Cela faisait tellement longtemps que Lucie était partie qu'il arrivait certains moments où je ne savais pas comment faire pour ma fille. Sa mère lui manquait terriblement, dormir entre ses deux parents était une drogue à laquelle elle avait du mal à se passer. Elle ne pouvait plus faire de câlin à sa propre mère depuis des semaines et n'avait plus entendu de mots d'amour de la part de sa génitrice depuis que celle-ci était partie. J'étais mal à l'aise quand elle me demandait est-ce que sa maman reviendrait, puisque je n'en avais aucune idée. Fenris lui avait dit de revenir lorsque les négociations seraient terminées, aussi cela pouvait durer une semaine si cela se passait sans encombres, comme six mois, si la meute alliée rechignait.
Je poussai un profond soupir, avant d'observer mon visage dans le miroir de la salle de bain. Les mains appuyées sur le lavabo, je me mordis la langue. Kaitlyn avait refusé de prendre son petit déjeuner parce que sa mère n'avait pas été là, pour au moins la trentième fois. Ça me faisait mal au coeur de la voir ainsi souffrir de l'absence de Lucie mais, après tout, c'était la première grosse séparation qu'elles subissaient donc il n'y avait rien d'étonnant dans le comportement de Kait.


Je me préparai alors, enfilant rapidement un jean et un débardeur noir. L'espace d'un instant, je regardai mon dos où apparaissaient encore, et pour toujours, les griffures de Juliet. C'était certes un bon souvenirs, mais je trouvais ça peu esthétique, et il suffisait que je me mette en débardeur pour qu'on en voit quelques marques au niveau des épaules... Je poussai un léger soupir, accablé par la chaleur et ces marques avec lesquelles je devrais vivre mon éternité de lycanthrope. Mettant les mains en coupe sous le robinet de la salle de bain, je m'aspergeai le visage d'eau fraîche, ce qui me fit le plus grand bien. Je finis par enfin sortir, une serviette autour du coup et des mèches de cheveux encore trempées collées sur le front. Je descendis au rez-de-chaussé où j'aperçus Kaitlyn, affalée sur le canapé devant la télévision. Ma fille me faisait peine à voir tant elle souffrait de l'absence de sa mère et je n'espérais qu'une chose, que Lucie revienne vite. Et puis, sa bonne tête et son caractère pourri me manquaient, il fallait bien l'avouer. Je me rendis dans la cuisine pour me faire un café, y trouvant Emma, assise en train de siroter un thé.


« J'emmène Kaitlyn sur la grande place ce soir, y a un marché apparemment et je pense que ça lui ferait du bien de sortir, si ça te tente. »


Je lui jetai un bref coup d'oeil avant de rejoindre ma fille en attendant que mon café soit prêt. Je m'installai à côté d'elle devant son dessin animé, si bien qu'elle vint se blottir dans mes bras. Au bout de plusieurs minutes, je finis par me pencher vers elle et déposer un léger baiser sur le haut de sa tête.


« Tu devrais aller te faire toute belle ma chérie, ce soir je t'emmène au marché. Y aura sûrement plein de trucs intéressants à voir, tu verras. »


La petite me sourit et acquiesça d'un signe de tête avant de monter à l'étage pour faire sa toilette et changer de robe. Je retournai dans la cuisine en m'étirant, m'emparant de mon café en y ajoutant un sucre et m'installant face à Emma qui elle, avait bientôt terminé son verre de thé.


« J'espère que Lucie va bientôt rentrer, Kaitlyn commence à ne vraiment plus supporter son absence. »


Plusieurs minutes passèrent et je finis mon café au bout d'une demi-heure, pensif. Kaitlyn descendit rapidement et vint se planter devant moi pour que je lui dise ce que je pensais de sa tenue. Elle avait enfilé une jolie robe verte avec quelques petites fleurs blanches, et des sandales blanches. A peine sept ans, et déjà une mordue de la mode cette petite. Cette pensée me fit sourire alors que je lui annonçai que j'aimais beaucoup comment elle s'était habillée.


Lorsqu'à mon tour je fus près, je pris sa main de petite fille et quittai la demeure d'Eclipse droit en direction de la grande place. Nous habitions assez loin, mais quelques minutes de marche ne nous feraient aucun mal après tout. Arrivé à destination, je ne pus que remarquer la quantité plutôt impressionnante de personnes qui s'étaient mobilisées pour l'occasion. Kaitlyn resserra sa main sur la main, visiblement décidée à ne pas perdre son cher papa de vue. Vu le peuple, de toute manière, il ne valait mieux pas. Je passai un bon moment avec Kaitlyn, jusqu'à finalement sentir une odeur qui m'était familière. Je sortis de la foule un moment pour pouvoir me concentrer davantage sur cette odeur que je connaissais.


« Qu'est-ce qu'il y a papa ? »


Je lui souris, m'abaissant pour être à sa taille.


« J'ai comme l'impression qu'il y a quelqu'un que tu connais dans les parages... »


La petite fille fronça les sourcils en me regardant, perplexe. Elle se demandait sûrement de qui je parlais ; de mon côté j'avais fini par reconnaître ce parfum frais et agréable. Je fis signe à Kaitlyn de me suivre, me dirigeant vers un banc près duquel je m'arrêtai sans un mot.


« Hey... Ca fait un bail, hein, chéri ? Venu m’accueillir? »


J'eus un léger sourire, le regard fixé sur ses yeux d'un bleu intense.


« Eh bien, j'aurais répondu oui si toutefois j'avais su que je te croiserais... »


Kaitlyn ne mit pas longtemps à comprendre qui était cette personne cachée derrière ses lunettes de soleil. La petite fille sauta au cou de sa mère, qui elle, ne se fit pas non plus prier pour enlacer sa fille. J'eus un sourire attendri tandis que je m'essayai à la place que Lucie m'avait désignée quelques secondes auparavant, observant les deux femmes dont les retrouvailles étaient sources de larmes.


« Ton voyage au Mexique a été plus long que je ne le pensais. J'espère au moins que tout s'est bien passé et que tu as profité du soleil. »


J'esquissai un léger sourire avant de reprendre, ironique.


« Soit dit en passant, cette peau bronzée te va à merveille. »

La jeune femme me fit sourire, se braquant dans premier temps avant de finalement s'adoucir et sourire face à mon ironie. Au moins je ne lui cachais pas que le bronzage lui allait mal, et je l'avais dit avec on ne peut plus de tact. Une chance pour elle que ses cellules ne tarderaient pas à retrouver leur couleur blanche, puisque le soleil, ce n'était pas comme s'il y en avait beaucoup à Forks.
Lucie s'assit à côté de moi, visiblement plus heureuse que jamais d'être de retour et de retrouver sa fille chérie. Je me sentis observé l'espace d'un instant, mais cette impression disparut rapidement, en même temps que la voix de Kaitlyn qui s'élevait dans l'air.


« Maman, c'est quoi dans le sac, là ?! »


La jolie blonde déposa sa fille sur mes genoux. J'eus un léger sourire, imaginant déjà la mine ravie qu'aurait notre fille à la vue de son cadeau. Parce que oui, j'avais bien compris que Kaitlyn avait suffisamment manqué à Lucie pour qu'elle ne revienne pas les mains vides. Je passai une main dans le dos de Kait pour l'empêcher de basculer en arrière, tandis que Lucie sortait de son sac une magnifique poupée de porcelaine aux couleurs vives qui ravie Kaitlyn. Les yeux de cette dernière s'étaient illuminés d'une joie sans nom tandis qu'elle prenait la poupée que sa mère lui tendait, avant de la serrer contre elle. Elle leva la tête vers moi et me montra fièrement son présent, un grand sourire aux lèvres, si bien que je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour.


« Regarde papa comme elle est belle ! Je vais l'appeler... Bella !
- Ca lui va bien je trouve, c'est un très joli nom, Bella. »


Seulement je vis pas de réaction de la part de Lucie. Je reposai mes yeux sur elle, pour la voir fixer un petit boîtier en cuir noir où se croisaient des rubans d'un rouge flamboyant. Je fronçai légèrement les sourcils, relevant les yeux vers le visage de Lucie ; celle-ci semblait perturbée, hésitante, voire triste. J'aurais aimé pouvoir lui demander ce qui n'allait pas, pourquoi cette boîte la laissait si pensive, mais je me voyais très mal le faire devant Kaitlyn qui se poserait trop de questions quant à sa mère et qui risquerait de s'inquiéter pour elle.


La jeune femme dut sentir mon regard peser sur elle puisqu'elle finit par se reprendre, terminant sa cigarette et tournant les yeux vers moi. Elle se tourna légèrement sur le bac pour être face à moi, son visage à proximité tandis qu'elle me donnait le boîtier. Intrigué, je pris la petite boîte noire, sous le regard curieux de Kaitlyn qui s'était tue. J'ouvris la boîte pour y trouver une bague en or blanc en forme de quart de lune, avec une onyx en son centre. J'ouvris de grands yeux, silencieux, avant d'enfin reprendre mes esprits et relever les yeux vers Lucie.


« Lucie, elle est magnifique. Elle a du te coûter les yeux de la tête, t'aurais pas du... ! »


Je m'apprêtai à dire que je ne pouvais pas accepter au moment où notre fille s'exclamait avec un grand sourire aux lèvres.


« Essaie-la papa ! Essaie-la ! »


J'eus un moment d'hésitation avant de céder. Personne ne m'avait offert de cadeau semblable depuis bien longtemps et j'en étais ému, bien que je sois également terriblement gêné de ne rien avoir à lui offrir en retour. C'était une chose à laquelle je devrais remédier dans les prochains jours.
Je pris délicatement la bague et l'enfilai à mon annulaire droit ; elle m'allait parfaitement, quelle chance ! Mon regard se fixa un instant sur la pierre, d'un noir profond et en disant long sur la qualité de la pierre. Je relevai les yeux vers Lucie, esquissant un sourire avant de me pencher dans sa direction pour la prendre dans mes bras.


« Merci. Elle est vraiment superbe. »


Kaitlyn profita alors de la situation, se glissant sur la droite pour être à moitié sur sa mère et à moitié sur son père, pouvant ainsi faire un câlin à ses deux parents. A ce moment-là, on aurait vraiment cru voir une vraie famille, les parents et leur enfant. Au final nous en étions une, si l'on exceptait le fait que Lucie et moi n'étions pas en couple... Je finis par me redresser tandis que Kaitlyn me piquait ma main pour regarder la bague de plus près.


« Elle te plaît à toi aussi Kait ?
- Oh que oui ! »


Je plantai alors à nouveau mon regard dans celui de Lucie.


« C'est assez gênant de ne rien avoir à t'offrir, je suis désolé... Je me rattraperai. »


Et j'en avais bien l'intention. En plus, c'était mon égo masculin qui en prenait un coup... Quel genre de mec recevrait des cadeaux de la part d'une femme mais ne lui en offrirait pas ?

A ma remarque concernant le fait que je n'ai rien à offrir en retour, les yeux de Lucie cherchèrent les miens et se plantèrent dedans, sourcils froncés et l'air dur, si bien que je compris bien vite que ce que j'avais dit, même si je ne l'avais pas pensé à mal, avait été une erreur et que Lucie n'avait pas aimé. Je fronçai légèrement les sourcils, me demandant bien en quoi mes mots avaient pu être une erreur ; c'était gentil après tout, je voulais lui offrir quelque chose moi aussi.


« Ecoute Morgan, si tu veux qu'on reste bons amis, va falloir que t'apprennes encore une chose sur moi... »


Fort heureusement, le visage de Lucie s'adoucit quelques secondes après m'avoir durement fixé. Je sentis Kaitlyn être également soulagée en voyant sa mère abandonner ses traits durs ; elle n'aimait pas quand ses parents se crêpaient le chignon, ce qui en soit est normal pour un enfant. Elle ne dit pourtant rien, tout comme moi, et se contenta de relever les yeux vers moi.


« ... C'est que je ne t'offre pas pour attendre retour, surtout pas à toi, ni à nôtre fille. Je vous aime, vous m'êtes des rares personnes à qui je tiens vraiment, vôtre présence dans ma vie m'est déjà le plus grand des cadeaux que vous puissiez me faire. Alors, cesse de sire de pareilles sottise, Okay? »


J'eus un léger sourire alors que je me frottai rapidement le bout du nez par automatisme après qu'elle ait fait sa pichenette dessus ; ça me chatouillait, j'n'y pouvais rien. Je balayai la foule du regard, avant d'enfin reposer mes yeux sur elle.


« Je me doute bien que tu ne m'offres pas cette bague en espérant que je t'offre quelque chose en retour, penser ça aurait été t'insulter. »


Je baissai les yeux sur Kaitlyn qui s'amusait avec sa poupée sur mes genoux, vérifiant tout de même qu'elle ne fasse pas des mouvements trop brusques avec. C'était de la porcelaine alors ce ne serait pas bien difficile à casser, déjà que j'avais retrouvé des Barbies décapités... Ça, c'était sûrement l'influence de Fenris...


« Mais il n'empêche que ça me gêne quand même. C'est certainement trop me demander que d'accepter ce cadeau sans rien t'offrir en retour. Je veux te faire une surprise et elle viendra lorsque je l'aurais trouvée. »


Je reposai mon regard sur Lucie, lui adressant un petit sourire.


« Ta présence aussi est un cadeau au même titre que celle de Kaitlyn. Alors ne va pas croire un seul instant que cet argument me dissuadera de t'offrir quelque chose. »


Je déposai un léger bisou sur les cheveux de Kaitlyn, qui se retourna vers moi, jetant un coup d'oeil malicieux à sa mère avant de se redresser pour me murmurer quelque chose à l'oreille. J'acquiesçai tandis qu'elle se tournait vers sa mère, arborant un air angélique.


« Maman, tu peux chanter une chanson s'il te plaît ? Tu chantes bien ! »


J'observai Lucie un moment, tandis que mes yeux finissaient pas dériver sur ses vêtements... et éventuellement son corps, vu comme des vêtements étaient déchirés. Je relevai rapidement les yeux. Puisqu'elle hésitait, il allait falloir que j'insiste.


« Lucie, ça fait un moment que tu n'as pas chanté pour ta fille comme tu n'étais pas là. Ça nous ferait vraiment plaisir.
- Oh oui s'il te plaît maman !! »

[ *voit pas ce qu'il fout dans un Event Eclipse, mais répond queuh mêmeuh* ]

Comme chaque soir, peu importait la saison, il faisait frais à Forks. Même l'été. La nuit tombait peu à peu : on avait probablement dépassé les dix heures du soir. Depuis plusieurs heures, Jake était parti de chez lui. On disait qu'une star du rock ou de la chanson allait se produire sur scène, sur la grand place et, si ce n'était clairement pas une raison suffisante pour faire se déplacer un Morgan, en revanche, la curiosité en était une. L'envie de savoir qui cela pouvait-il bien être aurait certainement pu attendre le lendemain, si ça avait été n'importe qui d'autre. Mais, en l'occurrence, il avait déjà la réponse qui l'intéressait. Et le fait de savoir qui se produisait sur une scène improvisée ce soir était en réalité la seule et unique véritable excuse que Jake avait trouvée pour bouger jusque là. L'odeur, bien que discrète et fugace, aux fragrances de rose printanière et de miel, légèrement relevée par des épices exotiques, ne pouvait appartenir qu'à une seule personne. Les gens ont tous une signature olfactive unique, et celle de Lucie ne pouvait passer inaperçue pour un être dont l'odorat avait été sur-développé, tel qu'un lycan. Or, la jeune femme avait déserté cette ville pourrie-moisie depuis des mois, idée lumineuse s'il en est, étonnamment brillante et bizarrement marginale. D'ailleurs, d'après Morgan, le cousin de Jake, elle était censée avoir été envoyée au Mexique ou à pétaouchnock, sur Tatooïne à bord de l'Enterprise par l'autre pédale dure à la manque de Fenris. Enfin, ce trou de balle avait une idée pas trop mauvaise, pour une fois. Des vacances au soleil pour une femme aussi pâle que la mort, comme quoi, Fen-Fen-les-bons-tuyaux trouvait toujours des solutions bidons pour lutter contre la discrimination des blancs.

Jake avait tout simplement foncé à la place centrale. Non pas qu'il soit intéressé par la musique, mais bel et bien que, pour une lycanthrope d'Eclipse, se produire, se mettre en scène au milieu de Forks, c'était une mission suicide assez classique. Le tout immortel, le gratin de la raclure du milieu, le bouffeur de carpaccio d'humain, le suceur d'artère de base, bref, la pute classique du coin serait forcément présent. Jake s'élançait dans les rues de la ville, esquivant les gens au mieux qu'il le pouvait, sautant, se baissant, courant à une vitesse improbable pour un simple humain. Les pans de son blouson ouvert battaient sur son torse et le vent lui fouettait le visage, mais pour autant il ne s'arrêta même pas alors qu'un passant qu'il bouscula sur son chemin tomba en semblant s'être fait mal. Habituellement très poli, il ne bafouilla même pas un désolé qui aurait été un minimum syndical. Le jeune homme continua droit devant lui, sans prêter attention à quoi que ce soit autour de lui. Il avait plus qu'un mauvais pressentiment, c'était quelque chose qui le prenait aux tripes, et faisait battre son coeur déjà rapide à une vitesse totalement folle, son sang bouillonnant cognant à ses tempes, lui martelant le crâne.

Arrivant finalement à la grand place, il voyait cette petite estrade improvisée, du monde s'accumulant autour, peu à peu, et Jake ralentit son pas avant de s'arrêter totalement, à la limite de la place. Haletant, il posa ses poings sur les hanches et souffla, parcourant la foule du regard. Il faisait sombre, malgré l'éclairage urbain, mais le lycanthrope n'eut aucun problème pour visualiser l'ensemble de la scène sans aucun problème, puis son regard finit par se poser sur un groupe de personnes qu'il connaissait, et il poussa un soupir de soulagement. Jake s'appuya sur le mur à côté de lui, son épaule gauche contre le béton, les mains enfouies dans les poches, jambes croisées. Il soupira à nouveau, la tête enfoncée dans les épaules, mais c'était plus un sentiment d'appaisement. Lucie était là, bien entendu, toujours aussi charmante et vive, mais peut-être plus pâle encore qu'elle ne l'était par le passé. Elle tenait sa fille par la main, l'adorable petite Kaitlyn, sa propre petite cousine à lui, une gamine épatante. Avec elles, Jake aperçut Morgan, son cousin, le père de Kaitlyn. Le jeune homme avait l'air plutôt bien. Quoiqu'il en soit, s'il était là, plus personne ne risquait rien, que ce soit Lucie, sa fille, ou la foule de personnes qui s'amassait pour écouter la lycanthrope pousser la chansonnette. Rassuré, calmé, Jake se détendit et un large sourire s'afficha sur son visage habituellement fermé, alors qu'il sentait l'odeur de gens qu'il connaissait s'approcher, dont celle de sa petite amie...

[Y a pas un peut comme de mortelles incohérences dans ton Rp Jaky Chan...?]

Aujourd'hui était un jour un peut spécial, exceptionnellement, j'étais allée travailler chez Evigan ce matin pour l'aider à faire les inventaires et autre bêtises du genre... Tout se passait à merveille, mise à part le fait que j'étais vraiment fatiguée et aucune envie de bosser, il se passa aussi quelque chose de bizar, enfin pour Alex en tout cas, ce dernier avait tout de même réussis à chopper une bonne dizaine de numéros ce matin, et je n'étais pas intervenue une seule fois, pas même un regard dans sa direction, rien! Ce qui l'avais comme qui dirait un peut perturber, quand il est venus me voir pour me demander si quelque chose n'allait pas je lui ai répondu sans même le regarder que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il m'a soutenus qu'il se posait des questions car à aucun moment je n'avais songer à venir me mettre dans ses pattes pour l'enquiquiner, à ça je lui avais répondus qu'il faisait bien ce qu'il voulait de sa vie et que cela ne me regardait en rien... Je l'ai alors vue poser sur moi des yeux ronds comme des balles de golf, genre depuis quand je fais ce que je veux de ma vie sexuelle avec toi dans les parages..? Tu te sentirais comment toi connard si tu venais de donner la mort à une douzaine de personnes qui ne t'avais rien fait tout ça parce que tu as aujourd'hui la capacité de te transformer en ce truc.. Ce lycan. Et qu t'es incapable de contrôler cette merde, que parmi ces gens il y avait des enfants, que tu ne te souvient pas de les avoir touché mais que tu as leurs corps à tes pieds et que tu es recouvert de leur sang? hein? t'aurais envie de te taper une croisière à la costa brava avec une vingtaines de pépètes peut être? Ben pas moi... Moi je ne supportais pas l'idée d'avoir les mains tâchées de sang, surtout de celui d'innocents, surtout avec celui d'enfants... J'avais encore l'image de ce que je devinais être un jeune garçon d'environs 12 ans complètement lacéré des pieds à la tête et de la tête aux pieds.

J'avais son image gravée dans la tête, à croire que je n'étais pas faite pour faire face à la bête que j'étais devenue, j'avais traversé de nombreuses épreuves dans ma vie, mais celle-ci était d'un autre niveau, complètement. Je fini par enfouir la tête au dessus d'un carton heureusement vide, et par y entreposer mon déjeuner de manière douteuse. Je suais maintenant à grosses goûtes et était passé du pâle, au blanc meringue... Evigan, ne se fit alors pas prier bien longtemps pour me relever de mes fonctions et me conseiller d'aller voir un médecin. C'est pas d'un toubib, c'est d'un psy dont j'ai réellement besoin là. J'enfilais ma veste, une chesterfield entre les lèvres, le baladeur sur les oreilles, direction le cabinet d'Eric Sullivan's, le médecin qui me suivait depuis mon arrivée à Forks, un type qui pour être franche avait l'air un peut..

Non très spécial, bon okai c'est vrai qu'en temps normal quand on va voir un medecin, c'est pas pour péter la forme, mais depuis les rumeurs de lycans, et autres trucs surnaturels à Forks, ce qui aurait couté la vie à sa pauvre fille au balle de noël cette fameuse année, Il était devenue persuadé que les être paranormaux étaient des gens malades qu'il fallait soigner de manière radicale... Je marquais un temps d'arrêt, et j'allais foutre les pieds chez lui là? Non mais ça va pas Shanon, t'es vraiment barjo quoi...!!? Je rebroussais chemin pour prendre plutôt la direction d'une pharmacie. Arrivée dans cette dernière, les odeurs de médicaments se faisaient vraiment horribles, elles me donnaient franchement la nausée. Arrivé mon tour, je me présentais devant cette odieuse bonne femme face à qui j'avais juste l'impression de parler à Skweeg, le cochon qui nous servait de mascotte au lycée... Lui décrivant mes symptômes, je lui demandais de me fournir un truc contre les nausées, elle me regarda avec un sourire... Nan, Sha ta gueule, y avait pas de sourire sur la gueule de cette bonne femme...
Elle se retourna et me donna, non, me balança sur le comptoire un test de grossesse...

- Heu...

Elle me regarda vraiment sûre d'elle, derrière ses petites lunettes lui donnant un air hautain me soutenant que vue mes symptômes j'aurais plus besoin de ça que de médicaments. Elle est tarée celle là non? Si j'avais un farfadet dans l'sous bois j'le saurais quand même, pi j'avais pas de retard mes dernières règles dataient d'il y a une... heu, nan trois ou peut être quatre, cinq...? et meeeeeeerde!!! J'empoignais le ridicule emballage de carton, réglais le tout et partie comme une fusée en direction du bar d'Evigan. Il me regarda revenir les yeux grands ouvert genre, je croyais que tu allais chez le médecin, et me vit partir en direction de toilettes... Bon okai, on va pas chercher à comprendre devait il se dire. Admettons, 5 voir grand maximum dix minutes après, alors que la salle n'était remplie que de deux ou trois personnes aux tables et d'une jeunes femmes harcelée moralement par Alex, on entendit raisonner ma voix si mélodieuse susurrer amoureusement derrière sa porte..

- PUTAIN D'BORDEL DE CUL D'POMPE A MERDE...FAIT CHIER!!!!

Evigan redressa la tête, en mode "WTF", Je ressortis de là furax, mon bout de plastique à la main, ne me demandez pas pourquoi, mais j'avais envie de tuer une certaine personne... Là tout de suite maintenant. J'espérais pour lui qu'il avait tout l’attirail pour faire face à une Shanon Lycantropisée folle de rage avec bonus contre les abrutis de copain pas foutus de se protéger pendant l'acte +10. Je grommelais dans ma barbe inexistante des paroles chantantes que je n'oserais pas répéter ici des fois que de jeunes personnes à l'âme sensible ne me relise, mais faut dire aussi que je le pensais tellement fort.. J'étais bien partie pour rentrer chez moi et poser un ultimatum à cette andouille de Jake à défaut de lui poser mon poing sur la figure. Quand en traversant la grande place centrale, j'eu l'impression de reconnaitre une voix familière, un rire d'enfant aussi que je connaissais bien, je tournais la tête dans cette direction, quand aperçue Kaitlyn, assise sur les genoux d'un homme que je devinais être son père, et de... Lucie!!!? Elle ne devait pas être à l'autre bout du monde elle?? D'instinct, je ne pouvais pas partir d'ici sans la saluer, elle m'avait beaucoup trop manqué cette idiote là dit donc, et puis après tout, de la voir là me permettais d'oublier mon énooooorme soucis, je rangeais mon bout de plastique dans une poche de mon sac, m'approchant de la petite famille, j'esquissais un sourire à la vue de Lucie quand cette dernière tourna les yeux dans ma direction.

- Hey salut toi, tu t'es enfin décidée à rentrer au bercail...?

[à suivre donc Luluberlu si je ne m'abuse et après qui ? Momo ou notre Willou national ^^?]

Elle était la, en ville heureusement que l’on m’avais indiquer que sa fille était ici. Il faudrait que je remercie mon indic un jour. Cela faisais maintenant un peu de temps que je traînais pour repérer la jeune Kaitlyn et son papa chérie. Mon but n’était pas d’abattre l’enfant, ni le papa, mais la maman.

À grand coup de jumelle et un une distance plus que respectable je les avaient suivis jusqu’à la place centrale ou à mon grand étonnement et plaisir je l’ai repérer. Elle était la, heureuse de son retour à la maison. C’était touchant de la voir avec sa fille. Oui touchante retrouvaille même pour un monstre comme elle. Comme quoi même les monstres avaient un putain de cœur.

Je ne m’en approcha pas, je n’étais pas débile et encore moins fou, ils étaient deux dont un male, puis ils furent rejoint j’étais en sous nombre je me devais d’agir comme un putain de commando que j’étais.
Je retourna à mon GMC monta dans celui-ci et alla m’engouffrer dans une rue déserte, dans lequel peu de personne passais. De mon véhicule j’extirpait de leurs caches, les armes qui allait me servir.

US Navy's Mk.14 Mod.0 Enchanced Battle rifle, a heavily modified M14 automatic rifle. C’était avec lui que j’allais agir en premier, un silencieux cache flamme au canon, porter maximal 300m. Je pouvais facilement vue l’endroit ou elle c’était foutu me mettre à 150m et lui tirer une balle en argent à tête creuse de la tête. Je laissais mon Colt 1911 Customized Colt Government model Series 80 .45ACP au profit d’un Glock 19 semi compact et d’un Walter P99 2nd Génération en holster de bras à ma jambe dans un holster tactical un Remington 870MCS remplaçait mon habituel taurus. De l’armement de pointe que je cachais sous un long pardessus de cuir pour les dissimulés.

Le Mk.14 fut mis dans un sac de sport noir des plus banal, avec des FlashBall un outil bien pratique et une grenade fumigène. Puis je referma mon véhicule, sans que personne ne m’ai repérer. Puis après avoir vérifier le sens du vent je grimpa sur un bâtiment ce trouvant exactement à 123.8m de ma cible.

Discrètement pendant qu’elle commençait à chanter je posais une flashball, puis j’en lançais une un peut plus loin sur l’autre bâtiment. Je m’en décala totalement toujours à contre vent pour éviter d’être repérer à l’odeur. Posa la fumigène à coté de moi, monta le mk.14 et vérifia la distance.

112.2m assez loin pour éviter d’une saloperie ne me repère trop facilement et assez prêt pour avoir une cible optimale. Mon viseur était cacheté, pas de reflet de lumière jusqu’à ce que je tire. Elle avait bientôt fini je devais faire vite.

« Tu va voir je vais te donner un médicament moi… »

Je suis allonger, elle terminait sa chanson quand soudain j’ouvre d’un doigt le clapet de mon arme, puis en une fraction de seconde je tir, au même instant ma première flashball de diversion ce déclenche dans un faible flash lumineux. Juste assez pour détourner tous regard de ma direction.

L'anxiété de Lucie était si forte qu'elle en était presque palpable. Je lui adressai un sourire qui se voulait réconfortant alors que Kaitlyn, assise sur mes genoux, se sentait déjà l'âme d'une chanteuse au même titre que sa mère. La petite fille s'était alors mise à chanter My Medicine de sa chère et tendre génitrice, comme pour l'encourager, la soutenir et lui montrer qu'elle n'avait aucune raison d'avoir peur puisqu'elle était adorée. Je ne pouvais pas rester insensible, ni devant l'angoisse de Lucie, ni devant l'enthousiasme de notre fille. Le retour sur la scène de Forks devait être légèrement stressant, je voulais bien le croire... Mais d'un autre côté c'était son retour à la maison, son retour aux bonnes vieilles habitudes. Je ne pus m'empêcher de sourire à nouveau lorsqu'elle se leva du banc où nous étions assis pour ensuite se diriger vers la scène.


«Morgan... Souhaite moi bonne chance ! »


J'acquiesçai d'un signe de tête.


« On sera tout devant, tu n'auras qu'à nous regarder si ça ne va pas. »


Là-dessus elle monta sur scène, et le temps qu'elle s'installe, je posai Kaitlyn sur mes épaules et me frayai un chemin, de force jusqu'au devant de la scène. Au passage mon regard se posa sur Jake, mon cousin, à qui j'adressai un sourire pour finalement reporter mon attention sur Lucie. Arrivé tout devant au niveau des barrières, je reposai Kaitlyn au sol ; Je n'étais pas suffisamment fou pour laisser ainsi ma fille à la vue de tous les gens susceptibles de lui en vouloir pour atteindre Éclipse. Elle grimpa alors sur la barrière, s'attachant aux barreaux et levant son regard pétillant vers sa mère qui commençait à chanter. Je m'assurai dans un premier temps que ma fille avait suffisamment de place et qu'elle ne se faisait pas pousser, pour finalement reporter mon attention sur Lucie. C'était son retour à Forks, sa soirée et désormais, tous les yeux étaient fixés sur elle. Sa belle voix gagna les oreilles de tout le monde, mais étrangement je me sentis mal lorsqu'elle commença à chanter. Ce n'était pas sa voix, ni la chanson, mais une mauvaise impression, le sixième sens des loups qui se manifestait et qui me faisait part d'un mauvais pressentiment. Je jetai un coup d’œil autour de moi, guettant des visages suspects mais rien ; Kaitlyn semblait aller très bien, sautillant sur sa barre en faire et admirant sa mère. Le regard de Lucie se posa sur moi et j'y lus la même chose que ce qui se lisait dans les miens, elle ressentait aussi cette impression désagréable. Je tendis l'oreille et fermai les yeux un moment alors que la chanson se finissait. Lucie guettait, elle aussi. Vivement, je rouvris les yeux, attrapant à mon tour la barrière d'un mouvement brusque qui surprit Kaitlyn.


« Baisse-toi !!! »


La jeune femme ne se fit pas prier et alors qu'elle baissait la tête et se tournait pour sortir de la trajectoire de la balle, celle-ci vint frotter contre son épaule et taper dans le mur derrière elle. Je me surpris alors à la bénir d'avoir elle aussi tenu compte de cette impression qui lui resserrait les tripes, sans quoi mon avertissement n'aurait sûrement pas suffit. Le cri de Kaitlyn me fit rater un battement alors que je tournai ma fille vers moi, m'accroupissant pour disparaître derrière la foule. Je lui intimai alors de ne surtout pas bouger et de rester cacher derrière les gens qui commençaient à crier, s'effrayer, certains se mettent même à courir. Je finis par me relever et passer derrière la barrière pour rejoindre Lucie, non sans jeter un coup d’œil derrière moi pour veiller sur Kaitlyn. Je n'oubliais pas les mots de Jake sur les balles au nitrate d'argent, aussi espérais-je que ce n'était pas l’œuvre d'un Hunter. Je sortis mon portable, envoyant un sms à Fenris pour le prévenir de l'attaque et lui demander de nous rejoindre. J'espérais vivement, maintenant, qu'il comprenne comment marchait son téléphone ! Je reposai mes yeux sur Lucie qui semblait ne pas aller trop mal... Je dirais même qu'elle semblait bouillir de l'intérieur tellement elle avait la rage d'avoir été ainsi attaquée.


« Tu vas bien Lucie ? Fenris va arriver, il faut essayer de trouver qui t'a visée avant qu'il ne s'enfuit. Je m'occupe de Kaitlyn ! »


Là-dessus je la pris dans mes bras, même si l'étreinte fut brève et légère. J'avais eu peur pour elle et j'étais soulagé qu'elle n'ait rien, mais ce n'était pas fini. Je rejoignis alors Kaitlyn, dans les yeux de laquelle la peur mais aussi la colère étaient clairement visible. Kait n'était pas stupide, elle savait bien que sa mère avait été attaquée volontairement, que quelqu'un voulait lui faire du mal et, en tant que bonne lycanthrope Eclipsienne qui se respecte, Kaitlyn n'aspirait donc plus qu'à une chose : venger sa mère ! Et il était de mon devoir de l'empêcher de faire quoique ce soit de stupide.