Je marchais dans la foret depuis plus d'une heure, et mon dos commençait à me faire souffrir. Comme j'avais été idiot d'espérer, après ma convalescence, que je pourrai reprendre la gymnastique a un niveau international. J'avais déjà le dos plein de courbatures alors que j'avais marché lentement pendant une heure seulement. J'étais tombé un peu plus tôt sur un panneau indiquant « ballade niveau facile, quarante cinq minutes, quatre kilomètres » et je l'avais suivit, tout simplement. Mais le fait que je boite m'avait considérablement ralenti, et je me retrouvait depuis plus d'une heure quinze sur ce foutu sentier. Oui, vraiment, j'étais mal foutu. Mon dos, mes jambes, tout déconnait chez moi. Jusqu'à mon esprit. Les habitants de Forks m'avaient souvent recommandé de ne pas aller dans la forêt, m'expliquant que vampires, lycans et autres créatures féroces y rodaient. Toute la ville était vraiment persuadé de la véracité de cette histoire, sauf moi. Non, tout ça s'était bon pour les comtes de fées. Alors, en quelque sorte pour prouver que tout ça n'était que foutaise, je m'étais rendu dans les bois. Au début, la peur m'avait un peu tordu l'estomac, mais en cinq minutes, cela avait cessé.
Je m'assis sur un arbre tombé près du sentier, pour reposer mon dos qui me hurlait d'arrêter de marcher, et de le laisser en inactivité pendant un mois au moins. J'étais habitué à la douleur : durant ma carrière de gymnaste, j'avais connu beaucoup de blessures douloureuses, et arrivai ainsi à repousser toute la souffrance dans un coin de mon esprit auquel je ne faisais pas attention. J'optai quand même pour un repos de quelques minutes, pour ne pas rester paralysé dans mon lit, pendant trois jours après cette foutue ballade. Comme toujours, lorsque j'étais en inactivité, mon esprit se mit à divaguer, passant du coq à l’âne en un rien de temps, et évoquant des souvenirs dont je ne connaissais même pas l’existence. Je me suis d'abord mis à penser à Bleuenn, au mal que je lui avais fait, à mon indifférence lors de sa mort. En fait non, indifférence n'était pas le bon mot. J'avais été attristé par sa mort, mais je n'ai jamais accepté l'hypothèse qu'elle s'était suicidée par ma faute, ce que me reprochaient tous ses amis et sa famille. A son enterrement, j'avais même versé des larmes, pour elle. Des larmes de crocodile, selon l'opinion générale. Mais non, c'étaient des vraies larmes. De tristesse, de peine, et je dirai même de vide. Oui, elle avait laissé un vide conséquent en moi. C'est alors que je me mis à penser à une chanson d'un groupe que j'adorai : system of a down. Lorsque je repensai à ces moments, l'enterrement de Blue, les rumeurs selon lesquelles ma douleur n'était pas réelles, eh bien dès que ces moments me revenaient en tête, ils étaient accompagnés de paroles de ce groupe. « Tu vois, ma peine est réelle. Regarde mon monde se dissoudre et prétend qu'aucun d'entre nous ne voit la chute. » Oui, ces paroles collaient parfaitement avec ce que je ressentais. Ce sentiment d'injustice : je ne méritai pas d'être traité comme un junky hypocrite.
Assis sur le tronc d'arbre, entrain de rêvasser, j'eu comme une sorte d'electro choc, si on peut appeler ce qui m'arriva ainsi. Pour la première fois depuis la mort de Blue, je me remettais en question. J'avais l'horrible certitude d'avoir tout raté. L'horrible certitude que tous les choix que j'avais pu faire dans ma vie étaient les mauvais. L’horrible certitude que tous ceux qui me haïssaient pour « ce que j'avais fait » à Blue avaient raison. Et ce n'est pas des paroles de chansons qui me vinrent alors en tête, mais une phrase venant d'un livre de Stephen King que j'avais fini il y avait à peine trois jours. Je m'assimilai à un personnage en particulier, alors. Le connard du livre, le raciste, le méchant, le teigneux, celui que tout le monde hait, avec raison. Et une phrase que Stephen King avait écrite sur ce fameux personnage venait s'écraser en plein dans ma tête, me prenant prendre conscience de ce que j'étais devenu : ce drogué sans âme, sans coeur. « Il s'écarta, et ce fut comme s'il emportait avec lui un petit nuage de poison. » J'avais prononcé ces mots à voix haute dans le silence absolu de la forêt, et mes paroles me résonnèrent dans la tête, faisant crisper mes mains jusqu'à ce que mes ongles entaillent ma chair de rage et de haine envers ce que j'étais devenu. J'en prenais enfin conscience, mais a présent c'était trop tard. Le mal était fait : Blue était morte et ce par ma faute. Le véritable Barbara était mort lui aussi. Depuis longtemps. Depuis sa chute aux championnats du monde, enfait. Depuis que tout ce qui comptait s'était envolé de sa vie sans laisser d'autre trace qu'une amertume qui me rongeait de l’intérieur.
Je rouvris mes yeux, me demandant avec honte si je n'allais pas carrément me mettre a pleurer comme un gamin. Et soudain, mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Quelqu'un était là, juste devant moi, m'observant avec ce qui me sembla être de la curiosité.
hors jeux:
C'est un peu spécial Mais bon, comme ils sont censés devenir proche avant de se haïr, je me suis dis que ce serai un bon moyen de rentrer direct dans la confidence, Barbie révélant son mal être etc...
Théodore A. Kankowsky
× Avertissements : 0/3 × Points RP : 22 × Niveau : 5 × Atout : Force × Âge du perso : 21 a
Jeu 1 Sep - 21:56
« Il s'écarta, et ce fut comme s'il emportait avec lui un petit nuage de poison. » Je n'avais pas fait exprès d'entendre. J'étais arrivé, laissant ce jeune homme exprimé sa souffrance. Surement était-ce indiscret, j'espionnais quelqu'un, lui fessant croire qu'il était seul alors que j'étais là caché dans les feuillages d'un buisson. Son souffle était difficile, il sifflait rageusement comme si sa souffrance était autant physique que moral. Le silence était absolu pour une oreille humaine, pourtant j'entendais son coeur battre ainsi qu'un mulot en train de manger. Une voiture passa rapidement sur une route près du sentier. Peu de randonneur circulait a pied c'est tant-ci. Surement était-cela qui m'avait attiré en ce lieu. Il avait fermé les yeux, des yeux vidé et cerné. J'en avais ainsi profité pour m'approcher, sans doute voulais-je lui faire peur, lui faire comprendre que c'était un territoire lupin et qu'il avait de la chance que je sois à Solaris où je l'aurais déjà croqué. Je l'observais curieux de savoir s'il était venu pour se suicider, après tout il était aussi abattu que moi. Puis, soudain, il ouvrit les yeux. Tombant né à né face à moi, il recula. Je devais lui avoir fait un peu peur, n'importe qui aurait fait du bruit en s'approchant à cause des feuilles mortes, mais rien aucun son. « Bouh. Tu disais ? »
Désolé, c'est court et nul, mais je ne suis pas inspirée en ce moment
B. Arthemis Campbell
× Avertissements : 0/3 × Points RP : 114 × Niveau : 1 × Atout : Intelligence × Âge du perso : 23