{ Alyson B.

Et cette musique qui a le don de m’agacer tout les matins, à chaque réveil. Qui se doit de me rappeler que je dois bouger mes fesses si je ne veux pas arriver en retard à la Fac. Et si j’ai la fâcheuse idée de vouloir faire la sourde, recouvrir mon visage d’un coussin pour étouffer cette mélodie qui se propage dans toute la pièce, j’ai droit à une très soudaine augmentation du volume, ainsi qu’à cette nouvelle fonctionnalité se nommant « replay ». Autant dire que c’est impossible pour moi de me replonger dans mes rêves,
le marchant de sable ne repassera pas.

Je suis Alyson Banks, fille de Katrina J. Sparks & Prince Banks. Tous deux biens reconnus dans le monde de la mode et des affaires. Je pense vous avoir fais comprendre en une phrase que je ne viens pas d’une petite famille de campagne. A 20 ans, je venais de rentrer dans une des plus grandes facultés universitaires des Etats-Unis après avoir passée 5 années de débauches, à faire pleurer ma mère et faire perdre les cheveux à mon père. J’enchainais les cocktails, défilés et soirées privés sans remords. La vie m’avait donné comme plus grand atout d’être née une cuillère en or dans la bouche. Et j’étais ce genre de minette à le montrer, le crier à qui pouvait l’entendre que rien ne pouvait m'arrêter, car il y aura toujours quelqu’un derrière moi.
C’est à peu près à ce moment là que sa « rebel attitude » se déclencha. Les études, elle oublia, la drogue elle commença. C’était ses plus folles années mais aussi les plus sombres. A l’heure qu’il est elle aimerait pouvoir effacer quelques uns de ces souvenirs, les jeter à la poubelle et refermer le couvercle.
Mais ça serait trop facile, il faut assumer ma grande.

C’est ce qu’elle a fait quand son père tomba malade. Une maladie incurable ouais, c’est ça qu’on dit les médecins j’crois bien. Quelques mois après cette nouvelle, elle était au chevet de son père, sur son lit de mort. Alyson a une très grande qualité, c’est que personne ne peut réussir à lire en elle. Ses sentiments sont si bien enfouis que personne ne peut démasquer sa tristesse, sa détresse. Même si face à son père, les larmes auraient du couler, elle ne voulait rien laisser sortir. Insensible et imperceptible.

« Aly, ma chérie, il est temps pour toi de réussir. Prends soin de ta mère. Je crois en toi, tu deviendras une très grande femme »

Elle prit ces mots au pied de la lettre. Cette disparition fut comme un électrochoc. Pendant une très longue période elle étudia, décidée et bien déterminé. Entre temps elle trouva l’amour, se fiança. Ce fut la seule relation sérieuse qu’elle ai pu avoir. A l’époque, avoir un petit ami pour elle n’engageait en rien et surement pas à la fidélité ni à la sincérité. Personne ne pouvait l’empêcher de faire ce qu’elle voulait. Jusqu’à un certain Jake. Leur idylle dura 4 années. Des projets de descendance, de mariage. Désillusions, déceptions.
Voila les seuls mots qu’il me vient à l’esprit pour clore cette histoire.



Heureusement que cette personne existait pour moi. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir son double, sa moitié tout le temps près de soi. Son sourire était mon inspiration, ma motivation depuis mes premiers pas, Savannah est et restera ma seule amie.
La véritable amitié ne s’explique pas.

Citation :

A,
Je sais que tu ne vas pas comprendre pourquoi je t’écris cette lettre alors que nous habitons à deux pas l’une de l’autre.
Je m’excuse à l’avance, ce que je vais t'annoncer dépasse tout ce que tu aurais pu imaginer.
Écoute moi, demain je ne serrai pas là pour notre sortie quotidienne du début de week end. En fait je ne fêterai plus aucun fin de semaine avec toi. Je ne passerai pas te prendre chez toi, n’attends pas que les portes de ton ascenseur s’ouvrent. En tout cas ce n’est pas moi qui en sortirai. Aly je m’en vais, je ne peux pas te dire ou, ni pourquoi, ni pour combien de temps. Tu le sauras peut-être un jour, même si j’en doute fort.
Je n’ai pas le choix, c’est comme ça. Il va falloir que tu apprennes à vivre par toi-même, sans compter sur personne. Je sais que ce sera dur pour toi, mais tu y arriveras. Ma lettre est brève mais j’en suis forcée. Sois forte Alyson.
Je t’aime
S.

C’était la seule chose qui pouvait détruire la belle brune. Elle n’en cru pas un seul mot et attendit le lendemain devant son ascenseur. Mais Savannah ne lui avait pas mentit. Ce n’était pas son style de toute façon, les mauvaises blagues. Mais de partir ainsi non plus. C'était comme si son cœur s'était arrêté de battre quelques secondes, même plusieurs minutes..




Tu es seule ma jolie, à présent.
Tout ce qu’elle avait pu retenir en elle depuis des années, toutes ces blessures qui avaient entaillées son cœur, il fallait bien que tout cela sorte un jour. Alyson c’était comme un bocal, vous savez, vous pouvez le remplir au fur et à mesure d’eau, jusqu’au jour ou il déborde. Et la c’est irrécupérable.
On sombre, la dépression nous tend grand les bras.
Alyson n’avait plus aucune morale, qui pouvait l’empêcher de vivre ce qu’elle avait tenté de fuir et d’oublier depuis tant d’années. C’était comme si un grappin avait attendu le bon moment pour la saisir, et l’enfoncer tout au fond d’un trou. Pourtant elle avait cru en son avenir, croire qu’elle ne pouvait plus s’arrêter en si bon chemin. Mais le destin avait déjà tracé son futur apparemment.
Papa, Jake, Savannah.
Est-il possible de revenir en arrière ? Ou d'oublier ?

Si elle voulait oublier, il fallait partir. Partir de cette ville ou chaque recoin pouvait être un souvenir pour elle. Tout quitter pour l’inconnu, ce n’est peut-être pas aussi radical que la maladie d’Alzheimer mais c’est une issu de secours et elle n’avait pas le droit de refuser.

Je ne prie la peine de dire aurevoir à quiconque. Seulement un mot sur le comptoir de la cuisine pour ma mère et des instructions pour la servante. Ma bande de potes ne comptait même plus pour moi, ce ne sont que des petits toutous que je trainais en laisse quand S. ne pouvait pas m’accompagner pour acheter les dernières paires Gucci ou Prada.

Alyson erra pendant de longues heures, une bouteille d’alcool fort à la main. Ses yeux entrouverts, elle n’arrivait même pas à percevoir les rayons de la lune. Elle atterrit sur une plage, déserte, tomba à la renverse et s’effondra littéralement. C’était la première fois qu’autant de larmes arpentaient ses joues de poupée.
Un vent glacial la crispa soudainement, des bruissements de feuilles, trop proches à son gout la stoppa net. Merde, elle qui se croyait toute seule. Elle tenta de se relever, mais chuta aussitôt. Toutes ses forces étaient épuisées.
Elle ferma les yeux. C’était comme si on la faisait tournoyer dans tous les sens au dessus du vide, et qu’à tout moment on était prêt à la lâcher. Elle se sentir partir.
Ses yeux s’ouvrirent brusquement, elle poussa un cri.
Un homme était accroupi à côté d’elle, avait posé une de ses mains glaciales sur son visage et la regardait avec ambition. Comme si il avait en tête d’aboutir à quelque chose grâce à elle. Son visage se rapprochait du sien de plus en plus, jusqu’à sentir son souffle sur sa peau, admirer ces reflets rouges qui sortaient de ses yeux. Aucun bruit, seulement un gémissement en voyant des crocs aiguisés pénétrer sa chair. C’est de tout ce qu’elle se souvient.

Même son voyage jusqu’à Forks était un mystère pour elle. Alyson se sentait juste.. différente. Une autre personne était en elle, comme une deuxième puissance. Une sensation d’immortalité, comme si personne ne pouvait la blesser à présent. Il fallait qu’elle retrouve qui lui avait donné une seconde vie, qu’on lui explique ce qu’elle devait faire ici. Dans quel but. Elle sentait qui était comme elle, ou ne l’était pas. Ami, ennemi. C’était tout comme.
Elle devait se méfier de tous. Apprendre leur fonctionnement, le mode de vie de chacun pour les piéger dans leur propre jeu.
Elle savait que son intelligence et son tempérament à vouloir trouver le point faible d’une personne pour pouvoir l’attaquer moralement allait être mis à rude épreuve. C’était une traque qui s’ouvrait à elle. Ayant juste subit quelques transformations…
Alyson Banks faisait de nouveau partit de ce monde, pour son plus grand plaisir.