Comment imaginer que sa vie pouvait changer si radicalement et en si peu temps ? Jenny avait mis du temps à comprendre et réaliser à quel point elle était heureuse à présent. Rien ne serait plus jamais pareil, sa vie avait pris un tournant inatendu et tellement merveilleux. Il l'avait sauvé de la noyade et d'une mort prématurée. Depuis qu'elle l'avait vu son coeur battait si fort dans sa poitrine, jamais elle n'avait ressenti cela auparavant. Embry s'était imprégnée d'elle, ils étaient liés à jamais. Ce jour là elle avait réussi à rester chez lui toute la nuit, à convaincre ses parents en oubliant de leur dire la vérité. Mais au petit matin elle avait du rentrer chez elle, elle avait dû le quitter. Jenny avait promis de revenir le plus tôt possible bien qu'elle ne savait pas encore combien la distance allait être douloureuse, elle n'avait pas encore idée de combien il allait lui manquer, elle allait vite réaliser qu'elle ne pouvait pas vivre sans lui.

A son retour ses parents l'avait questionnée longuement, elle avait finalement dit par mégarde qu'elle était passée à la Push. Ils l'avait sermonnée pendant des heures, complètement effrayés par tout ce qui se passait ici. Alors de ce fait ils décidèrent d'accélérer leur déménagement, il fallait partir et vite. Et ce jour là pour la première fois Jenny avait osée dire non à son père, elle s'était fait entendre et avait dit, enfin plutôt criée qu'elle ne voulait pas déménager, elle voulait rester vivre à Forks. Elle avait menacée ses parents de fuguer si jamais ils ne changeaient pas d'avis, mais son père n'avait pas du tout aimé sa menace et la jeune fille s'était reçu une sévère claque. Jenny en avait perdue l'équilibre et était tombée au sol. Elle n'avait rien ajouté et avait regagnée sa chambre en pleurant.

Enfermée dans sa chambre la jeune fille était consignée, elle n'avait pas le droit de sortir. Et elle prenait cet ordre au pied de la lettre, elle ne sortait plus et ne mangeait plus rien. Elle entendait ses parents qui rangeaient toute la maison, ca lui faisait mal, la seule idée de devoir le quitter lui brisait le cœur. Mais elle ne voulait pas y penser, alors elle faisait ses devoirs, essayant de se changer les esprits. Il faisait presque nuit quand elle reçue un appel d'Embry, elle ne lui dit rien quant à la violente dispute, la claque et maintenant l'ecchymose qu'elle avait au visage. Elle ne pouvait pas sortir et donc elle ne pouvait le voir... Mais quand il lui demanda quelle fenêtre était celle de sa chambre, elle comprit qu'il allait venir et son cœur se réchauffa. Elle passa de l'eau sur son visage pour essayer d'enlever les marques des larmes, de tristesse, de fatigue. Elle était épuisée de se battre avec ses parents, de ne pas trouver de solution et aussi surement parce qu'elle se nourrissait à peine depuis deux jours.

Il ne tarda pas à arriver, Jenny entendit quelque chose taper contre sa fenêtre elle se dirigea rapidement vers celle-ci et en contrebas elle vit Embry, son cœur pouvait battre à nouveau, elle pouvait sourire à nouveau. Elle ouvrit la fenêtre, il lui fit signe de reculer, deux secondes après il était près d'elle. Mon dieu qu'elle était heureuse. Il lui fit signe de ne pas faire de bruit, il ne manquerait plus que ca, que ses parents découvrent Embry dans sa chambre...

« C’est pratique d’avoir un petit ami comme moi pour échapper aux restrictions des parents, non ? »

Elle rit, c'est vrai que ce n'était pas à la portée de tout le monde, elle avait de la chance, beaucoup de chance.

« Très pratique mais pas seulement, c'est surtout merveilleux. »

Il s'approcha et posa ses deux mains sur le visage de la jeune fille, elle frissonna à son contact. L’obscurité permettait à Embry de ne pas voir la marque sur le visage de Jenny, pas encore...

« Bonjour ma belle. »

Puis il l'embrassa avec amour. Elle se sentait revivre enfin.Jenny mit fin à ce doux baiser et tira son petit ami dans sa chambre. A peine avait il les pieds sur le sol, qu'elle lui sautait au cou et le serrait contre elle.

« Si tu savais comme tu m'as manquée ! »

Elle aurait voulue rester contre lui, comme ca toute la vie. Personne pour les déranger, personne pour perturber leur amour. Elle se retenait de pleurer, elle se retenait de tout lui raconter. Mais elle tremblait... Elle ne voulait pas être séparé de lui mais la vie est parfois difficile et on n fait pas toujours ce que l'on veut.

Avant de rencontrer Embry, jamais Jenny n'aurait pu croire qu'il était possible d'aimer si fort. Elle n'avait jamais ressentie cela auparavant. Il faut dire aussi qu'elle n'avait jamais été amoureuse et que c'était nouveau pour elle mais quand même pour la première fois depuis longtemps elle se sentait vivante, son cœur battait au fond de sa poitrine. Elle n'avait jamais vécue ca depuis la mort de sa sœur... Embry était son soleil, son unique raison de vivre à présent. Pour lui elle avait la force d'affronter ses parents, de dire non, de enfin faire des choix, ses choix. En somme prouver qu'elle existe, qu'elle n'était pas une simple marionnette dont ses parents pouvaient se servir et manipuler comme ils en avaient envie ou besoin. Elle se sentait Libre, bien qu'elle était enfermée dans sa chambre. C'était tellement dangereux à l'extérieur que Monsieur et Madame Telmaek avaient pris la décision que leur fille ne devait plus mettre un pied dehors, à part pour aller au lycée. La ville était devenue dangereuse avec toutes ces créatures qui trainaient dehors. Mais ils ne comprenaient pas qu'ailleurs ca serait la même chose qu'à Forks. Le monde était peuplé de ces créatures, partout sur toute la surface du globe.

La seule différence serait que partout ailleurs il n'y aurait pas Embry et ca changeait tout, absolument tout. La jeune fille ne pouvait être séparée de lui. Que les jours sans lui, lui semblait long, elle comptait chaque secondes de chaque minutes qui la séparait de l'unique personne qui faisait battre son cœur. Elle ne voulait qu'une chose être dans ses bras chaque nuit, chaque jour. Mais malheureusement on ne faisait pas toujours ce que l'on veut, la vie serait beaucoup trop facile sinon. Il n'y aurait pas d'amour tourmenté sans des parents casaniers, il n'y aurait pas eu de fin tragique non plus. Mais pour Embry et elle il n'y aurait as de fin tragique, ils seraient plus forts que tous les tourments qu'ils leur tomberaient dessus.

Jenny était heureuse de voir que son petit ami était fou d'elle, assez fou pour venir chez elle en cachette en passant par la fenêtre. C'était son Roméo. Collée contre lui, plus rien n'avait d'importance, tous ses problèmes semblaient envolés. Il lui avait tellement manqué. Il s'écarta doucement et passa ses mains sur le visage de la jeune fille, il allait voir c'était obligé... Et elle ne se trompait pas, elle se sentait mal et honteuse. Il prit sa main et l'attira plus près de la lumière, là il n'aurait aucun mal à voir la marque qui trônait sur sa joue.

« Jenny, qui t’a fait ça ! »

La jeune fille ne savait pas quoi dire, elle avait soudainement perdue ses mots. En parler lui faisait mal mais elle devait le faire, Embry allait être en colère, elle le sentait. Il caressait sa joue, son seul contact la rassurait un peu. Il s'asseya au bord de son lit, il la prit dans ses bras et Jenny se mit sur ses genoux.

« Parle-moi Jenny… que c’est-il passé à ton retour de la Push ?»

Sa main dans ses cheveux la jeune fille voulait tout lui dire, mais à présent elle avait peur. Les larmes commençaient à monter à ses yeux. Elle ouvrit la bouche, il fallait qu'elle lui dise. Sa voix tremblait.

« Mes parents étaient inquiets... Ils ont décidés d'accélérer notre déménagement... Et... J'ai levée la voix contre mon père... Je lui ai dit que si on partait, je fuguerais. Il n'a pas aimé ca et... »

Elle n'avait pas besoin de dire la suite, il comprendrait. Jenny était encore troublée par tout ca et contre Embry elle ne put retenir ses larmes. Elle se serra encore plus contre lui. Elle se sentait mal, elle avait mal. Si seulement ses parents pouvaient comprendre.

« Depuis je suis enfermée dans ma chambre. Ils ont la clé... »

La jeune fille prit soin de ne pas mentionner le fait qu'elle ne se nourrissait presque plus depuis. C'était déjà assez d’événements troublant. Comme elle voudrait pouvoir fuir avec Embry partir loin de tout ca, loin de ses parents et pouvoir vivre son amour au grand jour sans limites.

Il arrive un âge dans la vie où l'on est obligé de se séparer de ses parents, de s'éloigner d'eux et de voler de nos propres ailes. Bien sur cet âge est différent pour chaque personne, certain reste chez leur mère jusqu’à leur trente ans et d'autres quittent le domicile familial à quatorze ans. Jenny venait d'atteindre cet âge, elle avait besoin d'amour mais plus de l'amour de ses parents, elle avait besoin de quelqu'un qui l'aime pour celle qu'elle l'était et elle l'avait trouvée. Depuis qu'Embry s’était imprégnée d'elle, elle avait l'impression de vivre un rêve éveillé. Tous ce qu'elle souhaitait depuis qu'elle était enfant se réalisait, qui ne rêve pas de rencontrer le prince charmant après tout. Mais toutes les histoires de princesse connaissent des rebondissement et l'histoire de la jeune rouquine était parsemé d'embuche...

Maintenant il avait vu cette affreuse marque qui ornait son pâle visage. La violet contrastait fortement avec le teint si pâle de la jeune fille, personne ne pouvait la rater. Il était difficile pour Jenny de se faire à l'idée que son père avait levé la main sur elle, c'était son père elle l'aimait avec ses défauts mais là ca commençait à faire trop... Assise sur les genoux de son petit ami, collée contre lui, elle lui avoua tout ce qui s'était passé quand elle était rentrée de la Push. Bien sur le sujet du déménagement était presque un sujet tabou à présent dans la maison Telmaek. Si seulement ses parents essayaient de comprendre, elle ne pouvait en aucun cas leur avouer qu'elle avait un petit ami et encore moins qu'il était un loup, ils seraient capable de la faire enfermer dans un couvent immédiatement. Mais ils devaient au moins comprendre que malgré tout Forks restait la ville la plus sure pour Jenny, ici elle était en sécurité, elle serait protégée.

Jenny se doutait que Embry allait réagir, il n'allait pas ignorer ce qui s'était passé. Elle le connaissait peut-être depuis peu mais elle le connaissait bien, mieux que ca elle le comprenait. Et comme elle s'y attendait il lui posa des questions...

« Tu veux dire que tu es enfermé là depuis… »

Jenny se contenta d'un signe de tête pour répondre à Embry, elle avait peur de fondre en larmes si jamais elle ouvrait la bouche. Mais elle devrait de toute façon en dire plus, il voudrait tout savoir. Alors il tourna le visage de la jeune fille et elle tomba sur ses yeux, elle ne pouvait détacher son regard si noir, si profond.

« Cela fait deux jours que tu es ici ? Que tu n’es pas sortit dehors ? Tu as mangé au moins ? »

En effet elle n'avait pas quittée sa chambre depuis deux jours, elle était restée ici comme une prisonnière dans sa propre maison. Embry devait déjà se faire une bonne opinion de ses parents, bien avant de les rencontrer. D'un côté Jenny ne voulait pas trop se plaindre, elle aimait tendrement ses parents et ne voulait pas qu'ils passent pour des monstres, mais là c'est vrai que c'était presque limite...

« Non je n'ai pas bougée de ma chambre depuis deux jours. Ma mère m'a porté à manger mais... je n'y ai pas touché... »

Jenny était une petite amie archi-nulle, elle ne causait que des soucis à Embry. Il ne cessait de s'inquiéter pour elle et rien ne tournait rond dans sa vie. Elle n'avait jamais été normale de toute façon, au lycée tout le monde l'avait toujours évitée, à presque dix huit ans elle n'avait jamais eu de petit ami et ses parents l’empêchait de vivre. Quel cadeau pour le jeune Quileute, qui lui était quelqu'un de merveilleux. Quelle chance elle avait eu de le rencontrer.

« Je suis désolé que tout soit si compliquée à cause de moi, je fais vraiment une mauvaise petite amie. J'aimerais que tout soit simple, qu'il n'y ai ni parents, ni personne. »

Jenny soupirait, pourquoi rien ne pouvait se passer correctement, se passer bien. Pour une fois si elle pouvait être heureuse. Embry la prit par la taille, elle aimait sentir ses mains sur son corps. Son contact la rassurait.

« Tu sais très bien que si tu pars … je te suivrais… peut importe ce que me dirons les autres membres de la meute. Je ne peux vivre sans toi ; c’est impossible. Je veux te protéger, peut importe l’endroit. »

Un sourire s'afficha sur le visage de la jeune fille. Si c'était si facile elle serait partie depuis longtemps et très loin. Elle serra son étreinte autour du beau brun et en profita pour poser un doux baiser sur ses lèvres.

« Je ne pourrais être si égoïste et te séparer des tiens. Je sais que tu dois penser que mes parents sont des monstres mais je ne pourrais pas les abandonner comme ca, ils souffriraient tellement, ils ont déjà perdus Caroline... »

La belle rouquine ne voulait pas faire souffrir ses parents, ils avaient eu déjà trop mal.

« Mais je te suivrais chez toi si la situation s'aggrave. Ainsi tu pourrais rester avec les tiens et mes parents... tant pis. Il faut faire des choix et souvent cela demande des sacrifices. »

Jenny était prête à se sacrifier ses parents pour vivre son amour avec Embry, pour lui elle ferait tout. Elle préférait renier sa famille plutôt que de vivre sans lui, ce n'était même pas envisageable. Elle ne pouvait vivre sans lui, loin de lui. Ce ne serai plus une vie mais rien qu'une douleur perpétuelle.

« Je suis fatiguée Embry. Fatiguée de devoir faire tout ca contre mes parents, il faut une solution et vite... »

Jenny n'en pouvait plus, enfermée ici depuis deux jours, elle n'avait rien mangée depuis. Elle se sentait faible et sa tête tournait ou la pièce elle ne savait pas trop. Elle voulait de tout son cœur que cette situation cesse.

Comment faire comprendre à ses parents qu'il était temps qu'ils la laisse vivre sa vie ? Jenny n'y arrivait pas et plus elle essayait, plus ses parents se braquaient. Elle commençait à désespérer. Bientôt il ne lui resterait plus qu'une seule solution: partir sans regarder en arrière. La jeune fille allait devoir faire un choix, la situation ne pouvait pas durer, la pauvre Jenny ne pourrait tenir encore longtemps, sa résistance avait ses limites et elle les avaient déjà presque atteintes...Mais est ce que tout les parents étaient comme le siens ou il y avait-il des parents compréhensifs ? Elle aurait aimé le savoir, elle n'osait imaginer des parents qui la comprendraient et qui n'auraient pas constamment peur qu'il lui arrive quelque chose. Ils devaient comprendre qu'elle ne risquait rien à Forks. Tant qu'elle serait ici tout irait bien car Embry avait le même but qu'eux: la protéger.

Plus les jours passaient et plus sa chambre lui semblait petite, comme si les murs se rapprochaient doucement. Il fallait qu'elle sorte, c'était pire qu'être en prison car elle n'avait rien fait de mal. Le seul fait de voir Embry lui faisait du bien, elle pouvait respirer, avec lui elle se sentait entière. Elle savait que la situation était affreuse et elle ne voulait pas qu'il se fasse du soucis à cause d'elle, elle en avait assez que tout le monde s'inquiète à son propos, c'était pesant. Elle pensait faire une piètre petite amie mais Embry la rassura aussitôt, sa main dans son dos.

« Ne dit pas cela. Au contraire, c’est le destin. J’étais là au bon moment, pour toi, pour te sauver … pour te rendre heureuse. »

Heureusement qu'il avait été là, sinon à l'heure qu'il est elle serait morte, noyée comme sa sœur jumelle. Sans lui sa vie n'avait aucun sens, absolument aucun mais depuis leur rencontre tout avait changé. Jenny avait retrouvée la force de vivre.

« Sans toi je ne serais plus là... Comment ferais-je sans toi ? »

Il était son oxygène, quand il n'était pas là c'était comme si on lui arrachait une partie d'elle même et qu'elle n'avait plus qu'un seul poumon et un cœur brisé pour respirer. L'imprégnation était nouvelle pour elle, mais elle comprenait de mieux en mieux ce que cela impliquait, une vie séparée n'était même pas envisageable. le seul fait d'être loin l'un de l'autre pourrait les tuer. Ils pourraient mourir d'amour.

Dans cette histoire Jenny pensait être la seule responsable, c'était sa famille qui posait problème. Elle se demandait alors ce que penserais la mère d'Embry à propos de tout ca, à propos d'eux. Est ce qu'elle apprécierait la jeune fille ou tout le contraire ? Elle n'en n'avait aucune idée, après tout elle n'avait jamais été confrontée à ce genre de situation, la rencontre d'une belle-mère potentielle.

« Je me sens coupable aussi … si je n’avais pas été là, tu n’aurais pas de choix à faire… tu serais partit loin d’ici et nous nous ne serions jamais connu. Rien que d’y penser ça me fait mal … »

Jenny donna une tape sur la tête de son cher et tendre, il ne devait pas dise ce genre de chose. Comment pouvait il se sentir coupable d'avoir changé sa vie ?

« Tu es la meilleure chose qu'il me soit arrivé depuis toujours alors ne dit pas ca ! »

La jeune rouquine sentit les bras de son petit ami se resserrer autour d'elle, comme elle était bien là juste contre lui, sentant sa chaleur, elle aimerait y passer sa vie, ne jamais le quitter, ne jamais être séparer de lui. Ca risquait d'être difficile.

« Tes parents sont toujours debout ou ils dorment ? Laisse-moi t’emmener dans un endroit calme pour diner ensemble. Tu n’as pas mangé depuis deux jours, tu dois être faible et affamé… S’il te plait Jen’ ; vient avec moi ? »

Il avait ses yeux plongés dans ceux de la jeune fille et rien que ca la perdait totalement. Elle essaya d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais en vérité elle ne savait pas quoi dire. Qu'est ce qu'elle pouvait faire? Elle le suivrait au bout du monde, mais de manière clandestine ? Elle se leva précipitamment, se mit à sa porte et posa son oreille dessus. Plus un bruit, plus de bruit de carton, de cri, de verre brisé. Apparemment ses parents étaient couchés ou alors au salon en train de lire, elle n'en savait absolument rien. Elle se tourna vers Embry hésitante, car elle savait une chose, si elle partait avec lui elle n'était pas certaine d'avoir la force de revenir. Après tout quel évadé voudrait retrouver sa cellule ?!

« Je n'entends plus rien, je ne sais pas ce qu'il font... »

Elle fit quelques pas dans sa chambre, elle essayait de se résonner mais après tout pour une fois si elle se laissait simplement vivre sans penser aux conséquences. Elle n'avait qu'une envie partir avec Embry et son cœur le lui hurlait si fort que sa raison n’eus aucune chance de répliquer.

« Partons d'ici, vite. »

Jenny s'approcha d'Embry et lui sourit. Elle ne s'était pas sentie si heureuse depuis longtemps, depuis la dernière fois qu'ils avaient été seul tout les deux en fait. Elle s'inquiétait cependant de la façon dont ils sortiraient de sa chambre... Elle regarda tendrement son petit ami.

« Je ne sais pas si je pourrais revenir... »

Les parents étaient sensées être heureux que leurs enfants trouvent l'amour et qu'ils soient heureux. Ceux de Jenny pas vraiment... La situation devenait vraiment difficile pour la jeune fille qui ne savait plus comment la gérer. D'un côté ses parents qu'elle aime sincèrement et qui ne veulent que son bien mais d'un autre côte Embry qu'elle aime d'un amour ardent et sans limite, il a le don de la rendre heureuse qu'importe le lieu ou l'heure. Elle va devoir faire un choix, laisser ses parents et rejoindre son amour ou rester prisonnière de sa cellule dorée. La jolie rouquine ne voulait faire de mal à personne, elle ne voulait pas que ses parents souffrent à nouveau de perdre une fille et de se retrouver seuls, mais elle ne voulait pas non plus blesser Embry qui la voyait triste ici, et surtout à cause de cette fichue distance qui les séparaient chaque jours.

Jenny devait manger, oui surement. Cela faisait deux jours qu'elle était ici, sans avoir avalé un seul bout de nourriture. Elle se sentait faible, la force et la vitalité la quittait au fur et à mesure des heures qui passaient. Embry l'avait bien vu et il voulait l'emmener manger quelque part. C'était une bonne idée elle pourrait sortir de sa chambre, enfin sa prison. Ses parents semblaient endormis, ils ne se réveilleraient pas avant que leur réveil ne sonne à six heures quarante cinq demain matin. Elle avait toute la nuit devant elle. Si seulement tout était plus simple, elle pourrait passer le temps qu'elle voulait chez Embry sans se soucier de ses parents. La seule perspective de quitter sa maison, de partir loin un moment avec lui l’effrayait. Jenny ne savait pas si elle serait capable de rentrer et de demeurer encore ici. La tentation de rester avec Embry serait beaucoup trop forte, l'attirance du creux de ses bras irrésistible. Qu'allait-elle faire ? Elle ne pouvait pas être égoïste et partir dans la nuit sans rien dire, ses parents se feraient tellement de soucis. Elle devait parler à ses parents...

« Tu n’y es pas obliger Jenny. Mais je te soutiendrais quoi que tu décide. La porte de ma maison te seras grande ouverte, si tu ne veux pas rentrer ce soir. »

Elle leva légèrement la tête vers lui et lui sourit pour le remercier. Elle savait qu'il la soutiendrais quoi qu'elle fasse, mais elle ne voulait pas s'incruster chez lui, dans sa vie de la sorte. C'était gênant.

« Je vais parler à mes parents, tout leur dire. Après je prendrais une décision... »

S'ils savaient la vérité elle se sentirait moins mal, elle aurait fait son choix en âme et conscience. Ils auraient perdus leur fille à cause de leur incompréhension, elle ne serait pas partie de peur de leur dire la vérité. Elle voulait arrêter de penser à tout ca, tous ses problèmes, plus maintenant, il était là c'est tout ce qui importait.

« Allez viens. »

Il lui tendit la main, Jenny la saisit sans réfléchir, elle lui faisait totalement confiance bien qu'ils allaient passer par la fenêtre... La jeune fille commençait à être un peu inquiète. Cela se reflétait sur son visage. Embry passa le rebord de la fenêtre et se mit sur la petite avancée, il prit alors Jenny dans ses bras. La jeune fille le serrait autant qu'elle pouvait en évitant de regarder en bas. Elle plongea sa tête dans son cou et attendit qu'il saute. A peine quelques secondes après, ils étaient tous les deux par terre. Ses jambes tremblaient un peu lorsqu'il la posa à terre.

« Plus rapide qu’un ascenseur ! »

Elle ria brièvement. C'est sur qu'elle rapidité, mais un peu risqué pour de simples humains. Une chute de sa fenêtre aurait pu lui casser une jambe mais dans ses bras elle ne risquait rien.

« Je préfère l'ascenseur, je risque moins de me blesser. »

Il lui prit alors la main et l'emmena un peu plus loin. Là dans un buisson il avait dissimulé sa moto. Il tendit son casque à la jeune fille. Il n'avait sans doute pas prévu une sortie nocturne, il roulerait donc sans casque.

« Alors qu’est ce que tu veux manger ? Dis-moi ; tu es mon invité ce soir ! »

A vrai dire, elle s'en moquait un peu. Elle n'avait jamais eu un gros appétit et n'était pas très difficile. Tout ce qui lui importait c'était d'être avec lui. Elle s'approcha de lui, posa ses deux mains sur son torse et le va la tête vers lui.

« Où tu veux. Tant que c'est un endroit tranquille. Je veux juste être avec toi je me fiche du menu. »

Elle posa sa main sur sa joue et monta sur la pointe des pieds pour poser un tendre baiser sur ses lèvres. Elle aurait voulu qu'il dure toujours. Elle se tourna brièvement vers sa maison, soupira. Elle mit le casque sur sa tête et regarda Embry, souriante.

« Allons-y ! »

Une nouvelle vie, voilà de quoi rêvait la jeune fille. Pouvoir vive pleinement, sans restriction, sans règles, sans limites. Elle en avait assez d'être une prisonnière dans sa propre maison. Tout devait changer. Et avec Embry elle envisageait enfin cette possibilité; il lui ouvrait tant de porte. Il la rendait heureuse, elle savait qu'avec lui rien ne pouvait lui arriver, ils étaient intouchables ! Mais comment se séparer de ses parents ? Comment ne pas les blesser ? Jenny voulait rester jour et nuit avec son amour mais elle ne pouvait pas oublier ses parents... Que faire ? Qui choisir ? La jeune rouquine allait devoir faire un choix, prendre un nouveau chemin. Plus le temps passait et plus elle savait que ce chemin serait avec Embry et qu'elle laisserait ses parents derrière. Ils étaient fait l'un pour l'autre et ne pouvaient vivre loin l'un de l'autre. Jenny se faisait du soucis pour Embry, elle avait peur qu'un jour il ne revienne pas, qu'un jour il soit gravement blessé. Elle ne lui en disait rien, lui était inquiet à son propos. Il ne devrait pas, tout finirait par s'arranger un jour ou l'autre. Mais quand ?

Ce soir là, il était venu par la fenêtre comme un prince charmant de comte de fées. Il avait vu qu'elle allait mal et ce soir ils s'échapperaient. Seulement Jenny sera t-elle capable de revenir ?

Maintenant hors de la maison, Embry voulait l'emmener manger quelque part. Jenny n'avait guère d'appétit mais elle allait faire un effort pour lui. Elle voyait son inquiétude. Elle irait où il voudrait.

« Alors j’ai ma petite idée. »

Il l'embrassa et attacha son casque. Embry monta sur sa moto et Jenny le rejoignit aussitôt. Elle passa ses bras autour de son petit ami, elle le serrait fort. Il démarra, il allait vite mais contre lui elle n'avait pas peur, elle lui faisait confiance, il ne ferait rien de risqué. Après avoir roulé longtemps, ils arrivèrent dans un endroit perdu au milieu de nulle part, il n'y avait que quelques lumières. Ils descendirent de moto et Embry lui dit finalement où ils étaient.

« Voilà un petit restaurant où l’on mange avec les gars de la meute… mais je savais qu’a cette heure-ci, il n’y aurait personne. Ca te plaît ? »

Il la regardait, elle le sentait. C'était loin de tout, c'était ce qu'il lui fallait. Elle le regarda en souriant, presque détendue.

« C'est très bien. »

Il lui prit la main et l'entraina vers le cabanon. Il semblait heureux, c'est ce qui importait le plus à la jeune fille.

« Alors dis-moi ce qui te donne envie ! pour ma part, ça sera 2 hotdogs et une bonne barquette de frites ! »

Elle le regarde surprise, comment pouvait-il manger tout ca ?! Un vrai estomac sur patte, impressionnant. Il passa sa commande.

« Commande ce que tu veux ! C’est moi qui offre, et si tu finis pas, t’inquiète j’ai une faim de loup ! »

Jenny souria à cette phrase, c'était tellement vrai mais seulement eux le savait. Il y a encore des jours où elle se réveille en croyant que tout ca est un rêve. Mais quand elle sent son coeur battre si fort alors elle sait que ce n'était pas un rêve. Embry existe son coeur bat pour lui. Un sourire aux lèvres elle se tourna vers le cuisinier.

« Une petite barquette de frites s'il vous plait »

En peu de temps ils furent servis. Ils s'installèrent alors à une table. Face à face Jenny mangeait doucement alors qu'Embry mangeait à toute vitesse. Elle soupirait attendrie.

« On dirait vraiment que ta mère ne te nourris pas. »

Elle avala une frite, elle n'était pas tranquille. Son estomac ne pouvait rien avaler de plus, elle était contrariée. Jenny prit une grande inspiration, planta ses yeux clairs dans le regard noir de son petit ami. Elle prit sa main dans la sienne.

« Si tu me ramenais chez toi ce soir... Tu crois que ta mère serait en colère...? »

Loin de sa prison Jenny se sentait bien et elle ne voulait pas y retourner. Même si ses parents allaient se faire du soucis. Pour une fois, enfin pour la première fois elle allait penser à elle, rien qu'à elle.