Tout semblait s’être donné le mot ce soir-là. Il fallait absolument que cette nuit soit noire. Sans lune, sans aucun bruit à par le hululement des hiboux au loin. Une légère brise faisait voler les quelques feuilles orangées des arbres du jardin et le lapin qui vivait dans le jardin de Loreleï avait décidé de rester caché. La demoiselle contempla le ciel sans étoiles et se perdit dans ses pensées. Est-ce qu’Hayden se trouvait là-haut et la regardait évoluer sans lui ? Lui manquait-elle autant qu’il lui manquait ? Ou était-il devenu poussière pour toujours et était allé brûler en Enfer ? Tout cela, la brunette ne le savait pas le moins du monde et ça l’agaçait profondément. Les vampires ont le droit aussi, comme les humains, d’avoir des croyances après la mort mais malheureusement, personne n’avait encore inventé l’après vie.
Loreleï descendit à pas de velours les escaliers et ouvrit la porte de sa maison. Elle huma l’air frais sans pour autant le ressentir vraiment et sorti dans cette atmosphère étrange. Elle regarda à nouveau ce ciel noir d’encre et marcha jusqu’à la bordure de la forêt. Un corbeau passa au-dessus d’elle en croassant et la vampire ne put s’empêcher d’avoir un frisson. Cet univers lugubre et macabre, très peu pour elle. Cependant, elle avait besoin de se changer les idées et peu viendraient dans cet endroit en pleine nuit à par des personnes de son espèces.
C’est donc ainsi qu’elle franchit d’un bond le fossé et se retrouva quelques mètres plus loin, sur un sol recouvert de feuilles mortes en décomposition. De sa démarche féline, elle se faufila entres les branches et sentit soudain le doux fumet d’une biche. S’arrêtant net, Lo’ suivit cette odeur et arriva bientôt près d’un lac perdu en plein milieu des arbres. Une biche se désaltérait avec son petit. Sans le vouloir, la brunette sentit ses crocs la chatouiller. Elle passa donc sa langue dessus et ils sortirent rapidement. N’écoutant que sa faim qui lui tiraillait le ventre, Lorry sauta et se retrouva sur le dos de la mère, épargnant le jeune pour qu’il puisse vivre sa vie. Elle planta ses ongles dans le cou de l’animal et mordit en plein dans la veine jugulaire palpitante à souhait.

Quelques instants plus tard, la jeune femme se retrouva assise contre un arbre, les yeux à nouveau couleur or. La carcasse de la défunte mère se trouvait à ses pieds. C’est alors qu’elle entendit un craquement. Surprise, Loreleï se leva d’un bond et regarda aux alentours. Rien … Voulant quand même jouer la carte de la prudence, la vampire se dépêcha de grimper en haut de l’arbre et attendit patiemment que la menace s’éloigne.