Et si ... On changeait la donne ?


"Je n'avais jamais eu la force de gérer les choses qui échappaient à mon contrôle, celle d'attaquer ou de fuir mes ennemis. Celle d'éviter la douleur. Faible humaine, je n'avais toujours su que continuer. Endurer. Survivre." Révélation - Stephenie Meyer

Je n'ai jamais voulu devenir ce que je suis aujourd'hui, mais dans la vie, il y a des choses qu'on ne choisit pas, comme le fait de devenir notre pire ennemi. Après la mort de mes parents, j'étais tellement en colère, tellement haineux envers ces créatures de la nuit que j'ai cru, et pendant longtemps, être capable de les détruire. Mais je me trompais, il n'y avait aucun moyen pour un Humain de tuer des vampires, c'étaient même un suicide que de tenter de les anéantir. Mais j'y ai cru, pour ma famille, pour ma soeur, pour moi. Je pensais que tuer à mon tour était le seul moyen pour que je me sente de nouveau bien, et pour venger ma famille, mais je me trompais. Ma rancoeur et mon haine étaient plus forte que tout. Et puis mon meilleur ami, la seule famille qui me restait m'a trahi. J'ai attendu, j'ai pleuré à ses côtés pendants trois jours entiers, je n'ai pas réussi à dormir, car je savais qu'il souffrait, et que je voulais rester avec lui jusqu'à ce qu'il pousse son dernier souffle. J'ai eu de l'espoir pour lui, j'ai cru que tout se terminerait, qu'il n'aurait plus à penser au passé, que tout simplement, ça s'arrêterait, pendant un instant, je l'ai même envié : ce n'était pas une vie que de courir après la mort. Mais il y avait encore tant de choses que je devais apprendre à ce moment là, comme le fait que lorsqu'une personne est mordue par un vampire et qu'il souffre ainsi pendant des jours, ça ne mène pas à une longue mort douloureuse, mais à une transformation en vampires. J'ai été naïf, et stupide, et je me suis fait avoir, par Maël, qui s'est enfuit juste après m'avoir mordu. A quoi ça lui a servi ? A me faire encore plus de mal, tel que j'étais, je ne pouvais plus rien supporter, j'avais même prévu d'en terminer lorsque j'aurais attrapé ces salopards - si évidemment je ne m'étais pas fait tuer avant.

Après mon réveil, je ne me souvenais de rien, pas même de mon nom, et puis, petit à petit, tout m'est revenu. J'ai tenté de me tuer, mais je n'y parvins pas, j'étais désormais immortel, et ce n'est qu'à ce moment que je m'en rendis compte. Alors j'errais, un peu partout, d'abord en France, puis l'Angleterre, l'Espagne, et le monde entier. L'amour je ne le trouvais pas, car je ne voulais pas le trouver, si c'était pour souffrir encore une fois, très peu pour moi. Alors je m'occupais de tout, sauf de ça.


Le jour de mon arrivée à Forks, ma gorge me brûlait tellement que je n'en pouvais plus. Je devais me nourrir. Après avoir couru comme une flèche dans les bois, j'arrivais près d'un lac ou un pêcheur collectionnait les poissons. Il était vieux, et paraissait soûl. Pauvre gars, j'avais réellement un don pour trouver les personnes qui n'étaient pas heureux dans leur vie... Je m'approchais doucement, et je ne lui laissais même pas le temps de réagir que quelqu'un s'apprêtait à le manger tout cru, car j'avais déjà sauté sur lui et planté mes dents dans son cou. C'était tellement bon, et je me sentais tellement bien...

Le pauvre malheureux lançait des gémissements. Avait-il compris que s'en était terminé pour lui ? Soudain, j'eus pitié. Je fis une entaille dans son bras, pour laisser penser que c'était un animal qui l'avait attaqué, et le prit dans mes bras. Je l'emmenais à la sortie des bois et le déposais sur le rebord de la route, en espérant que quelqu'un le trouverait là. Puis je revins près du lac. Mais je n'étais plus seul, une fille s'y trouvait, elle vidait un animal, mais je ne parvenais pas à voir quel animal c'était. Peu importait, c'était une vampire. Tu es rapide toi dis donc. A peine suis-je partie que tu me piques ma place, heureusement que je n'ai plus faim. Quoique... Lançais-je en me posant derrière elle. Elle sursauta et se tourna, prête à bondir. Je levais les mains en l'air pour lui montrer qu'il n'y avait aucun danger, et m'asseyais sur une grosse pierre, à proximité de l'eau.

Et si ... On changeait la donne ?


"Ce matin là je n'étais pas encore vampire et je vis mon dernier levé de soleil. Je m'en souviens parfaitement et cependant je ne me rappelle aucune aurore avant celle-ci. Je contemplais toute la magnificence de l'aube pour la dernière fois comme si s'eut été la première. Puis je fis mes adieux à la lumière du soleil et me disposais à devenir ce que je suis devenu" Entretien avec un vampire

Je n'avais jamais essayé de chasser avec quelqu'un d'autre. J'étais beaucoup trop égoïste et beaucoup trop solitaire pour partager ce moment. Et en plus de la solitude et de l'égoïsme, j'étais méfiant, il y avait de quoi après avoir été trahi par son meilleur ami. Quand j'y pense, après avoir couru pendant quatre ans après les salopards qui avaient tués ma famille.

J'ai toujours été convaincu que c'était à cause de moi qu'on les avait tués, car j'avais voulu faire le malin et avait dragué la fiancée d'un deux. Et comme les vampires peuvent être très jaloux, et bien, il s'était vengé en tuant toute ma famille. Voilà un côté des vampires que je ne pouvais pas supporter, et qui occupait une place réellement importante chez moi. Avant ma transformation, j'étais déjà réellement rancunier, et puis après, la rancune s'est infiltré dans chaque partie de mon corps, et maintenant, je ne respire que par cela. Je veux me venger, je veux tuer ces salopards, je veux retrouver Maël et lui faire comprendre qu'il m'a réellement déçu et qu'il ne s'en sortira pas comme ça, d'où ma venue à Forks. J'étais persuadé qu'il s'y rendrait, il aimait la bataille, Forks était l'endroit parfait pour lui.

Jusqu'ici, je n'avais pas vraiment fait connaissance avec d'autres vampires, pendant deux cents ans, j'étais resté seul, j'avais vécu librement pendant tout ce temps. Et puis depuis mon arrivée à Forks, j'avais fait quelques connaissances, plus qu'en deux cents ans pour tout avouer.

« Salut ... » Je regardais la fille qui venait de me dire cela. Elle avait des cheveux roux et des yeux... jaune ? Je ne parvenais pas vraiment à décerné leur couleur, mais tout ce que je pouvais dire, c'est que ses yeux avaient une magnifique couleur qui se mariait parfaitement à la couleur de ses cheveux et à son teint pâle. « Je m'appelle Amber ». Elle ne paraissait pas méfiante, ni apeurée, elle faisait ce qu'elle avait à faire tranquillement. Moi c'est Pâris, Callaway. Pâris Callaway. Je lui tendis ma main. Je ne savais plus trop comment on faisait connaissance, ce n'est pas que j'avais oublié, c'est juste que je ne savais plus.

Et si ... On changeait la donne ?


"Ne marche pas devant moi, je peux ne pas suivre le ~ ne marche pas derrière moi, je peux mener la promenade juste de ~ près de moi et ne pas être mon ami." Inconnu

Il m'arrivait de me sentir vraiment ignorant parfois. J'avais l'impression d'être un vampire sans en être un. Je ne conaissais rien de la vie de vampire, des différents clans dans le monde, de la façon dont nous pouvions nous nourrir. J'avais été transformé après avoir été trahi, et on m'avait laissé là, dans ma colère et mon ignorance. Et puis durant ces deux cents ans, je n'avais parlé à personne, je n'avais donc rien appris. Si j'avais le choix, je redeviendrais humain, et je réparerais toutes mes erreurs. Mais ce n'était pas possible, il ne fallait pas trop rêver non plus.

« Enchantée ... » Je hochais la tête et souriais tandis que nous nous serrions la main. La petite rousse me contemplait. Elle paraissait tout de même troublé, et cela m'intrigua. Je continuais de fixer ses iris jaune avec curiosité. Je m'apprêtais à la questionner lorsqu'elle me demanda : « Tu es nouveau à Forks, je me trompe ? » . Nouveau, nouveau... Cela faisait quelques mois déjà que je traînais dans cette drôle de petite ville, mais mon objectif était de ne pas me faire remarquer, et il était normal qu'elle ne m'ai jamais vu auparavant. Oui, on peut dire ça oui.

Je savais que je n'avais pas à me montrer méfiant avec elle, elle m'intriguait, tout simplement et dans tous les cas, je ne comptais pas l'attaquer, je n'avais pas que ça à faire. Et puis même, je n'aimais pas ça. Je m'appuyais contre un arbre, croisais les bras et demandais enfin : Tes yeux sont... Jaune ?. Elle me regarda, surprise.

Et si ... On changeait la donne ?


"Après avoir cherché sans trouver, il arrive qu'on trouve sans chercher." Jerome K. Jerome


« Comme tous les yeux des vampires végétariens. » Des vampires végétariens ? En deux cents ans d'existence, je n'avais j'avais entendu parler de vampires "végétariens". Certes, je conaissais l'existence des personnes "végétariennes", mais ces personnes étaient humaines, et non vampires, comme Amber et moi. Je ne pouvais détacher mes yeux des prunelles jaunes orangés de Amber, et le plus drôle, c'est qu'elles étaient très bien assorties avec ses cheveux roux et son teint pâle. Mon expression devait afficher mon ignorence et ma surprise car Amber ne tarda pas à chercher les mots pour m'expliquer ce qu'étaient les "végétariens". « Les vampires végétariens sont ceux qui se nourrissent exclusivement de sang animal ... ». Pour illustrer ce qu'elle me disait, elle désigna du doigt l'animal mort à son côté. Mes yeux restèrent bloqués sur l'animal, trop éberlué pour dire quoi que ce soit. Ce que j'avais cherché pendant deux cents ans était là, juste sous mon nez, et j'avais peut-être trouvé un échappatoire à mon enfer comme ça, par hasard.

« Je n'ai jamais bu de sang humain mais de ce que j'en sais, c'est meilleur … Mais c'est aussi plus sanguinaire. Enfin … c'est un choix, je pense. Je suis amie avec des vampires qui mangent des humains, comme toi, si j'en crois le rouge de tes iris. » Elle avait raison, mes iris étaient rouges, et je buvais du sang humain. Je m'asseyais sur un tronc d'arbre, le premier à ma portée et restais silencieux quelques instants, pour encaisser ce que Amber venait de m'avouer. Et dire que j'ai lutté pendant deux cents ans pour ne pas boire le sang humain... J'en suis... dégoûté. Qu'elle ne comprenne pas ce que je ressentais ne m'aurais pas éttonné, et pourtant, ses iris montraient de la compassion, avait-elle pitié de moi ? Je relevais la tête et demandais : Est-ce... Bon ?

Spoiler:

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"Il arrive qu'un individu devienne le centre de votre vie, sans que vous ne soyez lié à lui ni par le sang ni par l'amour, mais simplement parce qu'il vous tient la main, vous aide à marcher sur le fil de l'espoir. Ami ! Frénétiquement." Fatou Diome

Les gens ont une vision sur les vampires assez particulière, ils pensent tous que l'on est intelligents, sauf que les vampires cons existent. Et lorsque je parle de vampire con, je parle de moi. En deux cents ans, pas une fois m'était venue l'idée que le sang animal pouvait convenir assez pour me nourir. Je me souviens que lorsque j'étais humain, j'avais parlé du sang avec Léonore, une magnifique vampire qui avait participé d'une certaine manière à la destruction de ma famille - puisque c'était avec elle que j'avais flirté et c'était donc notre faute à tous les deux si son "amoureux" avait massacré les miens - et je lui avais demandé s'il y avait d'autres moyens de se nourrir qu'avec le sang humain, elle m'avait clairement dit que ce n'était pas le cas, que le sang humain les affaiblissaient, et les tuaient à petit feu, d'une mort lente. Je m'étais donc persuadé que je devais oublier cette possibilité, à tel point que j'en avais oublié cette conversation, jusqu'à ce que Amber ma raconte tout ce qu'elle savait. « C'est … Ce n'est pas la nourriture que nous sommes censés manger, tu comprends ? C'est pareil que pour les végétariens humains. Leurs corps n'est pas censés se nourrir seulement de légumes alors ce n'est pas l'alimentation parfaite pour être au summum de leur force. C'est pareil pour nous, vampires végétariens. ».

Il y avait donc une part de vérité dans ce que m'avais raconté Léonore. Les vampires végétariens n'étaient pas réellement "satisfait" de ce sang animal, sûrement n'étaient-ils donc pas aussi fort que les vampires qui se nourissaient des humains. Mais la puissance, je m'en fichais, tout comme je préférais ne pas être satisfait moi-même que de tuer d'autres personnes. Je n'en pouvais plus d'être un meurtrier. Certes, même si je me mettais au régime "végétarien", ça ne changerait absolument rien à toutes les vies que j'avais arraché. J'aurais juste fait ma BA, celle de toute ma vie. Je ne voulais pas de guerre, je ne voulais pas tuer. J'aimais les Bizounours et les trucs doux, pas Dracula et la violence. « Mais ça suffit amplement … Ca nourrit mais ça enlève tout le plaisir du goût du sang humain. Enfin, d'après ce qu'on m'a dit … Je n'ai jamais mordu d'humains. »

Je souriais, un sourire en coin, un sourire moqueur pour ainsi dire. Je fixais ses yeux jaunes-orangés que j'aurais bientôt et dis en riant : Si tu savais comme je m'en fiche du plaisir que le sang peut me procurer... Elle ne devait pas avoir rencontré beaucoup de vampires torturés comme moi, car son visage affichait de la surprise mêlée à de la curiosité. Je me rendis alors compte que cette petite rousse allait changer mon existence - car ici, on ne peut pas réellement parler de "vie" -. « Tu souhaites changer de régime ? Tu as besoin de … de mon aide ? » Si j'avais eu un coeur en état marche, il aurait fait un bon dans ma poitrine, or ce n'était pas le cas, alors je relevais brusquement la tête vers elle. Elle avait tout compris, évidemment je ne doutais pas de son intelligence comme on pouvait douter de la mienne, mais elle avait compris et rare sont les vampires qui auraient compris. Oui j'aimerais tellement. Si ça ne te dérange pas évidemment... Je lui adressais un petit sourire timide et braquais mes deux pupilles rouges sang pleines d'espoir sur elle.

Et si ... On changeait la donne ?


« Il n'y a rien que je pourrais faire à ta place, tu sais ? Ca va être très long, très très long … Je n'ai que 50 ans de moins que toi et il m'arrive parfois de devoir encore me battre pour résister à la tentation. » Je me surpris à rire. S'il y avait bien une chose que je n'étais pas prête de lâcher, c'était bien mon régime alimentaire. Je ne voulais plus tuer, je ne voulais plus blesser, et être accablé d'encore plus de remords qui s'ajoutent à ceux que je cumule depuis deux siècles. Je me baissais et attrapais un bout de bois qui se trouvait à mes pieds. Je commençais à jouer avec, à tracer des cercles sur mon genou. Tout en écoutant Amber parler. « Tu vas perdre là plusieurs dizaines d'années de ta vie et tu vas devoir t'isoler de toutes sociétés humaines. Si tu fais un écart une fois, tu perds tout. Absolument tout. » Je fis un grand sourire à Amber. Ce qu'elle disait allait être bien plus facile pour moi que ça ne l'avait été pour elle. Certes je n'avais jamais bu de sang animal ( car je pensais que ça me tuerai ), mais j'avais déjà tenté des millions de fois de résister à l'appel du sang humain, et parfois, j'avais réussi à me contenir. Ensuite, m'isoler de la population, je le faisais déjà depuis des années, en fait, depuis que j'étais un vampire. Ce n'était que depuis quelques temps que j'osais me réintégrer dans la civilisation. J'en avais assez d'être constamment seul, je voulais parler, je voulais partager.

En fait, ces choses là, je les connais. Je suis resté seul depuis ma transformation, ce n'est que très récemment que j'ai recommancé voir des gens. Et concernant le sang, j'ai déjà essayé de me contenir. C'est déjà un début... Je pense...Je levais les yeux vers elle tandis qu'elle se levait. J'avais espoir que ce que je disais était vrai, j'attendais une réponse, bien qu'en fait, je n'en voulais pas de sa réponse. C'était mieux que je ne sache rien. « Et moi, je ne peux rien faire pour toi. C'est à toi de te battre contre toi, de te battre contre l'envie brûlante dans ta gorge. Tu veux changer ? Très bien, change. » Ces derniers mots furent l'effet d'un coup de poignard en plein coeur. Je savais que Amber n'avait pas voulu être désagréable avec moi, elle avait juste été maladroite. Mais il n'empêche que ces mots m'interpellèrent. Peut-être n'étais-je pas assez fort pour parvenir à résister au sang humain, et que c'était pour cette raison que je n'étais pas végétarien aujourd'hui. « Forks est bien fournie en nourriture animale mais les vampires ici, sont de plus en plus nombreux et ça diminue le nombre de proies faciles. Si même lorsque tes repas étaient humains, tu n'as jamais chassé, peut-être serait-il plus prudent d'aller chasser bien plus au Nord, vers le Canada. Ne chasse jamais dans un endroit où il pourrait y avoir des humains. Ton instinct sera trop fort pour t'empêcher de leur sauter dessus, sinon. Et il va te falloir trouver l'animal que tu préfères. »

Je souris, lui répondant au sien. J'étais tellement content, pour une fois depuis longtemps, je ressentais de l'excitation, j'étais content, pressé. Je voulais boucler ça une fois pour toute. J'en avez assez, j'étais décidé. Et bien je ferais ce qu'il faut, je m'en fiche, j'ai rien à perdre de toute manière. Je lui adressais un clin d'oeil et un grand sourire. « Il y a des tas de vampires végétariens dans le coin alors … je peux t'en présenter quelques uns, si tu le souhaites ! » Je souriais de nouveau et hochais la tête : Ce serait avec grand plaisir. Et Amber... Merci beaucoup.