J'étais dans le clan de Dankirk, c'était inévitable. Je me battais pour les mêmes valeurs que Carl bien que mon envie de tuer tous les vampires existant n'étaient pas forcement une tache simple à effectuer. Mais ce n'était pas pour autant que j'oubliais à qui mon sang appartient. Je suis une Quileute et j'en suis sure, je n'ai, en aucun cas, le droit de déshonorer mes ancêtres. Jacob était ce qui me lier le plus à mes origines, c'était mon cousin après tout, nous avions le même sang et nos arbres généalogique se croisaient à un moment où à un autre. Cela expliquer pourquoi nous étions si proche.

« Gros et faible ? Laisse moi te dire que tu t'attaques à la mauvaise personne, ma belle ! »

J'allais riposter quand il m'attrapa et il me balança avec facilité sur son épaule, comme un énorme sac à patate. Cela me rappeler mon enfance, mon père me faisait la même chose et il m'amenait me coucher comme ça, il avait arrêté quand j'avais eu 10 ans, j'étais trop grande après tout, mais ça me faisait toujours autant rire. Mon rire raisonna alors que je me débattais, battant des poings et des pieds pour qu'il me lâche, mais rien à faire, il restait de glace.

« Arrête de gigoter de la sorte ! Tu vas te casser la figure et il est hors de question que je m'occupe de toi pendant ton rétablissement. Tu me traites de gros, très bien, assume les conséquences de tes actes ! Je vais faire de l'exercice ! »

Il se mit à courir et sautiller. Je n'avais aucune idée de l'endroit où il m'amenait mais je faisais en sorte de bien m'accrocher, sentant à plusieurs reprises que tout le poids de mon corps penché dangereusement vers le sol. Mais Jacob me tenait et ne me laisserait pas froler le sol tant que monsieur ne l'aurait pas décider. C'était dans ses moments là que l'on pouvait voir le côté Alpha de Jacob, il décidait et moi, j'écoutais. Je commençais à distinguer la falaise et un léger sourire se dessina sur mon visage. Cet endroit être magnifique, bien que le temps était plutôt maussade. Je voyais que Jacob faisait très attention aux environs, contrairement à moi qui ne preter guère attention à ce qui pouvait arriver. Je ne me faucaliser pas sur ce qui pouvait arriver, j'avais confiance en Jacob et puis si jamais, je pouvais très bien me défendre.

« C'est beau, hein ? »

Je hochais tout simplement la tête en me blotissant contre lui, pour chercher le réconfort que ce lieux me donnait envie d'avoir. Ma mère me manquait à cet instant précis, j'aurais tellement aimer qu'elle puisse voir ce que la nature avait fait de plus beau dans ce petit coin de l'Amérique.

« Ca fait du bien de se rappeler pour quoi on se bat, tu ne penses pas ? »

Je me tournais vers lui et je vis ses yeux se plongés dans les miens. Je frissonnais légèrement, surprise de l'intensité de son regard.

« Je suis tout à fait d'accord. Le monde serait bien mieux si les gens étaient normaux, je n'aime pas beaucoup ses histoires de guerre, j'ai trouvé ma place certes, mais ce n'est pas pour autant que je suis pour. Je veux bien défoncer tous les vampires qui existent, j'adorerais, mais voilà... »

Je soupirais.

« Ma mère me manque, elle, elle saurait quoi faire dans ses conditions, moi j'en sais rien, je sais même pas me battre... »

C'était une mini trahison. J'étais partit loin de ce qui se rapprocher le plus de ma famille, je ne me les étaient pas mis à dos mais je savais que si il arrivait quelque chose autant aux Dankirkiens qu'aux Quileutes, j'aurais énormément de mal à choisir lequel des deux je pourrais sauver. Les deux en même temps, si c'est possible. Je ne pouvais pas les laisser. Jacob était surement la clé de tous mes problèmes, il était directement de ma famille et je savais que je pouvais lui faire confiance, voir plus. Je pouvais me laisser aller avec lui, il n'y avait aucune retenue, j'étais tout simplement moi même, pas entrain de me cacher derrière un énième visage que j'aurais inventé pour plaire. Non, Jacob me connaissait à moi, à Théola la vraie.

« Je suis pas persuadé, tu vois ? Je suis pas sûr qu'il y ait un manuel d'attitude à adopter en temps de guerre. »

Je pensais comme lui, néanmoins, je pensais très fort qu'il y avait une manière à adopter lors des guerres auxquelles nous pouvions être confrontés. C'était ma toute première, je ne m'étais jamais réellement battue ni autre, j'étais pacifique moi. Tant qu'on ne m'emmerdait pas, je n'emmerdais pas les gens.

« Quant au fait que tu aimerais que le monde soit rempli de gens normaux … Laisse moi te donner un conseil. Etant donné que c'est le cas, ne perd pas ton temps en regrets et en « et si ». Crois moi, j'ai longtemps fait ça et ça fait vraiment très mal de se regarder dans le miroir, chaque matin, et de se dire que quoi qu'on fasse, on sera jamais un ado normal. »

Il posa sa main tiède sur la mienne. La sécurité que je ressentais toujours à ses côtés s'installa encore une fois et je soupirais de bien être. Jacob était ma sécurité, c'était la seule et l'unique personne qui arrivait à calmer toutes mes craintes et la seule personne à qui j'accordais pleinement ma confiance.

« Je ressemble même plus à un adolescent, d'ailleurs. »

Jacob avait perdu ce côté joyeux dans sa voix. Elle était désormais grave et surtout triste. Je n'étais pas très douée pour consoler les gens, alors je me pressais simplement contre lui, passant mon bras droit autour de ses hanches pour me coller contre lui et je posais ma tête sur son épaule musclée. Il avait raison, nous n'étions pas des adolescents normaux et nous ne l'avions jamais été. Mais pourtant, c'est ce que, au fond, on a tous souhaiter au moins une fois dans notre vie. Être normal. Sans pouvoir, sans besoin de cette liberté constante, sans besoin de prendre sur sois la plupart des choses qui arrivent.

« Les choses sont peut-être parfaites comme elles le sont actuellement, en fait. »

Sa main se resserra autour de la mienne et j'en fis de même en esquissant un léger sourire. Il n'avait pas tord, les choses étaient parfaites actuellement. On savait tous que la guerre se préparait, mais pour quand était-elle prévue? Nous n'en savions rien après tout.

« Tu sais Jake, quand tu dis que tu n'es pas un adolescent normal, je ne le suis pas non plus... Tu connais beaucoup d'adolescentes qui n'aiment pas le rose? Ou alors qui préfèrent courir seule qu'avoir un copain ronchon et débile? »

J'eus un petit rire amusé. Je n'étais pas normale à côté de ce stéréotype de fille.

« Mais tu as raison, la vie est parfaite actuellement. Nous attendons cette guerre sans savoir exactement quand elle arrivera. Les gens sont déjà sur le qui vive et je pense que les moments que l'on vit là, on doit les savourer, parce qu'un jour, on aura plus l'occasion d'en vivre... »

« On n'est pas vraiment des cousins comme les autres, nous non plus, tu sais ? Techniquement, on est ennemis, toi et moi. »

J'esquissais un pauvre sourire. Il avait raison, nous étions censés être liguer l'un contre l'autre, sans cesse entrain de se chercher des noises ou autre. Mais ce ne n'était pas le cas. J'aimais beaucoup Jacob malgré mon poste à Dankirk. Il était la seule seule chose qui me ramenait un peu sur terre, mon soupçon d'humanité qui est si facile à perdre à partir du moment où on se plonge dans son désir de vengeance. J'étais si enragée contre les vampires que c'était mon être entier qui les détestés. Si l'un d'eux s'approchaient de moi, tout mon être m'ordonnerait de lui sauter dessus. Ce doit être dans les gênes des gens comme Jake et moi, de vouloir à ce point leur peau. Ce sont nos ennemis direct d'ailleurs et beaucoup d'entre eux en jouent. Jacob pouvait être capable de leur adresser la parole, moi ce n'était même pas envisageable à part si j'arrive à faire un minimum confiance à ce vampire. Par exemple, j'arrive très bien à vivre avec les vampires du QG sans pour autant avoir envie de leur sauter à la gorge. J'avais encore un certain self-contrôle.

« En effet, nous devrions être ennemis. Mais je n'en vois pas l'utilité, je t'aime plutôt bien et puis, tu as le même sang que moi. La famille, c'est sacré. »

Sur ses mots, je lui jetais un petit regard malicieux accompagné d'un sourire en coin. Il était la seule personne de ma famille à qui j'accordais beaucoup d'importance. Bien sûr il y avait aussi mon père mais lui, c'était une autre affaire, beaucoup plus complexe. Jacob me comprenait et je le comprenais, c'était un contact tellement facile que je me demandais parfois pourquoi nous nous donnions la peine de parler alors qu'un simple regard suffisait à nous mettre d'accord.

« Un point pour toi, ma jolie. Tout ça sera très bientôt fini et peu importe la fin qu'on récoltera, pour sûr, rien ne sera jamais pareil ... »

Une fois que la guerre aura tout ravager, on pourra être heureux d'avoir au moins connu le monde avant.

« Flippant comme idée mais … inévitable. »

C'était à cause de cette tension entre les différentes espèces, c'était à cause des vampires qui s'attaquaient aux humains. C'était notre faute à tous et voilà que nous nous retrouvions tous, ennemis comme il se doit, à devoir s'affronter dans un face à face mortel.

« Tu es prudente, n'est ce pas, Théola ? Tu sais, je détesterais apprendre ta mort … Je détesterais vraiment. »

Je posais mes yeux sur lui et vit cette attitude sérieuse qu'il pouvait prendre quand il le voulait. Je passais alors mes bras autour de lui et me serrais doucement contre lui. Aucune autorisation, pas besoin avec lui. Nous deux, c'était comme on veut, pas de chichis.

« Je suis prudente Jacob, promis. Carl veille sur moi et puis tu es là aussi. Je sais me défendre, pas beaucoup mais je mord et je fais mal quand je mord... »

Avec un air amusé, j'allais lui mordre doucement le bras pour espérer au moins un sourire de sa part.

Il me tira les cheveux, chose que je détestais le plus au monde, surtout venant de lui. Il m'exaspérait quand il faisait ça et je ne pouvais m'empêcher de lui donner un léger coup dans l'épaule. Il n'allait pas avoir mal après tout, je ne tapais pas fort et puis, il en faut plus pour un Quileute pour avoir mal. Je n'avais pas mal moi quand on me donnait un léger coup dans l'épaule et puis dans tous les cas, je n'allais pas m'en plaindre. J'esquissais un sourire avant de me blottir à nouveau contre lui. Lui, il s'était tourné, l'air boudeur alors que ma main s'écrasait contre son épaule, il eu en suite ce sourire qui me fait sourire aussi. C'était contaminant. Il me fit un clin d'oeil, signe que le débat s'arrêtait là. Je me calmais aussi tôt. J'avais appris à me taire quand il fallait le faire et c'était surement une qualité dans ce temps de guerre. J'étais dans plusieurs clans à la fois.

« Ca te dirait de bouger un peu ? On pourrait aller se boire un milkshake en centre ville, nan ? »

Je hochais la tête. C'était une bonne idée oui. Je n'avais qu'une envie, prolonger ce moment avec Jacob. Je n'avais pas envie de croiser Carl, surtout lui en fait. Je n'avais pas envie de le voir, pas en compagnie de Jacob. A vrai dire, j'avais surtout peur de la réaction de Jake face à mon Alpha. Ils étaient tous les deux alphas mais pourtant si différents. A choisir, je préférais largement Jake, j'aurais une certaine liberté à ses côtés, bien que je l'avais aussi avec Carl. C'était très différent, d'un côté il y avait la famille, le sang, la chair et de l'autre, l'association de deux êtres qui détestent les même personnes. Je n'étais qu'une modificatrice, avide de vengeance. Je détestais les vampires, mais Jake lui, pouvait vivre avec.

"Dis moi, Théola ... Carl .. C'est un bon 'Alpha' ou ... Il ... Il vous utilise, des fois ?"

Mon regard se posa sur Jacob qui semblait avoir dus mal à parler de Carl. C'était assez étrange d'ailleurs d'aborder le sujet avec lui, même si c'était mon cousin et mon meilleur ami. Je ne pouvais rien lui cacher mais là, sa question était vraiment très étrange. Je plissais les sourcils, l'air préoccupée. Je ne voyais pas du tout de quoi il parlait et vraiment, cela m'étonner de lui.

« C'est un bon Alpha, du moins je suppose, je ne suis pas trop dans son secteur, je suis dans l'ombre du monde, je n'ai donc pas vraiment ma place à ses côtés. Mais il ne nous utilise pas, ça je peux te l'assurer. Si c'était le cas, il y a longtemps que j'aurais déserté... »

Je me voulais rassurante et pourtant j'avais l'impression que cela ne marcher pas. Je me frayais un chemin dans ses bras et le serrait très fort contre moi.

« Tu ne devrais pas t'inquiéter pour moi Jacob.. Je sais me défendre tu sais? Je ne me laisserais pas faire si cela arrive un jour. »

On ne s'attend jamais à se retrouver confronter à ses choix un jour ou l'autre. Enfin, si, on s'y attend, mais on ne sait jamais quand s'est censé se passer. Dankirk était le choix le plus important que je n'avais jamais pris et pourtant, je savais que tout ce qui en résulterait ne serait que bénéfique pour moi. Du moins, je le pensais. Que pouvait-il m'arriver? Dans le pire des cas, j'allais mourir sous les assauts, mais au moins j'aurais vengé mon protégé. Ma vie n'avait aucun sens sans lui, je n'avais aucune raison de survivre si lui, il n'était pas là. La plupart du temps, les adolescents vivent parce qu'il n'y a rien de mieux à faire. On vit parce que c'est la seule chose à faire, on attend la fin, en espérant ne pas trop se faire amocher par la vie. Jacob était surement la seule personne qui m'aidait à tenir. Deux camps ennemis certes, mais la famille est sacrée, on ne la laisse jamais tombée, que nos choix soient différents des siens. On se tiens la main, coûte que coûte. J'appartenais toujours aux Quileute, du moins, je l'espérais. Ou alors, j'avais insulté mes ancêtres en rejoignant Dankirk. Mon coeur se serra.

« Je ne crois pas que ce milkshake soit une bonne idée, Théola .. D'ailleurs, je ne crois pas que continuer à nous voir en soit une également .. Nous sommes ennemis, malgré nous, certes, mais nous le sommes. Avec mes alliés, on parle de plan de bataille et de morts et tu sais pertinemment que Carl et Dankirk font partie de nos cibles … On peut plus se mentir, il y a ce truc qui nous sépare. Tu sais que je t'aimerais toujours, tu es ma cousine, ma famille mais ... »

Et bam. En plein coeur, de plein fouet. Vous savez, cette douche froide que vous vous prenez quand quelqu'un essaye de vous faire comprendre que ce à quoi vous vous raccrochiez vous relâche, vous jette et vous hurle de vous débrouillez. Merde. Je posais mes yeux surpris sur Jacob qui semblait mal à l'aise. Les mots étaient bloqués contre mes lèvres qui, elles, étaient sellées et ne semblaient pas vouloir s'ouvrir. J'étais sur le cul.

« Je crois que pour le moment, ce n'est pas .. Nous, on n'est plus envisageables. »

Je comprenais mieux pourquoi je n'avais jamais voulu de copain. La séparation est trop brutale, trop douloureuse. C'est un moyen supplémentaire de souffrir. Mais Jacob était mon cousin.

« Mais même si on ne peut plus passer des journées à traîner ensemble, je … je ferais tout pour essayer de te joindre, de temps en temps et te dire que je vais bien. Et j'aimerais que tu en fasses autant. »

Tout se bousculait à une vitesse affolante dans mon esprit perturbé. Jacob venait d'entièrement me dérouter, ce qui était assez dur à faire quand on me connait bien. Je le regardais comme une pauvre idiote, les yeux comme ronds. Mon nez me piqua violemment alors que son regard me sondait. J'avais envie de me lever et de partir mais cela m'était impossible. J'étais figée là, sans pouvoir ouvrir la bouche, sans pouvoir réagir. J'avais perdu en l'espace de quelques secondes mon pilier, mon seul pilier.

« Quoi qu'il arrive, Théola, sache que … je t'aime. »

Le flou. Le flou complet. Je n'entendais plus rien, je ne voyais plus rien. La seule chose que je sentais s'était une légère fraîcheur sur mes joues, un poil humide, laissant juste des filets le long de mes joues surement rosées. Oubliez toutes ses rumeurs comme quoi je n'ai pas de coeur, oubliez tout ce qu'on a pus vous dire sur moi. Je ne pouvais m'empêcher de pleurer à cet instant précis. J'étais seule, complètement seule. Je serrais les poings, enfonçant mes ongles dans les paumes de mes mains. C'était un cauchemar, et j'allais me réveiller. J'ouvrais les yeux, mais tout rester flou sans que je n'arrive à distinguer la moindre forme. Je sanglotais, mes épaules se soulevaient alors que ma respiration était saquadée.

« Tu ne peux pas me laisser comme ça... »

Ses mots étaient incompréhensibles et pourtant je savais que si Jacob était toujours là, il les comprendrait. Je m'accrochais. Jacob était mon cousin mais surtout mon meilleur ami et perdre son meilleur ami,c'est perdre une partie de sois même.

« Putain, je suis ridicule... »

Je n'aimais pas pleurer. C'est un signe de faiblesse. Mais j'étais faible, là de suite. Affreusement faible. Alors je me calmais, tentant de reprendre une respiration normale. Ma vue revint progressivement alors que je frottais énergiquement mes yeux pour estomper les perles d'eau. Je prenais une grande inspiration. Je devais être forte.

Perdre quelqu'un c'est toujours douloureux. Comme une rapide piqûre qui ne dure que quelques secondes et pourtant qui nous paressent tellement longues. Comme si une abeille nous plantait son dard dans le bras et qu'elle revient à la charge deux secondes plus tard. Personne n'est préparé à perdre quelqu'un, on anticipe pas la souffrance qu'on va ressentir. On ne peut la contrôlée tellement elle se propage vite à l'intérieur de notre corps. Elle s'empare des moindres parties de notre être, elle tord chacun des recoins, elle est tellement néfaste. Aucun livre ne prépare à ce genre de situation, on s'y retrouve confronter, la première fois, complètement désarçonner. Une main secouriste qu'on cherche, un certain réconfort que l'on perd, un partie de notre cœur qui s'envole, aussi vite qu'une feuille dans le vent. Notre cœur est touché. Il saigne sans qu'on ai le moyen de stopper l'hémorragie. On a besoin de la personne qu'on a perdu, mais c'est comme ça, on ne peut pas la retrouvée. La solitude est bien dure à contourner dans ses moments là, mais on fait tout pour la survolée, pour l'ignorée. Malheureusement, elle est trop coriace et on se laisse trop facilement enrôler. C'est à ce moment là qu'on le sent. On est seul. Seul contre le monde. En suite on prie. On prie pour que ce ne soit qu'un mauvais rêve et que tout sera bientôt finit.

« Mais non, Théo ! Arrête de pleurer, s'il te plaît ! Je retire ce que je t'ai dit, okay ?! Oublie tout ça, c'était stupide !  »

Je ne me sentais pas pleurer. C'était étrange. Je me sentais comme désarmée, sans forces. Il avait réussi à briser la toute petite part d'amitier que j'avais pus trouver au fond de mon cœur et là, il me demandait d'oublier. C'était impossible. Ses mots raisonnaient dans ma tête, je n'entendais que ça. Je voulais qu'il me prenne dans ses bras et pourtant, il ne semblait pas vouloir s'approcher de moi. Un simple contact suffit à me faire sursauter. Il avait pris ma main et il la serrait doucement. Mon bras fut parcourut de frissons alors que je relevais les yeux vers lui. Ce n'était pas stupide, je voyais cette certaine satisfaction dans son regard et pourtant, son visage était étrangement triste. Il s'en voulait.

« Tu me pardonnes .. ? »

Une fois de plus, un sanglot secoua mes épaules alors que mes yeux se fermaient tout seuls. Je voulais le pardonner mais pourtant, j'avais mal. J'inspirais profondément pour lui répondre, pour calmer mes larmes. Ce n'était pas moi, je n'étais pas faible à ce point. Je devais m'en remettre, je devais faire face, être forte. Jacob avait sûrement agis en bonne cause, c'était ce qu'il fallait que je me dise. Un excellent Alpha.

« J'arrête de pleurer, oui, j'arrête. Je suis désolée, vraiment désolée, j'aurais pas dus pleurer, c'était stupide. Je suis pas comme ça normalement, je suis pas du genre à pleurer, tu me connais... Je ne t'en veux pas Jacob, vraiment, même si je comprend pas pourquoi t'as fais ça... »

C'était vrai. Je ne comprenais vraiment pas.

« On va se débrouiller .. On va le faire discrètement, mais on va continuer à se voir, d'accord ? Allez, arrête de pleurer, je t'en prie »

Il ne me laissa pas le temps de parler, je me retrouvais sur ses jambes, contre son torse tiède et si confortable entrain d'être bercée. Je me laissais aller et fermer les yeux sans pour autant pleurer bien que j'en avais vraiment envie. Je devais être forte pour Jacob. Je respirais doucement cette odeur qu'il avait toujours eu et que j'aimais tant. Mon Jacob était de retour.

« Je m'en fou de cette guerre Jacob, tu devrais le savoir. Je ne veux pas arrêter de te voir, je t'aime cousin, vraiment. On va se voir, j'espère vraiment. On se cachera à la Push,  à part toi, personne ne sait que je suis chez Dankirk et aucun des Dankirk ne s'y aventurera. Promets moi de ne jamais me laisser Jacob, tu es mon seul véritable ami et tu es mon cousin en plus. Ma seule famille en plus de mon père, tu devrais savoir que je tiens à toi. »

Alors que je rouvrais les yeux pour embrasser la joue de mon cousin, un bruit m'alerta plus loin. Un bruit de pas. Il y eu cette odeur nauséabonde de vampire qui parvint rapidement à mes narines et mon premier réflexe fut de me redresser et de guetter les alentours. Il y avait un vampire à quelques mètres de nous et il ne semblait pas apprécier notre présence. J'essuyais les perles transparentes sur mes joues et posais mes yeux sur Jacob dans l'espoir qu'il sache quoi faire. Un autre bruit. Je bondis sur mes pieds et un grognement animal s'échappa de ma gorge, comme par automatisme. Tout à coup, le vampire bondit de nulle part. Il plonge vers moi.