuis trop longtemps.
« Oh, si, tu me jugeras, Shea. Je le sais parce que c'est inévitable. Mais je ne dirai rien. Contrairement à toi, je veux évoluer. Je vais évoluer. Je vais aller de l'avant, oublier cette erreur de parcours qu'est Bleuenn. Reste là à ruminer le passé si cela t'amuse, moi je ne suis plus de cet esprit là. Je veux être heureux, Shea. Même sans passion, même sans famille, même sans amis. Je veux passer à autre chose et être heureux. Et je te promets que j'y parviendrai. » Et je le pensai. Vraiment. C'était l'une des convictions les plus fortes que je n'ai jamais eue. J'étais enfin prêt. Après des mois et des mois passés à me morfondre, à cracher sur la vie. Mon coeur se mit à battre plus vite tandis que je réalisai cela. Les derniers rayons du soleil couchant me donnaient envie de danser, de rire. Parce que Blue n'était plus là. Elle s'était enfin couchée dans sa tombe, hors de ma vue. Je me sentais léger. Et après tant de temps, c'était une sensation exquise. Je m'avançai vers Shea et lui saisis les épaules, les pressant entre mes mains d'une manière qui se voulait amicale. Puis je me penchais vers elle avant de lui poser un baiser sur la joue droite. Et là, la bouche tout prêt de son oreille, je lui murmurai quelques mots. « Réfléchis bien à ce que je t'ai dis ce soir. Abandonne. Lâche tout. Et tu ira tellement mieux. Fais moi confiance. » Je pressai encore une dernière fois les épaules menues de Shea, puis me reculais et commençai à avancer vers la forêt. Je m'arrêtai, et murmurai encore quelques mots sans me retourner vers la jeune femme. «Au revoir, Shea. Nous ne nous verrons plus tant que tu n'auras pas accepté mes idées, tant que tu n'auras pas oublié Blue. Tu ne fais que de me tirer vers le fond, tu m'empêches d'avancer et de passer à autre chose. Alors au revoir. Ou adieu, cela ne dépend que de toi. » Et je me remis à marcher, serein. L'avenir me semblait doux et rassurant. Et c'était merveilleux.
Shea Keegan
× Avertissements : 0/3 × Points RP : 50 × Niveau : 3 × Atout : Défense × Âge du perso : 18
• Oh, si, tu me jugeras, Shea. Je le sais parce que c'est inévitable. Mais je ne dirai rien. Contrairement à toi, je veux évoluer. Je vais évoluer. Je vais aller de l'avant, oublier cette erreur de parcours qu'est Bleuenn. Reste là à ruminer le passé si cela t'amuse, moi je ne suis plus de cet esprit là. Je veux être heureux, Shea. Même sans passion, même sans famille, même sans amis. Je veux passer à autre chose et être heureux. Et je te promets que j'y parviendrai.
Il me lança ces paroles, qui m'atteignirent en plein coeur. Je reculais d'un ou deux pas, frappée par ce qu'il venait de me dire, par la dureté et en même temps la vérité de ses paroles. A présent il souriait, d'un sourire plein d'avenir, de promesse. Je le regardai, les yeux agrandis par .. était-ce la peur ? Mais quelle peur ? La peur de le perdre ? La peur qu'il s'en aille ? Qu'il ne me dise jamais la vérité ? Sans doute tout ça à la fois. Il s'approcha ensuite doucement, posa ses mains sur mes épaules, et se pencha vers moi. Je ne bougeai pas, les yeux pleins de larmes, même quand il déposa un léger baiser sur ma joue.
• Réfléchis bien à ce que je t'ai dis ce soir. Abandonne. Lâche tout. Et tu ira tellement mieux. Fais moi confiance.
Je me mordis la lèvre. Je ne voulais pas répondre à ça. Mais je n'aimais pas ça ... Il disait ça à moitié comme un adieu ... Puis il s'éloigna. D'abord de seulement quelques centimètres, sans doute pour me regarder un dernière fois. Il accentua la pression sur mes épaules comme pour me traduire tout ce qu'il ne pouvait me dire, puis il commença à reculer ...
• Au revoir, Shea. Nous ne nous verrons plus tant que tu n'auras pas accepté mes idées, tant que tu n'auras pas oublié Blue. Tu ne fais que de me tirer vers le fond, tu m'empêches d'avancer et de passer à autre chose. Alors au revoir. Ou adieu, cela ne dépend que de toi.
Après un dernier sourire serein, un dernier regard, une dernière pensée, peut-être même un dernier espoir, il se détourna de moi, et commença à marcher dans la direction opposée.
Il était vrai qu'à présent que Bleuenn n'était plus, je représentais pour lui ce qu'il avait raté, son erreur de passage, sa seule erreur dans sa vie miraculeuse. Et c'était pourquoi il voulait se débarrasser de moi, que je disparaisse de sa vie à jamais, ou que je passe de son côté. Je savais que j'allais finir par le faire, mais par défaut, parce que, des deux seules personnes à savoir ce qui s'était réellement passé cette nuit-là, l'une était morte et l'autre était sortie de ma vie. Je n'avais pas le choix .. A l'instant, le chemin d'Arthe et le mien s'était séparés, mais pour combien de temps ? Peut-être allais-je le recroiser dans quelques jours et lui faire part de ma résignation, ou peut-être que je n'allais le revoir que dans quelques années, le temps que tout cela se tasse. Personne n'aurait pu le dire ... Mais personne ne pouvait prédire l'avenir, n'est-ce pas ?