The reason why I smile [Pv. Abi]

Austin & Abigail

Il y a toujours quelqu'un qui nous manque, toujours. Cette sensation, je la connais que trop bien.
Tout d'abord, il y a ma mère mais je m'y suis fais. Bonne chose ou pas, je ne sais pas.
Ensuite, il y a elle.
Est-ce que ça vous est déjà arrivé de ne plus pouvoir voir, parler à la personne que vous aimez pour une quelconque raison ?
Moi, oui. C'est quelque chose d'horrible qui nous fend le cœur en plusieurs millier de petits morceaux, juste une seule envie : mourir.
Sincèrement, si je pouvais pleurer, je le ferais. Lors des rares moments où je pense avec ma tête et non avec mon appétit, je pense à elle. Je pense à ses cheveux, à ses yeux, à ses yeux, à ses lèvres, à son corps... A elle, tout simplement. J'ai beau être perdu, j'ai beau avoir peur, il n'y a qu'elle pour m'aider, il n'y a qu'elle pour me sortir de cette merde dans laquelle je me suis foutue. Je crois que si je le pouvais, je me laisserais mourir... si seulement je pouvais...
Je me pose beaucoup de questions sur cette "transformation". Suis-je si différent d'avant ? Physiquement, comment suis-je ?
J'ai du mal à me dire que je ne suis plus le même, je ne veux pas être un monstre qui pour sustenter sa faim, tue et bois le sang de personnes qui n'ont strictement rien demandé. Je tente vaguement de devenir à quoi je ressemble, mes souvenirs sont flous... Il ne doit pas y avoir grand chose de différent. Je dois avoir l'air d'un clochard avec mes vêtements déchirés, troués de partout.

Je ne sais pas quel jour on est. Je suis perdu, vraiment perdu...

Je suis dans cette forêt depuis quelques heures maintenant. J'essaie de m'isoler, peut-être mourrais-je fin. Il vaut mieux que je n'espère pas trop. Pourtant, j'aimerais vraiment mourir en cet instant. Je suis devenu quelque chose que je n'ai pas voulu. Je hais cette chose qu'est moi. Je suis le même mentalement, le même physiquement ou presque... La seule chose qui change c'est ma façon de vivre, d'être avec les autres ? Jamais plus je ne sentirais le froid ? La chaleur ? Jamais plus je ne pleurerais ? Qui était-il pour me retirer le droit de mourir ? J'aurais tant aimé connaître ce qu'il y après la mort. Je m'assois contre un arbre, en plein milieu de la forêt. Je sens quelque chose tomber sur ma jambe, puis sur mon épaule... des gouttes ? Il pleut ? Je lève la tête vers le ciel. J'ai du mal à discerner quoi que ce soit, le feuillage des arbres m'empêche de voir quoi que ce soit. J'aperçois quelque chose de gris, des nuages... Il pleut et pourtant, je ne sens que les gouttes qui tombent sur moi, je ne sens pas le froid qu'elles apportent...

Il ne me reste plus qu'une seule chose à faire pendant ce moment de répits : penser à elle, penser à celle que j'aime, penser à celle qui m'a fait sourire tellement de fois...

TOI! Oui, oui, toi! Ne penses pas que tu vas t'échapper. Oh non, n'y penses même pas! Mais reviens par ici bord*l! RAAAH, tu m'énerves. C'est ça, casse toi...

Soudain, tu te réveillais, en hurlant. Le mouvement, trop brusque, te donna envie de vomir, surtout que tu ne te sentais pas très bien depuis hier. Te penchant sur le côté, tu vomis sur la petite bassine, toujours là à tes côtés. Te relevant, tu t'es déplacé jusqu'à la salle de bain, pour vider le contenant de ce contenu qui, malgré le fait que ce soit le fruit de la nature, a tendance à répugner. Une fois ceci-lavé, tu te rinça la bouche une, deux, trois fois, et encore. À peu près certaine que tu ne serais pas capable d'avaler quoi que ce soit, tu te lavais les dents avant te trainer jusqu'à ta chambre pour voir ce que tu pouvais bien mettre aujourd'hui...

Ce rêve... si bizarre, si irréel, et pourtant, si vrai... du moins, tu en avais l'impression. Plus personne ne s'occupait de toi -même si on ne s'était pas vraiment occupé de toi dans ta misérable petite vie, il faut l'avouer, Abigail - et tu te sentais parfois... seule. La personne que tu aimais, qui faisait battre ton cœur, t'avais en quelque sorte... abandonné. Bon, oui, d'accord, il souffrait autant que toi, et ce n'était pas sa faute - il n'avait sans doute pas choisit de se transformer en Vampire assoiffé de sang, et mieux valait pour toi ne pas être près de lui, au cas où il ne puisse se contrôler. Seulement, ça te brise ton petit cœur de gamine de trois ans - ou plus âgé, on n'en sais rien, qui pourrait donner l'âge d'un cœur?.

Soupirant, tu choisis ce jogging gris avec un haut noir et un sweat-shirt blanc avec un petit lapin dessiné style manga. Prenant tes clés, tu les mis dans ta poche ventrale et sortit dehors. Ô bien sûr, tu ne savais pas combien de temps tu pourrais courir - ou plutôt, te dandiner relativement rapidement sur une surface sinueuse remplie de caillou capable de te trahir à tout moment -, mais qu'importe? Même si ta santé est fragile, il faut "Pratiquer une activité physique régulière" -merci Gulli! Alors tu te dirigeais donc sans grande conviction vers cet espace verdâtre qu'on appelle forêt, alors qu'on aurait dût l'appeler "lieu dangereux" ou autre chose du genre, car il est vrai que certaines créatures qu'on aurait jugé irréels - alors qu'ils sont beaucoup plus réels qu'on ne pensait alors - aimaient particulièrement cet endroit où on pouvait se déplacer rapidement sans risquer de croiser un humain - ou si c'est le cas, ça tombe bien, j'avais un petit creux, ou juste envie de se défouler.

Enfin bref, tout ce que je dirais, c'est que tu venais de commencer à courir, même si tu étais déjà assez fatiguée (vingt minutes de marche rapide pour toi, un exploit! Ahah je te taquine, ne t'inquiète pas Abi), lorsque tu t’arrêtais. Voyant une source d'eau proche, tu vérifias sommairement qu'elle était potable avant de t'asperger le visage et de boire quelques gorgées. C'est alors que...