Un paysage, un souvenir, une rencontre de passage, un sourire, un amour, une naissance, un doute.



Qui suis-je vraiment ? J'aimerais pouvoir vous dire que ma vie est heureuse et que je sais ce que je fais. Mais tout ceci n'est qu'un rêve lointain, une pensée qui remonte au temps où j'étais ignorant, un monde dans lequel je croyais pouvoir évoluer en bien. Mais si tout ce qu'il m'arrive désormais me rendrait au final mauvais ? Peut-être que je combats en vain, peut-être vais-je à ma propre perte, mais si c'est vers cela que se tourne mon destin, alors je ne veux pas faire sa rencontre en tant que monstre. J'aimerais vous dire que je n'ai aucun regret, aucun doutes, que je vis ma vie au jour le jour. Ce n'est pas le cas, le passé à fait de moi ce que je suis aujourd'hui et mes pensées y sont encore. Comment aurais-je vécu si je n'avais pas fais ses rencontres ? Qui serais-je devenu ?

Je suis là, admirant un spectacle, simple mais si splendide ... J'ai fais des rencontres ici, j'ai laissé ceux qui avaient été ma famille durant un temps. Ce lieu est un théâtre de souvenirs pour moi, tous aussi importants les uns que les autres. Car ils font ce que je suis à présent, j'en suis quelque part fier, je suis peut-être hanté par les tourments incessants, mais je sais que malgré tout ce qu'il m'arrive, je suis resté le jeune ado joyeux et cette pensée me fait toujours sourire. Maël, mon fils, tu me manques chaque instant de ma vie, je t'aime plus que tout au monde, pas seulement car je suis ton père, mais parce que tu es une partie de moi-même, ma plus grande réussite, ma fierté.

Le soleil se couche sur l'océan, laissant place à une vue magnifique, un ciel pastel. Jude Rose, j'aurai souhaité voir notre fils grandir à tes côtés, chose qui me semble impossible. Tes pensées, ton coeur, je n'ai pas ma place, si cela a était le cas, je sais que ce n'est qu'éphémère, mais c'est un honneur, un plaisir d'avoir pus être auprès de toi. Tu mérites d'être heureuse, même si tu ne le penses pas, tu es quelqu'un de formidable. Je t'aime et j'ignore si cette amour s'éteindra un jour, tu es la mère de Maël.

A présent la mer commence à se déchaîner, les vagues s'éclatent sur le bord de la falaise, laissant place à un bruit fort mais pourtant si agréable. Mon frère, j'avais voulu t'ignorer, croyant que tu étais le mal, croyant que la folie t'avait emportée après la mort de notre père, mais tu es de mon sang et aujourd'hui je comprends qui tu es. Tu es mon ombre, celui que j'ai daigné être, celui que je ne voulais pas être. Mais il y'a une raison à cela, je te pardonne pour ta noirceur mon frère.

Le ciel devient plus sombre et le temps calme disparaît, laissant place à des grondements de tonnerres, semblant se rapprocher. Je me relève et me transforme, je regarde au loin de mes yeux dorés de loup, le vent souffle de plus en plus fort, parcourant ma fourrure argentée. Une montée d'adrénaline, je plonge, quittant le sol et entame une chute vertigineuse. Tout cesse, seul le bruit de l'eau se fait entendre à mes oreilles, mes yeux s'ouvrent à peine. Le sang ruisselle sur le rocher et se perd dans la mer. Ma fourrure qui était il y'a quelque instant argentée est désormais maculée de rouge, de mon sang qui ne cesse de filer. Je ne suis pas encore mort, car ma nature me confère cette force.

Un nuage de fumée s'échappe devant moi, ma clope s'éteint, ce n'était qu'une pensée noire, un rêve ...