Le sang attire le sang.♣ William Shakespeare.

Ma Chère Aubrey.
J'ai appris pour ta venue à Forks et j'en suis ravi. Je ne sais pas quand nous pourrons nous voir, quand tu pourras enfin savoir par qui tu as été mise dans cet état. Tu sais que je suis sincèrement désolé de te laisser te débrouiller seule dans cette nouvelle vie, je sais à quel point c'est dur de comprendre les sensations que l'on ressent ou les sentiments qui nous traversent l'esprit. Je sais à quel point la soif est dure à contenir, je sais tout ce que tu peux ressentir Aubrey, je te l'assure. Je sais adrénaline que tu peux avoir quand tes pieds foulent le sol avec un rapidité que les humains non pas. Quand je serais à tes côtés, je t'aiderais à tout comprendre, je te le promet. Mais pour le moment, il m'est impossible de te rejoindre bien que je sois moi aussi à Forks. je ne te suis pas, loin de là cette idée. Je vis ici. N'ai surtout pas peur de toi ma Aubrey, fais toi confiance. Ton instinct est la seule chose qui pourra t'aider à t'en sortir.

xoxo.

Minuit. Les cloches de l'église résonnent dans les rues vides de Forks. Je suis seule. Comme la plupart du temps. Mes pieds frôlent le sol avec lassitude, mon pas est lent et mou. C'est étrange pour un vampire d'aller si doucement? Peut-être. Je regarde les alentours, je sens la présence d'humains dans leurs humbles demeures. Je sens l'odeur envoutante de leur sang m'envahir et, tête baissée, je tente d'avancer plus vite sans respirer. Mes pas s'accélèrent et prennent une allure de course. Petites foulées. Je sors tout juste de ce bar dans lequel je me suis aventurée pour pouvoir travailler. Encore ce soir je n'ai pas eu le loisir de servir de beaux et séduisants jeunes américains comme je pouvais servir autre fois. Le ciel est sombre ce soir. Un quartier de lune illumine ce triste ciel à moitié envahit par les nuages gris qui annoncent une pluie très prochainement. Les lampadaires des rues éclairent les trottoirs dont celui dans lequel je marche. Lorsque je replace une mèche blonde de mes cheveux qui m'importune, je vois la pâleur de ma peau et je baisse le regard. Mon bras retombe le long de mon corps et je continu d'avancer dans l'ombre, collée contre les murs qui bordent le trottoir. Je suis seule. Je porte mon regard sur les horizons. C'est souvent dur d'être tout le temps seul... Je me rend compte que mes yeux rouges sang sont exposés au grand jour, aillant retirer mes lentilles dans la ruelle sombre à côté du bar. Je pris alors pour ne croiser personne. En espérant que personne ne soit assez bête pour sortir à une heure aussi tardive du soir.

Je ne veux pas rentrer. Je ne veux pas m'enfermer. J'ai envie d'être dehors, en plein air. Je ne connais que très peu d'endroit à Forks, que très peu d'endroit où je puisse aller en étant tranquille. Je réfléchis et me décide rapidement. Le lac allait être le lieu idéal pour une soirée tranquille. Je regarde mes vêtements. Un jeans, des converses usées noires et un haut tout à fait banal. Parfait, je n'aurais pas à avoir peur d'abimer mes fringues en courant ou autre. Je bondis en avant et me met à courir. Mes pieds frôlent le sol sans difficultés, mes mouvements sont amples et appliqués. Je prend de plus en plus de vitesse. Je file dans la nuit, je dépasse plusieurs maisons où des rires raisonnent jusqu'à moi. C'est beau de voir l'innocence des humains, ils ne connaissent rien de notre existence. Si ils savaient... Plusieurs feuilles se soulèvent à mon passage, elles volent lentement et retombent avec douceur au sol. Avec force, leurs odeurs viennent chatouiller mes narines. J'inspire un bon coup alors que je vois le lac se dessinait au fond, dans l'obscurité la plus totale.

Je plongeais. Mon corps entier rentra dans l'eau. J'ouvris les yeux et observa les fonds marins un instant avant de remonter la surface et regardais l'horizon rêveuse. Je n'ai pas pris le temps de me déshabiller, je suis toujours habiller et l'eau plaque mes vêtements contre ma peau de marbre. Ma chevelure blonde est elle aussi plaquée par l'eau, je passe ma main dedans et les met en arrière pour pouvoir avoir le visage dégagé. Je reste ainsi longtemps, je ne fais pas gaffe à ce qui m'entoure, je me contente de regarder droit devant moi, comme si c'était la seule chose que je puisse voir, comme si j'étais hypnotiser par cette vision. Ce qui me tira de mes rêveries? Une odeur envoutante. Je me retournais vivement et sortais rapidement de l'eau. « Qui est là? » Je parlais bien fort pour que l'on puisse m'entendre. Ma voix était dure. Putain, j'ai une faim de pas possible là en plus. Ca promet.