Et j’étais là à airer telle une âme en peine portant le fardeau de la vie. Mes épaules croulant sous le poids de celui-ci et mon esprit torturé par la douleur du monde. Mes joues sont humides et ma vue me joue des tours, ainsi je fonce dans plusieurs personnes et m’excuse avec un pardon étranglé. On m’insulte plusieurs fois, on me fait des doigts d’honneur mais je ne prends même pas le temps de répliquer, moi celle qui ne se laisse pas facilement marcher sur les pieds. J’ai mal. Mes larmes coulent lentement sur mes joues rosées et viennent s’écrasées contre le sol alors que mes pieds m’ordonnent de marcher plus vite, d’avancer, de fuir. J’avais envie de hurler, j’avais envie de buter quelqu’un ou encore d’arracher les yeux du coupable. Il était à moi et on ne pouvait pas le prendre. C’était trop injuste et beaucoup trop cruel. J’aurais voulu dans l’immédiat muter et fuir au milieu des gens, fonçant à vive allure dans les ruelles humides de Forks. Ma raison de vivre est partie, que me reste-t-il ? Mon protégé partit, mon cœur est brisé. Mon père me l’avait appris, comme ça, dans un élan d’amour pour sa fille a qui il n’avait jamais porté attention avant. Il avait posé sa main sur mon épaule et m’avait fais assoir. Je n’avais pas compris pourquoi jusqu’à ce qu’un « Il faut que je te parle » sorte de ses lèvres. Les seuls mots que je compris furent : protégé, mort, vampire. Mon père était au courant du lien qui nous unis et il savait à quel point je tenais à ce petit homme. J’avais fondu en larmes, laissant la douleur de la nouvelle se déversait et j’étais partit. J’avais claqué la porte derrière moi, j’avais couru jusqu’au centre ville et j’étais là. A marcher pour marcher dans la rue, pleurant silencieusement, le souvenir de mon protégé me hantant.

Il était là, à mes côtés, ses mains dans mon pelage noisette. Je sentais son souffle contre mon cou mais je ne pouvais pas bouger et lui non plus. Nous étions comme une image, nous étions figés dans le temps. Laissant juste nos corps respirés et nos cœurs battent à l’unisson. Mes larmes défilaient une fois de plus sur ma joue alors que mes poings se serraient de rage. J’avais envie de le tuer à ce putain de vampire qui m’avait pris mon homme. Il ne pouvait pas me le prendre, il n’avait pas le droit. J’avais toujours tout fait pour ce garçon et il suffisait d’un instant pour que tout soit balayé. Je ne servais à rien, je ne l’avais pas protégé, je n’avais rien fais pour qu’il soit en sécurité. Je l’avais attiré dans la gueule du loup après tout. Un homme me bouscula et je me retournais, laissant mes yeux emplies de larmes se posaient sur lui et le dévisageait l’air mauvais. Il n’y prêta pas attention et j’eu envie de me jeter sur lui pour lui en coller une. J’étais à la fois pire qu’en colère et tordue par la douleur de la perte que je venais de subir. La vie est une conne après tout. Elle ne fait jamais ce qu’elle devrait faire, comme une adolescente.

La pluie tombait du ciel pour ne pas changer et je me faufilais entre les gens qui arrivaient en plus grand nombre. On m’écrasa les pieds à plusieurs reprises et je lançais des jurons à tout va alors que les gens se bousculaient pour pouvoir atteindre le lieu de leur rendez-vous. Je me sentais poussée à gauche et à droite et cette sensation ne me plaisait pas du tout. Je jouais alors des coudes, défonçant les gens, bousculant les hommes d’affaires. Je heurtais de plein fouet un homme beaucoup plus musclé que les autres. Je virais rapidement au rouge tomate avant de baisser la tête, mes larmes roulant encore une fois le long de mes joues. « Je… Désolée, je… Ca m’oppresse tous ses gens et puis… » Ma voix se stoppa, coupée par un autre sanglot. Je portais ma main devant ma bouche, mon visage toujours dissimulé sous ma capuche. Putain Théola, arrêtes de pleurer !

Pleurer est un signe de faiblesse pour moi. Je n’étais pas de celles qui aiment dévoiler leurs sentiments à tout va, balançant des je t’aime au premier beau type qui leurs racontent des belles choses. L’amour ne sert qu’à souffrir après tout, pourquoi s’en encombrer ? Ma solitude me convient parfaitement et elle m’a toujours convenue. J’aime la liberté, les chaines ne sont pas pour moi, c’est comme ça. Surement mon côté loup qui veut que je préfère courir jusqu’à saigner des pieds que rester sagement assise à une table de salle de classe. Je n’allais plus à l’école depuis 3 ans, depuis ma première transformation, et cela ne me manquait pas le moins du monde. Je savais jouer des poings et les jeunes précieuses que l’on pouvait trouvé dans les bahuts n’appréciaient pas ma compagnie de petit ange. Ce que j’aimais, c’était les montés les unes contre les autres leur faisant croire que leurs petits amis les trompaient. C’était pitoyable de les voir se mettre à taper les pauvres innocents au milieu des couloirs. Au final, je me retrouvais toujours seule vu qu’elles découvraient que les rumeurs sortaient de ma bouche. Heureusement que j’avais trouvé une bande de fille pas trop cucul pour pouvoir avoir de la compagnie. J’avais trouvé ma bande et c’était bien mieux que toutes ses filles à papa qui pleurent parce qu’elles n’ont pas eu le petit chien qu’elles voulaient tant pour leur anniversaire.

Il n’en avait rien à foutre. Parfait, qu’il dégage et qu’il me laisse seule. Je plongeais mes mains dans les poches de mon jeans alors que mes larmes s’estompaient lentement. Il ne fallait pas que j’y pense, sinon le premier vampire que je pouvais croiser aller y passer, c’était sur et certain. Je retirais ma capuche dévoilant ma chevelure brune épaisse. Mon poil était exactement pareil quand j’étais une louve sauf mon collier qui était beaucoup plus clair. C’était mon petit homme qui me l’avait expliqué et qui me l’avait dessiné. Vous savez, avec le marron très foncé pour le corps et l’orange pour le poitrail. Bref, l’homme que j’avais bousculé revenait en arrière en me prenant la main et en m’entrainant dans un bar. Ah bah cool, on va allait picoler un coup. Je remarquais une bouteille de whisky à sa main, il se l’enfila d’un coup et sortit un magnifique rot. Je grimaçais, dégeulasse. Une blonde à forte poitrine nous demanda ce que l’on voulait boire, j’ouvrais la bouche pour parler mais l’homme à mes côtés pris les devants. « Pour moi, ça sera un Jack Daniels et pour la gamine, ça sera un verre de jus de fruit ! »

Je levais la main en me tournant vers l’homme, le fixant. « De un, je suis pas une gamine et de deux, je veux une vodka. » Je croisais les bras telle une gosse qui fait tout pour avoir ce quelle veut. Presque je lui aurais sortit ma mine de chien battu pour qu’il cède. Mes larmes s’étaient arrêtées mais mes joues étaient encore humides et rosées. Je songeais l’espace de quelques secondes le voir m’attraper les joues et les pincés comme font les adultes devant un nouveau né qu’ils trouvent adorable. Je grimaçais à l’idée de voir ses sales mains sur mes joues. « Bon… Qu’est-ce que tu as à chialer comme une sale gosse délurée ? J’ai pas envie de perdre mon temps avec une mioche mais si je fais pas mon boulot correctement, on va me prendre le chou encore une fois… Alors parle vite fait bien fait, sèche tes putains de larme et rentre chez papa et maman ! Demain, tu as cours hein ? »

Un rire s’échappa de ma gorge alors que je rejetais mes cheveux en arrière. Décidément pleurer n’est pas une bonne chose. La prochaine fois je m'en souviendrais avant de pleurer dans les rues de Forks. J'étais plus forte que ça d'habitude, mais pour le coup, je n'avais pas franchement envie d'être forte. J'avais plutôt envie de hurler et d'arracher les yeux de ce connard de vampire. Les vampires n'avaient fait que des conneries dans ma vie, d'abord en s'attaquant à ma mère, en la traquant et en la suivant, déclenchant ainsi ma transformation puis là, mon protégé mort à cause de l'un d'eux. Ils servent à quoi au juste? A faire chier le monde? Je crois bien. Je portais mon regard clair sur l'homme qui s'était enfoncé dans mon siège. Je lui souris de toutes mes dents avec l'envie folle de lui faire un doigt d'honneur mais je savais que c'était une mauvaise idée alors que je jouais la carte de la cruche. « Ils doivent surement s’inquiétés, j’étais partit m’acheter une barbie et je me suis coupé en ouvrant la boite, du coup j’ai jeté la barbie à la poubelle et j’ai décidé de plus y jouer avec. » Je m'imaginais avec une auréole sur la tête à cet instant précis et je ne pus m'empêcher d'exploser de rire. Je reprenais mon sérieux et le regardait à nouveau. Il devait me prendre pour une folle. « Demain j'ai pas cours, après-demain non plus et puis... Non, j'ai plus cours depuis longtemps. Alors mes putains de larmes je les ai séchées comme tu peux le voir et mon père sait que je suis grande et responsable et que je n'ai pas besoin qu'il me colle au cul. Oh et hm, mon père veut pas que je parle aux inconnus. Donc mes problèmes sont mes problèmes et puis merde, vous pourriez pas comprendre. » Je portais mon regard sur le barman qui esquissa un sourire en me voyant, j'en fis de même avant de poser mes coudes sur le comptoir. Je n'étais pas très agréable quand on me prenait pour une merde.

« Bon… la Mioche ! Primo, tu as moins de 21 ans. Donc, tu peux toujours crever pour avoir ton verre d’alcool ! T’as pas l’âge légal. En attendant, tu auras ton jus de fruit ou tu boiras que dalle ! » Je baissais le regard. Je venais de me faire fermer la gueule et bien comme il faut. J'étais bloqué dans mes 17 ans et c'était bien dommage car en réalité j'en avais à peine 20. J'étais encore une gosse aux yeux des gens, j'avais les traits d'une enfant, j'avais la taille d'une adolescente de 17 ans après tout, mais je n'en avait peut-être pas la mentalité, qui sait? Je pouvais m'avérer être une très grande stratège doublée d'une sans cœur ou encore une sainte ni touche qui garde sa pureté jusqu'au mariage. Je pouvais me faire passé pour ce que je n'étais pas après tout, il ne me connaissait pas, pourquoi prendrais-je le temps de lui monter qui j'étais au fond? Il m'avait vu pleurer, la belle affaire. Il était bien le seul et pourtant, j'aurais préféré tomber sur un autre. Mais après tout, grande gueule un jour, grande gueule toujours. Je laissais tombé pour ma vodka, tant pis, je me servirais dans mon frigo en rentrant, mon père n'y touchait pas après tout, je pouvais bien en profiter un peu. « Ok, et sinon, je ferme ma gueule, c'est ça? » Je posais mon regard sur le comptoir, légèrement vexée. Je l'avais chercher après tout, je n'avais qu'à m'en prendre qu'à moi même. Il jeta sa cigarette terminée au sol et cracha de la manière la plus dégueulasse au monde, je n'y prêtais pas attention alors que sa voix roque raisonna à nouveau.

« Ensuite, la Gamine, faudrait pas que tu te foutes de ma gueule ! Tu sais très bien ce que je suis et je sais très bien ce que tu es ! Joue pas la conne avec moi, ça sert à rien ! » Je posais mes yeux clairs sur lui et soupirais. Il avait raison, il savait ce que j'étais et je savais ce qu'il était. Je me foutais qu'il le sache, après tout, pourquoi irait-il le dire à tout le monde? « Ton père t’a appris à parler aux inconnus ? C’est bien la Môme ! En attendant, je suis Flic ici ! Donc, si je te demande un truc, tu mens pas et tu me dis la vérité. Sinon, c’est pas compliqué, je te coffre en prison et je te fais parler. Boire de l’alcool ou vouloir boire de l’alcool quand on est mineur est un délit. Je peux t’amener en détention tout de suite ! Maintenant à toi de voir ! J’ai tout mon temps, je suis pas pressé ! » Je déglutis alors que j'empoignais mon verre de jus de fruit que je descendais en quelques secondes. Je finissais par m'étouffer et me mettre en tousser en reposant le verre sur le comptoir. Il était flic, merde alors. Il pouvait facilement me mettre en prison, comme il l'avait si bien dis et bien que je me sentais d'humeur conne, j'avais pas envie que mon père doive venir me chercher au poste. Je voyais déjà sa tête et je me voyais déjà punie de sortie pendant des semaines, je me voyais enfermée dans ma chambre, à attendre. Je soupirais encore une fois. « Bon, ok, désolée, je savais pas... » Je baissais les yeux.

Il revenait enfin au fondu de notre conversation. « Alors Miss Clébard ! Pourquoi tu chialais ? Ton petit copain s’est fait niquer par un vampire ou quoi ? » Son rire raisonna dans mes oreilles alors que le mot vampire me titilla, réveillant mon instinct animal. Je tremblais légèrement, de rage, bien évidemment. Je concentrais mon regard sur mon verre posé sur le comptoir dans lequel il ne restait qu'un fond de boisson orangée. Je l'attrapais entre mes mains et faisais bouger le liquide avant de me tourner vers le lycan à côté de moi. « D'abord, les petits amis ça sert à rien, je préfère être seule et pouvoir bouger à ma guise qu'avoir un boulet collé au cul.. » Je revoyais l'image de toutes ses bimbos du lycée avec leur petit ami si parfait qui me glissait des sourires en coins au moindre moment où leur copine avait les yeux tournés. Je les faisais fuir, tant mieux, j'avais pas envie de souffrir à cause d'un homme, non, c'était bien trop emmerdant pour moi. « Dans la ville où j'étais avant, j'ai rencontré un gosse quand j'étais une louve, il s'est attaché à moi et c'est devenu mon protégé, je supportais pas qu'on lui fasse de mal. Sauf que je suis partit pour venir ici et ils m'ont suivit, je sais pas comment. Mon père m'a apprit qu'une sangsue s'était empressée dans faire son quatre heure. » Je serrais mes doigts autour de mon verre, faisant attention de ne pas le briser. Je retenais mes larmes encore une fois, partagée entre haine et tristesse. « Putain de vampires. » Je serrais les dents et fermais les yeux pour me calmer. Mon dos tremblant toujours de rage. Je me voyais mal muter en plein milieu du bar, alors je respirais calmement, avalant la dernière gorgée de jus. Je m'étais confié à lui et je ne sais pas pourquoi, mais je sentais qu'il allait partagé ma haine envers ses saletés de sangsue.

A cet instant précis, j'avais envie de tous les tuer, là, dans l'immédiat. Tous les brûlés, un à un. Voir leurs yeux s'éteindre dans la lumière des flammes. Ils étaient des fléaux, ils ne servaient à rien sauf à tuer des innocents. L'un d'eux avait failli tuer ma mère et un autre m'avait prit mon protégé. Ils allaient payés très cher pour ça, je ne pouvais pas laisser passer ça sans rien dire. Non, c'était impossible. Certains arrivaient à sympathiser avec des gens de mon espèce, mais pour m'approcher, c'était tout bonnement impossible. Je les haïssais. « Est-ce que tu serais prête à n’importe quoi pour te venger la Miss ? Est-ce que tu serais prête à franchir la ligne rouge sans vergogne si tu avais l’assurance de buter le sale petit enflure qui a tué ton protégé ? » Il recommanda un verre de whisky et pour moi un verre de vodka au jus d'orange, intéressant, il lâche du leste. Je me tournais vers lui avec mon regard déterminé. Ils m'avaient fait pleuré ce qui étaient assez dur et ils avaient pris une part de mon être, pourquoi je les laisserait filer? « Si c'est pour éviter que ces connards recommencent à tuer des gens de mon entourage ou des innocents, ouais, je serais prête. Même là, tout de suite, je le suis. » J'étais enragée contre ses sangsues, j'étais prête à tout, même si il fallait pour ça que je laisse mon côté angélique de côté. Prête à absolument toutes les folies pour éviter aux humains d'être attaqués par des vampires assoiffés de sang. « D’ailleurs, ça te rendrait vraiment si heureuse que ça ? Ça te permettrait d’avancer et de marcher droit devant sans regarder en arrière ? Pas que ça me regarde ou que ça soit mes affaires mais… Bon… »

Il alluma une cigarette alors que je posais ma tête dans le creux de ma main, mon regard toujours posé sur lui. Je serais heureuse en premier lieu de tuer ce connard qui a osé toucher à mon protégé, en second lieu, je m'attaquerais à celui qui avait voulu s'en prendre à ma mère. La suite? J'aviserais. Je tuerais tous les vampires susceptible d'être dangereux pour la vie des humains, tous sans exceptions, pas de cadeaux, pas de pitié. « Si j'ai la certitude de pouvoir me venger, de pouvoir le tuer, oui, ça me rendrait vraiment heureuse. » J'avais lentement hocher la tête pour accentuer mes paroles, j'étais sure de moi et plus que jamais. Je ne voulais pas le laisser partir, non, il allait avoir affaire à moi, maintenant ou dans deux ans, coute que coute. Je le voulais, mort ou vivant, je voulais pouvoir lui en coller une dans la face.« Si tu veux vraiment mener ta petite vendetta personnelle, je t’aiderais. Tu auras les moyens de buter ce salopard toi même… Et de la manière dont tu le désires… Personne ne viendra pour interférer…Mais il y a une condition. Tu devras rejoindre ma petite entreprise et mettre tes talents à mon service. » Quels talents? Quelle entreprise? Il se tut le temps que la serveuse à forte poitrine nous serve. J'attrapais mon verre et en buvait un peu. Mon esprit cogitant à toute allure.

Il me regardait dans les yeux en attendant ma réponse. Ma colone vertébrale fut traversée d'un frisson alors que je le sentais me détailler dans les moindres détails. Je posais mes yeux sur lui, croisant mon regard avec le sien, lui montrant ma détermination. « Je suis plutôt une solitaire mais si vous dites que je pourrais me venger, je pense que je vais faire une exception. » J'avalais une gorgée de plus, mon esprit cherchant les mots juste pour lui demander ce qu'il avait comme " entreprise ". Je passais ma main dans mes cheveux, les repoussant en arrière, dévoilant mon visage alors que j'avais fais retombé ma capuche. Il voyait donc mon visage, rougit par les larmes qui avaient coulées plus tôt. Je me rapprochais pour me faire discrète et lui demander. « Mais par contre... Quels talents? Et quelle entreprise? Je veux dire, je n'ai pas de talent particulier... Sauf ma double identité dirons nous, mais c'est tout. » Et c'était vrai, mais peut-être qu'il avait déceler quelque chose de plus dans mon caractère, dans ma façon d'être. Il ne me connait pas mais j'ai la vague impression qu'il sait que je suis une manipulatrice hors pair et une joueuse de poker imbattable, ou presque.

« Tu as un talent. Tu sais tromper les gens pour parvenir à tes fins. Tu aurais réussi avec moi si je n’avais pas été aussi franc, malin et direct. Mais ça s’apprend avec le temps et avec un peu d’aide. C’est-ce que je recherche. Je peux pas t’en dire plus mais si tu es vraiment intéressée et si tu es curieuse, viens me rejoindre à l’extérieure de la ville dans six heures. » Il avait murmuré alors qu'il se rapprochait avec lenteur de moi. Je posais mon regard sur lui. Je ne pus retenir ce petit sourire en coin, sadique, qui apparut alors qu'il me décrivait. Il m'avait facilement cerné et c'était tant mieux pour lui, je ne voulais pas lui faire des surprises qui pourrait ne pas lui plaire. A l'extérieur de la ville dans 6 heures? Il pouvait être sur que j'y serais. J'avais un talent à ses yeux, je pouvais lui être utile, et lui il était utile pour moi. Nous nous servions l'un de l'autre, un cercle vicieux en quelque sorte mais c'était bien. « J'y serais, je vous l'assure. Et si mon talent peut vous être utile, je serais ravie de vous aider... » Encore ce petit sourire sadique sur le visage alors que j'attrapais mon verre de jus de fruit et que j'en buvais quelques gorgées alors qu'il continuait. Il aborda le sujet qui m'importait le plus et je ne pus m'empêcher de sourire encore un peu plus. La vengeance est un plat qui se mange froid après tout. « Et il me faut aussi du temps pour retrouver ton salopard. Tu as mis beaucoup de temps à le chopper mais, moi, en six heures, je te le servirais sur un plateau. Après, ce sera à toi de jouer. Ce que tu feras de lui ne me concernera pas, tu pourras céder à ta colère autant de fois que tu le veux ! »

Il descendit son verre de whisky en moins de temps qu'il ne faut pour le dire alors que je me frottais déjà les mains de voir ce connard devant moi, me suppliant de lui laisser la vie sauve. Ce que je ne ferais pas, bien évidemment. Regard suppliant ou non, il finirait brulé, il l'avait cherché après tout, il le méritait amplement, comme la plupart des vampires d'ailleurs. Ses enflures, ses saloperies qui tuent des gens. « Pour ça, il n'y a aucun problème.. » Je riais légèrement avant de finir mon verre à mon tour. Je voyais déjà tout ce que je pouvais lui faire endurer, comment j'allais le voir couler lentement. J'étais sadique quand la vengeance coulait dans mes veines. Je voulais sa peau, je voulais le voir me supplier comme mon protégé l'avait supplié, je voulais qu'il souffre et qu'il crève comme un con qu'il est. « En attendant, donnes moi toutes les informations dont tu disposes sur cet enflure ! Nom, prénom, âge, lieu où s’est passé l’incident, date de l’évènement adresse etc… Bref ! Je veux tout savoir ! Plus tu me donneras des infos, mieux je pourrais le chopper ! » Je hochais la tête.

« Je crois qu'il a 30 ans d'apparence ou quelque chose du genre, il est assez grand mais pas baraquer du tout, tout votre contraire en gros. Il s'appelle Gaspard il me semble, je crois même qu'il réside à Forks vu que l'attaque s'est effectuée dans une des nombreuses forêts alors que mon protégé devait m'attendre... Cela s'est passé hier soir, au crépuscule. » Il m'attendait, mon protégé m'attendait et je n'étais pas venue. Je serais venue, la chose se serait passée différemment mais je n'avais rien fais, je n'avais pas été là pour lui alors qu'il l'avait toujours été pour moi. Je serrais les dents alors que l'homme plantait son regard dans le mien en se levant, signe qu'il partait et coupait notre discution ici. « Il n’y a pas de meilleure compagnie qui ne se quitte ! J’ai du boulot à faire ! La balle est dans ton camp la Mioche ! » Je le regardais une fois dernière fois. « Théola, Théola Malik. » Je lui faisais un léger sourire et un clin d'oeil avant de me lever et de disparaitre avant lui, plongeant dans la foule une fois sortie du bar. Dans 6 heures, 6 heures et je pourrais me venger.