Aujourd'hui, c'était le début du week-end. A peine je m'étais levée que ce fut cette pensée qui me traversa l'esprit. Je m'étais couchée la veille, crevée par une semaine fatiguante. En ce moment, peut-être parce que c'était le début de l'année, ils nous envoyaient des tas de conférences auxquelles la plupart des élèves s'endormait, et qui n'avait aucun intérêt pour moi. A peine quelques semaines étaient passées, que déjà j'avais l'envie de quitter la fac. Cela ne me passionait pas beaucoup en fait, et puis comme ma soeur jumelle, Kasey était à Forks, je voulais désormais aller y vivre moi aussi, parce que, même si ce qu'elle était devenue me choquait toujours un peu et me terrifiait quand elle en parlait aussi légèrement, être loin d'elle ne me soulageait pas, au contraire. Parce que, même si elle s'était transformée en une sorte de monstre à mes yeux de pauvre humaine, elle n'en restait pas moins ma soeur jumelle ...
Ce matin donc, je me levai assez tôt pour avoir le temps de me préparer et de faire la route pour Forks. C'était devenue presque une habitude, que je descende voir Kasey le week-end. La route n'était pas très longue à faire, mais il fallait la faire quand même ... Et puis à l'inverse, pas mal de gens de Forks allaient passer le week-end à Seattle ou autre part, ce qui encombrait un peu la route.
Je bouclai mon sac, attrapai mes clés de voiture et, après avoir dit au revoir à mes coloc', partit rapidement. J'avais hâte de la revoir, mais pas ma mère. Je ne m'étais jamais très bien entendue avec elle, c'était plutôt avec mon père que le courant passait. Malheureusement, il n'était plus de ce monde ... Et il fallait vivre avec. Avant de monter en voiture, je lui envoyai un texto lui indiquant de me retrouver dans un café, car je n'avais pas du tout envie de croiser ma mère, et je supposais que elle non plus ...
Heureusement, j'arrivai facilement à Forks et, trois heures plus tard, j'arrivais dans le centre. Je trouvai une place pour ma voiture et, après avoir pris quelques minutes pour me recoiffer et reprendre mon souffle - conduire m'avait toujours fatiguée -, je descendis de voiture et me dirigeai vers le petit café que j'avais indiqué à ma soeur. Comme il ne faisait pas encore froid et qu'il devait être aux alentours de midi, je pris une petite table en terrasse, et m'appuyai contre le dossier. Les chaises n'était pas vraiment confortable, en plastique mou, mais c'était mieux que rien.
Je fermai les yeux et passai les doigts sur mes tempes en essayant de faire partir ce début de migraine, lorsque j'entendis une voix familière ...
Kasey C. London
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Mer 12 Oct - 21:43
Je ne crois pas avoir jamais eus de samedi matin aussi calme. D’habitude, je me lève aux aurores pour aller à la librairie où je travail, et j’y passe toute la journée, avant de rester assez tard là-bas, pour avoir le temps de faire une mise à jour des livres vendus et des classiques qu’il faut nous renvoyer, sans parler des têtes d’affiches qui s’épuisent vite. Toujours la galère. Et il faut, bien évidemment, reranger soigneusement tous les livres en manque, faire l’état des rayonnages… Mais heureusement pour moi, aujourd’hui, c’est mon jour de repos. J’essaye toujours de m’arranger pour ne pas travailler les soirs de pleine lune, mais cette fois-ci, ça n’a absolument rien à voir. Après une conversation un peu… bizarre avec Alexia par texto, elle m’a dit vouloir venir passer le weekend à Forks, pour être un peu avec maman et moi. Cela m’étonne un peu, depuis la reprise des cours, on ne l’a pas vu une seule fois. Je me demande même si elle se rappelle à quoi la maison ressemble. Mais je n’allais pas lui dire de ne pas venir, bien au contraire. Elle était ma sœur, nous étions proches. Certains disent que, pour des jumeaux, quand l’un souffre, l’autre le sait. J’espère qu’Alexia ne sent pas la douleur que je ressens toutes les nuits de pleine lune, sinon, la pauvre, elle doit passer un très mauvais moment. Je me demande ce qu’est l’écho de la douleur que je vie tous les mois, pour ma sœur, à 220 kilomètres de nous.
J’étais d’ailleurs étonnée qu’Alexia fasse le trajet maintenant, alors que le temps rafraichissait. Il fallait environ trois heures pour parcourir la distance, et le matin, avec le brouillard, les bouchons et autres… Je veux dire, elle ne l’avait pas fait avant, alors pourquoi maintenant ? Qu’est ce qu’elle pouvait bien avoir de si important à dire et à faire à Forks pour venir, et non pas demander une conversation par skype ou autre ? Ca me rendait vraiment perplexe… J’avais fini par sortir de mon lit – où j’avais dormi seule, une fois n’est pas coutume – dans mon pyjama tout ce qu’il y a de plus simple, débardeur et pantalon à carreaux un peu trop grand, pour descendre prendre mon petit déjeuner. Maman ne savait pas qu’Alexia venait. Je ne le lui avais pas encore dis, ne sachant pas vraiment quelle réaction elle aurait. Peut être le savait-elle déjà et, réciproquement, ne voulait pas me le dire de peur de ma réaction. Seule la petite télé mettait un peu de vie dans la cuisine. J’entendais l’eau couler dans la salle de bain du rez-de-chaussée, celle de ma mère, à côté de sa chambre, la mienne, celle d’Alexia, plus une autre, pour les amis, se trouvant à l’étage, avec une salle de bain pour nous deux – qui était plutôt la mienne en ce moment – et une autre pour la chambre d’amis. Après une douche brulante, j’hésitais devant mon placard sur la tenue à adopter. Je finis par opter pour un jean tout simple, un débardeur dos nageur blanc, et un petit pull over tout fin vert bouteille à capuche, assez décolleté – et qui nécessitait donc la présence du débardeur.
J’enfilais mes converses qui montaient jusqu’aux genoux, noires, avant de prendre ma veste par-dessus laquelle je passais la capuche – il n’y avait rien de plus ringard que la boule que la capuche fait sous une veste – et un bonnet noir. Il ne faisait pas froid, mais l’effet de style était de rigueur. Je pris mon sac à main, et mes clefs de voiture, et sortit de la maison avant que ma mère n’ait le temps de me demander où j’allais. Venant d’une mère normale, ça ne m’aurait pas gêné, mais venant d’une femme qui avait peur que je me transforme en monstre sanguinaire au milieu de la rue, c’était tout de suite un peu plus contraignant. Je rejoignis le centre de Forks et allait attendre Alexia là où elle me l’avait indiqué, pensant être la première. Je sortis mon iPod, enfilant un écouteur, et me mit à surfer sur le net avec mon smartphone, pour faire le trajet entre là où je m’étais garée et le café. Alexia était déjà là. Elle était penchée en avant, se massant les tempes. Au fond de mon sac, je saisis une plaquette de médicament contre les maux de têtes et la posais sur la table, tout en contournant celle-ci, avant de m’assoir en face d’elle.
-Tu devrais en prendre plus souvent, ça t’éviterait d’avoir mal pour rien.
Je lui fis un sourire, accompagné d’un clin d’œil complice, avant d’accrocher la hanse de mon sac au dossier de ma chaise, et de consulter les petits menus plastifiés. Je n’avais pris qu’un thé et mon estomac commençait à réclamer son dut.
-Tu as commandé ? m’enquis-je en parcourant la plaquette du regard.
Alexia D. London
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En même temps que la voix de ma soeur rententit un bruit mou sur la table qui me fit malgré tout relever la tête en grimaçant. Mon mal de tête persistait avec le bruit qui grouillait autour de moi en ce début d'après-midi.
• Tu as commandé ?
me demanda-t-elle en attrapant un menu qui était posé sur la table. Me redressant, j'attrapai la boîte de médicaments et l'ouvrit. Je découpai un comprimé et l'avalai rapidement avant de prendre une gorgée d'eau dans la bouteille qui se trouvait dans mon sac. Seulement après je répondis à Kasey.
• Merci. Et non pas encore, je viens d'arriver.
Je venais d'arriver, et puis je n'aimais pas commander pour les autres. J'avais toujours d'avoir pris une chose qui ne leur plaisait pas et qui n'allait pas leur faire plaisir ... Enfin là avec ma soeur jumelle cela faisait exception : j'étais pratiquement sûre de tomber sur quelque chose qu'elle aimait. Tout comme elle, j'attrapai le menu qu'il restait sur la table, et le parcouru en diagonale. En fin de compte j'étais venue assez souvent ici et je connaissais presque le menu par coeur maintenant. Je fis signe à un serveur qu'il pouvait prendre notre commande. A peine fut-il partit que je me retournai vers Kasey.
• Alors, comment ça se passe ici ?
dis-je d'une voix neutre en poussant un petit soupir. Je n'aimais pas trop parler de ma mère, et ce sujet était pourtant inévitable vu que Kasey la voyait souvent. Je tripotai la fermeture de la boîte de médicaments en attendant qu'elle me réponde.
Kasey C. London
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Mer 16 Nov - 22:59
Voir Alexia me faisait plaisir. Vraiment. J’avais l’impression qu’on ne s’était pas vues depuis une éternité, et cela ne faisait que s’accentuer avec tout ce qui arrivait dans ma vie ces derniers temps. Tout allait à une vitesse incroyable. Les rencontres, les départs, les changements, la méfiance, la confiance. A force on ne savait même plus si on pouvait croire en les gens qu’on avait en face de soi, et ça me faisait peur. Je ne voulais pas risquer de perdre ceux à qui je tenais, mais eux, avaient-ils la force de continuer à me garder vers eux, à me protéger comme je voulais le faire pour eux ? J’avais l’impression d’avoir fondamentalement changé depuis que je savais ce que j’étais au fond de moi. C’était surement normal, mais quand je me voyais dans les yeux de ma sœur, comme avant, normalement, tout allait bien, tout allait mieux. Je me sentais plus sereine, plus moi… Passer un peu de temps avec elle me faisait du bien, me donnant l’impression de vivre la vie étudiante dont j’avais rêvé par procuration. C’était sans doute un peu égoïste mais c’était comme ça… Je ne pensais pas que ça pouvait déraper encore plus que ça, mais il fallait se rendre à l’évidence, ça peut toujours être pire.
Après avoir posé la plaquette de médicaments à côté de ma sœur, avec une petite réplique moralisatrice en guise de « bonjour » - oui, bon on ne se refait pas – j’avais contourné la table pour m’installer et parcourir rapidement le menu, sachant par avance que je prendrais un café latte. Je détaillais ma sœur. Elle avait une petite mine. Bien qu’elle n’aimait pas conduire, on ne pouvait pas entièrement mettre ça sur le fait qu’elle avait passé deux heures au volant… elle avait l’air fatigué et son mal de tête ne pouvait pas être entièrement lié à ça. Je fronçais les sourcils en la détaillant un peu, mais assez discrètement pour ne pas donner l’impression de jouer à la sainte inquisition. J’étais de toute façon plutôt mal placée pour parler, il fallait bien l’avouer. Ma mine n’était certes pas catastrophique, mais j’avais déjà été plus en forme, et le moral influe tellement sur le physique… Et puis mes nuits délurées avec Morgan ne devait pas vraiment m’aider à garder une santé de fer quand il fallait enchainer avec une journée de boulot derrière. Mais ce n’était pas si dramatique par rapport à avant. Un équilibre précaire était maintenu… a voir si ça allait réussir à rester ainsi ou, comme j’avais tendance à le penser, ça allait empirer.
Elle m’avait attendue pour commander, mais je me doutais bien qu’elle savait ce que je prendrais, on se connaissait par cœur.
-Alors, comment ça se passe ici ?
Je me crispais un peu, croisant les jambes, avant de faire battre mon pied sur le montant de la chaise, tout en remettant ma plaquette d’anti inflammatoire dans mon sac, et de me replonger dans le menue, vérifiant qu’aucune viennoiserie ne me tentait.
-Ca dépend à quoi tu fais références… Aux crises de nerfs de Maman, à mon boulot, ou à ce dont on ne doit surtout pas parler devant elle…
Le ton était détaché, comme le sien l’avait été mais quiconque nous connaissait aurait pu croire comprendre qu’on se préparait à parler de sujets sensibles. Je venais clairement de sous entendre ce qui m’était arrivé, c’était sans doute un peu égoïste de lui mettre ça dans la figure, mais une question ne cessait de nous hanter toutes les deux, même si nous n’en avions jamais parlé : pourquoi moi, et pas elle ?
Le serveur arriva pour prendre nos commandes et reparti une fois les informations prises. Le silence était bizarrement désagréable…
Alexia D. London
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Elle prit d'abord le temps d'élever le menu devant elle, l'air de bien chercher un plat qui lui correspondrait tout à fait. Mais je savais qu'elle connaissait le menu, ce devait donc être une parade pour gagner quelques secondes. Je ne dis rien, la connaissant trop bien. Et j'attendis, qu'elle me parle enfin. Cela ne tarda pas à venir quand, toujours sans quitter le menu des yeux, elle me lança
• Ca dépend à quoi tu fais références… Aux crises de nerfs de Maman, à mon boulot, ou à ce dont on ne doit surtout pas parler devant elle…
Elle avait dit tout d'un ton égal, qui aurait trompé n'importe qui écoutant notre conversation . Mais moi je la connaissais, mieux que personne sans doute. Et je savais tout ce qu'elle pouvait me cacher, volontairement ou pas. Parfois cela avait ses avantages, parfois ses inconvénients. Mais c'était comme ça, et nous n'étions sans doute pas les seules jumelles au monde à bénéficier de cette ... compréhension.
• Eh bien ... un mix' de tout sans doute.
lui répondis-je enfin. On aurait pu prendre ma réponse comme une réplique ironique, mais elle était très sérieuse. J'essayais souvent de détendre l'atmosphère avec de l'humour à deux balles, mais de temps en temps je sentais que ce n'était pas vraiment le moment. Heureusement que je savais le sentir, car sinon je pense que je me serais faite rabrouée plusieurs fois ...
Je pris le temps d'examiner un peu ma soeur, durant le temps qu'elle me réponde. Son visage n'avait pas perdu de ses couleurs, mais elle avait l'air tendue et fatiguée. Je voyais bien le geste nerveux de son pied, qui tapait sur le pied de la table. Elle se trahissait encore sans le vouloir, puisqu'elle avait commencé à le faire quand je lui avais demandé comment elle allait. Encore une fois, je m'en voulais d'être si observatrice. J'avais parfois l'impression d'entrer dans la vie des gens, même parfois ceux que je ne connaissais pas. J'avais toujours été douée pour deviner ce qu'ils cachaient, leurs intentions et analyser leur attitude. Sans doute ce qui m'avait encouragé à faire les études que je faisais actuellement. Mais j'avais l'impression de m'introduire dans leur vie privée sans leur en demander la permission, sensation que je n'aimais pas vraiment.
Alors je me penchai un peu plus sur la table, et tendis le bras vers elle, le faisant glisser sur la table.
• Qu'est-ce qui ne va pas, Kaz' ?
lui demandai-je d'une voix douce.
Kasey C. London
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Lun 28 Nov - 22:56
Le temps nous éloignait plus qu’il était censé nous rapprocher. Alexia et moi avions beau être sœurs, et avions beau avoir toujours été approximativement pareil, nous nous affirmions désormais par nos différences, radicales. Ou alors, était-ce moi qui avais décidé qu’il en serait ainsi et qu’Alexia ne pouvait désormais plus me comprendre, et qu’alors il valait mieux nous éloigner l’une de l’autre de manière à la préserver ? Elle était ma jumelle. S’éloigner totalement l’une de l’autre était totalement impossible. Mais j’avais comme la sensation qu’il me fallait instaurer une barrière entre moi et ma vie d’avant pour protéger ceux que j’aimais et qui n’avaient peut être pas envie d’apprendre un jour ou l’autre que j’étais devenue ce que j’étais désormais. Cela n’était pas nécessaire, du moins pas à mes yeux. J’avais envie qu’on m’aide sans vouloir l’avouer, mais ma sœur en tant qu’humaine ne pouvait pas vraiment m’être d’une quelconque utilité hélas. Je l’aimais, et c’était surement pour ça que je la repoussais comme je le faisais à cet instant précis. Une question, qui ne trouverait jamais de réponse, ne cessait de me hanter quand je pensais à elle… Pourquoi ? Pourquoi moi et pas elle ? Je n’arrivais pas à comprendre, et elle n’y arrivait pas non plus. Je me doutais qu’elle se la posait aussi. Mais c’était le genre de discussion qu’on évitant d’avoir de peur de finir par s’engueuler définitivement. Ou alors c’était moi qui me faisais cette impression… ? L’un comme l’autre ça fonctionnait comme ça. Vive les non dits.
C’était devenu une habitude dans cette famille, de ne pas se dire directement ce qu’on avait sur le cœur, et de finir par exploser. J’aurais tellement aimé que Papa soit encore là… Il me manquait atrocement. Avec lui dans le coin, tout aurait été tellement différent. C’était lui qui stabilisait la famille, en nous donnant cette impression d’unité et de sureté. Maintenant, tout partait à veau l’eau et ce n’était pas prêt de changer. Pourquoi avait-il fallut qu’il disparaisse ? C’était ça qui avait véritablement changé nos vie. Passer de la côte est à la côte ouest, totalement modifier nos vies, nos façons de voir… Et devenir d’autres personnes. Si nous avions pus remonter le temps au soir de sa mort, je l’aurais fais sans la moindre hésitation, pour la simple et bonne raison qu’il me manquait énormément. Maman n’était plus la même sans lui. Une poche vide, qui s’énervait ou se mettait à pleurer à la moindre occasion, voilà tout ce qu’elle faisait. Avec le recul, je me rendais compte qu’elle avait toujours été comme ça. Prête à fondre en larme ou à hurler à la moindre petite chose. Mais avant Papa était toujours là pour la calmer, la faire arrêter. Mais c’était avant. Un passé révolu, totalement. Il fallait faire une croix dessus, et le laisser en arrière pour pouvoir aller de l’avant. Mais trop de changements étaient intervenus dans ma vie pour l’accepter immédiatement. Il faudrait du temps, un temps que je n’avais peut être pas… qui savait ?
La réponse à la question d’Alexia avait sans doute été un peu abrupt… Elle ne méritait pas ça, et pourtant c’était sortit tout seul. Je savais bien qu’elle n’était pas dupe, loin s’en fallait.
-Eh bien ... un mix' de tout sans doute.
J’aurais pu fondre en larme, et tout lui dire, là, maintenant. Il aurait été temps. Mais je n’arrivais pas à m’y résoudre. Je sentais pourtant cette foutue boule dans ma gorge et j’avais envie de hurler ma rage envers le monde, chose que je n’avais d’ailleurs toujours pas vraiment faite depuis que je me transformais. Il faudrait peut être que ça m’arrive un jour… Mais pas ici, pas maintenant. Je ravalais ma rancœur une bonne fois pour toute alors que la voix d’Alex me parvenait encore :
-Qu'est-ce qui ne va pas, Kaz' ?
Je laissais sa main prendre la mienne alors que je soupirais.
-Je suis un monstre, Lex… Qu’est ce que tu veux que je dise de plus ? Toutes les pleines lunes, je me transforme en cette chose que je ne contrôle pas, et je ne me rappelle de rien au réveille. Et je me pose toujours la même question, que tu dois te poser aussi même si nous n’aurons jamais la réponse…
Je relevais les yeux vers elle. C’était maintenant ou jamais qu’il fallait essayer de briser ce foutu silence entre elle et moi.
-Pourquoi moi et pas toi ?
Je sentais la première larme couler le long de ma joue… Et merde ! Moi qui m’était promis de ne pas pleurer…
Alexia D. London
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Alors que j'avais attrapé sa main en espérant la calmer, ou tout du moins que notre discussion passe mieux, j'attendais anxieusement sa réponse. En essayant de ne pas le montrer bien sûr, car d'après ce que j'avais pu comprendre, elle avait déjà quelques problèmes sur le dos, alors l'inquiétude de sa soeur, elle n'en avait pas besoin maintenant. Son soutien, oui. Le mieux que je pouvais lui offrir pour le moment, c'était juste une écoute, une compréhension et un soutien. Le reste, on verrait après.
• Je suis un monstre, Lex… Qu’est ce que tu veux que je dise de plus ? Toutes les pleines lunes, je me transforme en cette chose que je ne contrôle pas, et je ne me rappelle de rien au réveille. Et je me pose toujours la même question, que tu dois te poser aussi même si nous n’aurons jamais la réponse…
J'attendis, la respiration coupée, en apnée. Pourquoi fallait-il qu'elle me stresse toujours, qu'elle me pose - limite - des ultimatums ? Est-ce que c'était une question sérieuse à laquelle elle réfléchissait vraiment tous les jours, ou est-ce que c'était un petit coup de blues passager ? J'attendis, ne pouvant rien faire d'autre que la regarder et serrer sa main dans la mienne.
• Pourquoi moi et pas toi ?
C'était donc ça .. Cette question qui, à moi aussi, me tournait parfois dans la tête. Oh chez moi ce n'était pas vraiment positif comme vous pourriez le penser, du genre Ouf ce n'est pas tombé sur moi, mais sur ma soeur. La pauvre, j'aimerais pas être à sa place. Non, j'étais plutôt du genre à penser aux autres avant de penser à moi, donc j'essayais plutôt de trouver comment aider ma soeur plutôt que de me réjouir de ma situation qui n'était pas pire que la sienne.
La gorge nouée, je m'efforçai de trouver quelque chose d'intelligent à lui répondre, quelque chose de tangible à laquelle elle pourrait croire. Quelque chose qui la rassurerait. Puis je vis une larme s'échapper de son oeil, et glisser sur sa joue, mais elle l'essuya de suite.
• C'était le hasard, Kaz'. murmurai-je. Le destin peut-être, qui sait ...
ajoutai-je avec un petit rire forcé. Tout de suite les grands mots, hein ? Mais si c'était vrai ? Après tout, on ne sait jamais ...
Kasey C. London
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Dim 11 Déc - 16:04
Plus le temps passait et plus je me demandais si ce rendez-vous, cet espèce de brunch entre sœurs était une bonne idée. Je ne voulais pas blesser Alexia, au contraire. Mais une fois en face de ma jumelle je n’arrivais plus vraiment à me contrôler. Ce n’était pas sa faute. Elle aussi n’était qu’un bébé quand c’était arrivé. Mais c’était injuste. Il fallait que je me débarrasse de toute cette colère, toute cette rancœur qui m’habitait. Le tout restait de savoir comment. Je n’y arrivais tout simplement pas. Rester calme, accepter… Combien de temps les gens mettaient à accepter, en moyenne ? Cela dépendait, d’après Morgan. Comment je pourrais avoir une vie normale après ça ? Si je tombais amoureuse d’homme, humain, mortel, si fragile, mais c’était cette fragilité qui en faisait une telle beauté, et que je n’arrivais pas à lui dire ce que j’étais ? Un jour ou l’autre, je serais obligée de le quitter, comme ça, sans explication valable. Et si je lui disais ce que j’étais et qu’il prenait la fuite ? Ou refusait de devenir comme moi ? Tant de possibilités qui me faisaient peur. J’étais même morte de trouille rien qu’à l’idée. Et le pire dans tout ça, c’est qu’Alexia, elle, vieillirait, et me renverrait l’image de ce que j’aurais pu être, et que je ne serais jamais. Il y avait de quoi littéralement péter les plombs, et j’allais bien finir par craquer à un moment ou à un autre, ce n’était qu’une question de temps.
Je lui faisais peur ? Je ne savais pas. Mais je faisais déjà peur à ma mère, alors au point où on en était… Un peu plus un peu moins. Ces transformations m’aigrissaient au possible, et je me sentais de plus en plus mal. Il fallait que tout ça s’arrête au plus vite, ou alors que je trouve le moyen de couper les ponts avec le reste de la famille… Quelque chose qui ferait que je réussirai à me sentir bien à nouveau dans ma vie, même si ça allait être vraiment difficile. Je regardais Alexia. Elle était gentille, elle essayait de me comprendre, de faire comme si elle en était capable. Si seulement ça avait été si facile… J’aurais aimé lui dire que malgré l’impression que je donnais, je l’aimais toujours, qu’elle restait ma sœur. Mais les mots étaient coincés dans ma gorge, ou même peut être quelque part plus bas. Comme si mon cœur oppressé y faisait obstacle. Je me contentais de laisser de maigres phrases sortir, comme ça, comme ci ces quelques mots pouvaient vraiment traduire ce que je ressentais au fond. Mais c’était impossible. Tout avait changé, de manière définitive. C’était fini maintenant. Il fallait grandir, et vite. D’un seul coup, comme ça. Etre certain que tout ce que nous faisions était juste, et ce du premier coup. C’était ça, être adulte. Ca et rien d’autre. Faire le bon choix avec le moins de dommages possibles autour de nous… Et en ce moment j’avais l’impression de tout faire de travers histoire de changer.
-C'était le hasard, Kaz'. Le destin peut-être, qui sait…
Je retirai ma main de son étreinte en me laissant aller contre le dossier de la chaise. Ouais … il avait bon dos le hasard. Je me plongeais un instant dans ma tasse que le serveur avait ramenée, avant d’en avaler une gorgée. La vie est mal faite.
-Surement oui… répondis-je sombrement en reposant le mug blanc.
La conversation risquait de tourner cours, et je n’en avais pas vraiment envie. Finissant ma tasse, je récupérais mon sac par terre.
-Bon, on y va ? Maman va se demander ce qu’on fabrique… Ca serait bête de la faire attendre.
Surtout qu’elle mourrait surement d’envie de serrer sa fille normale et dont elle était si fière dans ses bras à n’en pas douter. Pourquoi la priver de ce bonheur ?
-Tu me suis ou tu passes devant ? demandai-je en sortant les clefs de ma voiture.
[HJ : tu peux finir le topic ]
Alexia D. London
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Inquiète, je la regardais avaler le contenu de sa tasse par petites gorgées, puis la reposer tout aussi rapidement. Elle n'avait presque rien bu. Je la regardais anxieusement mais je ne voulais pas lui montrer que je m'inquiétais pour elle. Ca l'inquièterait d'autant plus, alors autant ne pas le faire.
• Bon, on y va ? Maman va se demander ce qu’on fabrique… Ca serait bête de la faire attendre.
Je ne pu retenir la grimace qui me traversa le visage quand elle parla de ma mère. Elle m'adorait, mais je me sentais coupable vis-à-vis de Kasey car ma mère avait clairement exprimé la préférence envers l'une de ses filles, or je ne voulais pas du tout de ça. En plus, à force de me prendre pour sa chouchoute et de me féliciter tout le temps, je la trouvais vraiment soûlante. Et puis cette situation par rapport à Kasey .. Non vraiment je n'aimais pas ça du tout. Ce n'étais pas mon genre de me faire remarquer en plus. Même dans la famille.
Malheureusement, la dernière phrase de ma soeur, prononcée d'un ton neutre, mais je voyais toute la rancoeur qu'il y avait derrière. Je voulus dire quelque chose, mais ma gorge se serra et je refermai la bouche, bêtement. J'attrapai mon sac sans faire plus de commentaire, et sortit un billet que je laissais sur la table, coincé sous le cendrier.
• Tu me suis ou tu passes devant ?
me demanda-t-elle en sortant ses clés de voiture de son sac. Soupirant, je plongeai ma main dans le mien et, au bout de quelques secondes, parvint enfin à trouver les bonnes clés dans tout le bordel qu'il contenait.
• Je te suis, vas-y.
Puis avant de monter en voiture, je m'approchai rapidement et, suivant une impulsion, la serrai dans mes bras juste un instant. Puis je bipais ma voiture, ouvrit la portière et la regarda faire de même quelques places devant moi, avant de démarrer le moteur.