There Are No Words To Describe My Only Perfection

Shanon M. Banks, Lana K. Banks & le reste du monde




A chacun son monde et son univers, moi je n’avais pas choisis de me trouver là, ni de faire ce que je faisais… Cette petite plage près du lac, je la connaissais trop bien, elle était le premier lieu où je m’étais réfugié à mon arrivée à Forks, Il y contenait mes larmes et mes plus beaux sourires. Mes plus belles rencontres, c’est ici que je les avait faites, comme c’est ici que j’avais vu prendre vie mes pires cauchemars.
J’observais les alentours, et l’air frais qui se dégageait de ce grand lac, j’allais me poser sur mon rocher favori, celui-là même où je me trouvais lors de ma première rencontre avec Kasey, le jour où nous nous sommes échangé ces premiers mots, et où est né en moi le sentiments fusionnel d’une amitié certaine avec cette fille. C’était ici aussi que Jake et moi avions fait notre première sortie en amoureux, c’était d’ailleurs probablement aussi ici qu’eurent lieux nos premiers ébats. J’avais également rencontré William ici, pas de la meilleure façon qui soit, mais sûrement le meilleur homme qui soit, Il était mon père d’adoption, mon mentor et bien plus encore, il représentait la force de caractère même que je voulais devenir, mais cette tristesse dans son regard en moins, oui, car Will a beau être un homme au regard froid et dur, peut-être parce que je suis ce que je suis, j’ai sue voir au moins une fois la marque que peut laisser une plaie béante dans le cœur de quelqu’un en lui, ce qui eut le don de me déchirer tout simplement. Je tournais la tête vers mon arbre, ce tronc était comme un journal intime, j’y avais inscrit beaucoup de choses, comme les noms de ces personnes que j’avais sauvagement abattu cette nuit-là. Enfin des noms façon de parler, je m’étais écorché les mains à reproduire pas moins de douze petites croix gravées en leur mémoire… Je ne pouvais m’empêcher de demander pardon d’avoir attenté aux jours de plusieurs enfant, j’en portais moi-même un, et je ne sais en tant que mère la douleur que de savoir mon enfant mourir cela m’aurait causé…
Je posais mes mains sur mon ventre, comme pour me rassurer d’une certaine manière, ma fille, mon ange, la chose la plus précieuse à mes yeux, celle pour qui je me battais encore, ma seule et unique raison de vivre, le reste n’était que purs détails… J’avais beau me dire qu’elle m’encombrait plus qu’autre chose, au fond de moi, je savais pertinemment que je ne désirais que de pouvoir la prendre physiquement dans mes bras, et que c’était là la véritable raison pour laquelle je la voir naitre. Son père n’était plus là, je commençais à me demander s’il n’avait pas perdu la vie dans je ne sais trop qu’elle histoire loin de moi, cette idée eu le don de me blesser d’avantage que de me dire qu’il était simplement partis sans laisser d’adresser ni mêmes donner signe de vie depuis des mois. J’observais non loin de là, un homme qui était en train de pécher, j’avais encore du mal à refréner mes instincts de prédateurs, et l’odeur même de la chair humaine m’attirait encore, du moins un peu. Il me suffisait de penser au carnage pour que cette envie me passer, et que je ne décide de me rabattre sur un animal quelconque.

Je concentrais de nouveau mon regard sur l’horizon et l’ironie du sort voulue qu’au moment précis où je pensais si fort, « si seulement tu pouvais voir ça avec moi mon ange ». Je sentis une douleur atroce me prendre dans le bas ventre, quelque chose de pas comparable. Je commençais à avoir le souffle court, et mon cœur s'accélérais. Je comprenais tout simplement ce qui était en train de se passer, comme je le disais il y a quelques minutes, l’ironie voulus je crois que ma fille prenne au mot ce que j’étais entrain de lui murmurer, je tentais de me relever de mon rocher, autant me demander de me mutiler ce serait plus simple, mais une nouvelle douleur vint se déclarer plus forte encore, je laissais malgré mi un hurlement m’échapper avant de me laisser retomber à genoux au sol. Le pauvre homme alerté par mes cris, se dirigea dans ma direction, je ne le voulais pas, j’avais peur qu’il ne vois, qu’il comprenne ce que j’étais, quand bien même, je voulais juste avoir à mes côtés un visage que je connaissais, un ami, une amie, même toi Jake… Peut m’importe quelqu’un. L’homme ne mit pas plus longtemps que moi à comprendre ce qui était entrain de se passer, il essaya de m’aider à me relever et à me diriger vers son véhicule, j’avais les jambes trempées et mes forces me quittaient, je tremblais, je devenais de plus en plus faible et le contractions ne cessaient plus, elles se rapprochaient assez rapidement, et l’homme avait du mal à m’aider à progresser jusqu’à son véhicule. Il ouvrit la portière arrière et me hissa sur la banquette, me laissant m’y allonger afin de voir ce qu’il pouvait faire pour moi, il n’était pas plus rassuré que je ne l’étais, je le voyais bien, ce pauvre homme espérait passer une journée de pèche tranquille ici... Bha là pour une grosse prise c’est une grosse prise… La douleur n’arrêtait pas, j’avais l’impression que chaque contraction arrachait un peu de sa vie à ce corps meurtris qui était le mien. Les yeux pleins de larmes et le silence de la clairière brisé par mes hurlements, je tâchais de faire ce pourquoi je m’étais préparé depuis si longtemps… Mes yeux se fermèrent laissant de nouveau rouler des perles salées sur mes joues sous les conseils improvisés de mon médecin d’infortune, je tâchais de lui donner le jour à cette enfant que je chérissais tant…

Je commençais à ne plus pouvoir sentir mes jambes tant la douleur me ceinturais au niveau du bassin, j’avais l’impression que je n’y arriverais jamais, mais il n’y avait pas que a, cette fichue torture déclenchait chez moi ce que je craignais le plus, ma lycanthropie… En plus de me sentir à la limite mourir, je commençais à sentir la bête en moi s’éveillée, agacée par cette franche souffrance gratuite et sans nom. Je sentais déjà mes os craqueler dans un enchevêtrement de blessures invisibles, je pensais me laisser à ce mal, ainsi de cette manière peut être que je finirais par sombrer dans l’évanouissement… J’avais peur, presque autant que le jour de ma première transformation, car aujourd’hui plus que celle du corps, c’était celle de ma vie que je vivais. Je priais le ciel de voir miraculeusement arriver près de moi Jake, Will ou même mon père… Je le souhaitais si fort, j’avais si peur… Et je me sentais si seule que ma tête en tourbillonnait d’autant plus. Le cœur serré, ce n’est qu’au bout de presque une heure de travail que je finis par entendre les cris déchirant d’un petit être, elle était là, enfin, elle était des nôtres et mienne dans ce monde de fou… Je crois qu’à jamais restera gravé en moi cet instant précis, celui où sa voix plus que de me percer les tympans, me transperça le cœur. Par miracle, j’avais réussis à me concentrer suffisamment pour ne pas laisser ma véritable nature sortir et gâcher cet instant, de toute manière, je n’avais même plus la force de me transformer…

Il faut dire avec franchise que l’avoir mise au monde ,n’avait pas été une chose facile, et je me rappelais pourquoi je ne désirais à l’origine pas avoir d’enfants, encore moins en me disant que je partagerais avec lui plus que mon sang, mais ce que je voyais aujourd’hui comme mon fardeau devenir le sien… L’homme fini par me déposer mon ange dans les bras, j’eu même du mal à venir la prendre tout contre moi tant mes bras avaient perdus de leurs puissances, une fillette de 5 ans aurait pus m’en faire baver à l’heure actuelle. Je sentais en revanche sous moi que les sièges étaient imbibés d’autres choses que de l’eau, c’était collant, chaud et visqueux... Mon sang. Je ne savais pas en qu’elle quantité j’en avait perdue, mais probablement suffisamment pour sentir la terre autour de moi tourner. Mon sauveur se pencha légèrement au-dessus de nous, il était lui-même tremblant, mais dans un sourire, me félicita d’avoir donné la vie à une petite fille aussi belle, ce à quoi les forces me manquaient pour pouvoir lui répondre, non, elle n’est pas simplement belle, elle est parfaite… Je lui indiquais d’un regard mon sac à main qu’il avait jeté précipitamment tout à l’heure sur la plage arrière l’invitant à contacter n’importe lequel de mes contacts, pourvus qu’il puisse venir. De toute manière à ce moment précis, je finissais par fermer les yeux et me sentir totalement partir, comme lorsque l’on a trop bu, comme lorsque votre tête tourne tellement que vous en tombez dans les pommes, oui c’était à peu près ça, j’étais tout bonnement entrain de m’évanouir le temps que cette foutue régénération ne daigne réparer les dégâts occasionnés…

-Shanon Banks je vais te tuer… marmonnai-je en tombant pour la quinze millième fois consécutive sur sa messagerie.

Bon d’accord j’exagérai, mais c’était quand même le quatrième appel en moins d’une heure qui tombait dans le vide… Ca commençait à m’inquiéter. Je raccrochais et balançais mon portable dans le vide poche du tableau de bord, au dessus de la chaine stéréo. Merde, où est-ce qu’elle avait bien pu passer ? Evidemment, j’étais inquiète. Plus que ça même. Parce qu’il ne fallait pas oublier que mademoiselle était enceinte, et plus que ça, que l’accouchement était proche. Un peu trop peut être. Elle ne pouvait pas partir comme ça sans rien dire à personne, sans prévenir, toute seule. Si j’étais inquiète comme ça pour la grossesse de Shanon, qu’est ce que ça serait quand ce serait mon tour ? Rien que d’y penser, j’en avais froid dans le dos. Etre mère, moi ? Jamais de la vie. Ou alors pas avant cent ans. Et le pire c’est que ça pouvait vraiment m’arriver à ce moment là, au secours… Enfin, ce n’était pas comme si Shanon avait choisit tout ça. Choisit d’être enceinte, choisit de devenir un lycan… Jake n’avait pas assuré sur ce coup là. Vraiment. Si jamais il revenait, il allait se prendre la claque du siècle, mentale et physique d’ailleurs. Sur ce point là, nous nous ressemblions, nous n’étions pas devenus lycans par choix, hélas. Et nos premières transformations avaient eut lieu il n’y a pas très longtemps. Ca nous avait pas mal rapproché, et puis, on était toutes les deux à Dankirk…

Dankirkettes, comme on se nommait… C’était assez rassurant d’avoir une amie à qui tout dire, à qui je n’avais rien à cacher… Surtout maintenant qu’Ashley ne me parlait plus… Merci Morgan… Morgan qui était une espèce d’électron libre dans ma vie, ça ne me dérangeait pas vraiment, sauf quand il débarquait comme ça sans prévenir alors que ma mère était dans le coin… C’était le seul aspect dérangeant de notre relation… arrangement… entente… je ne savais même pas comment en parler d’ailleurs. Mais ce n’était pas dramatique du moment qu’on en profitait et s’amusaient. En attendant, j’aurais vraiment aimé que Shanon réponde. Que ça soit à mes appelles ou mes textos. Ce n’était pas son genre de ne rien dire, de rester comme ça sans donner de nouvelles. Mais c’est pas vrai ça ! Où est-ce qu’elle pouvait bien être passée ? J’avais envisagé d’appeler Carl, pour lui demander si elle lui avait dit quelque chose, mais à peine l’idée m’avait-elle effleurée l’esprit que je la refoulais. Ce n’était même pas la peine, il allait encore m’envoyer bouler, lui et son tact légendaire. Après, je ne voyais pas vraiment qui aurait pu m’informer sur l’endroit où pouvait être Shanon. Il ne faisait pas spécialement beau aujourd’hui en plus… J’avais beau réfléchir, je ne voyais pas où elle pouvait être. Surtout que j’étais encore sur la route pour rentrer du travail, et je n’allais pas arriver avant une quinzaine de minute. Ce n’est pas que j’avais spécialement besoin de lui dire quelque chose, juste un petit coup de fil comme ça…

Mais tout de même, son absence de réponse me mettait vraiment mal à l’aise. D’ordinaire, elle répondait assez vite aux sms, et là rien du tout, de toute la journée… Non vraiment. Mon instinct me disait qu’il y avait quelque chose qui clochait. Les kilomètres défilaient pour me ramener à Forks, et j’avais beau rouler un peu plus vite que d’habitude, j’avais vraiment l’impression de me trainer. A chaque fois qu’un bruit plus ou moins ressemblant à la sonnerie de mes textos se faisait entendre à la radio, je jetais un coup d’œil à l’écran de mon smartphone, mais non, rien du tout… Une fois arrivée à Forks, je relativisais un instant, essayant de mettre en sourdine mon impression qu’il se passait un truc pas très net, avant de m’arrêter devant le café où je prenais presque toujours quelque chose à emporter, et de balancer mon portable dans mon sac, avant de m’extirper de l’habitacle en ronchonnant. Il n’y avait heureusement pas grand monde à l’intérieur du café, et ce fut rapidement mon tour, je commandais mon habituel café latte, quand mon portable se mit enfin à sonner réellement. Je partis à la pèche au fond de mon sac, et vit, à mon grand soulagement, le numéro de Shanon s’afficher. Je décrochais immédiatement.

-Je vais te tuer ! Tu as vus le nombre de messages que je t’ai laissé ? sifflai-je dans le combiné, tout en faisant signe au serveur que je ne voulais pas de sucre dans mon café.

Mais à ma grande surprise, ce ne fut pas la voix de Shanon qui me répondit. C’était celle d’un homme, un peu nerveux d’ailleurs, qui semblait mal à l’aise. D’une voix un peu décousue, il m’expliqua que Shanon était au lac, là où nous nous étions rencontrées, et qu’elle venait d’accoucher. J’en aurais lâché mon portable. C’est pas vrai ! J’en étais sure ! Il m’expliqua rapidement où elle était alors que je me sentais trembler.

-J’arrive, répondis-je simplement, avant de raccrocher et de sortir en courant de l’établissement, en oubliant mon café au passage.

Je démarrais le plus vite possible, et dix minutes plus tard, j’étais au lac. Je garai ma voiture pas très loin de l’endroit indiqué avant d’en sortir et de courir jusqu’à l’endroit où mon amie était.

-Shanon !

Elle était là, totalement dans le coltard certes, mais elle semblait aller bien. J’en fus rassurée. Je fis le tour de la voiture pour m’installer à côté d’elle.

-Eh ma belle… tu l’as fais…

Je regardais la petite fille qu’elle portait dans ses bras, émerveillée. Il y en a un qui vient de rater quelque chose…