♣️ Une Volturi se serait éprise d'un hybride lycano-vampire... info ou intox ? ♣️
♣️ Le corps de Fenris aurait été retrouvé sur une plage de Miami... info ou intox ? ♣️
♣️ Il parait que le chef de Dankirk est responsable d'abus sexuels sur ses Dankirkettes... info ou intox ? ♣️
♣️ Le roi des Volturi ferait souvent des virées en solitaire à Forks... info ou intox ? ♣️
♣️ La reine des Volturi aurait ouvert un club, le Croquemitaine... info ou intox ? ♣️
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 Someday the nightmare will end... [Ashley]

Twilight RPG :: Time to Play :: Les Habitations :: Les résidences
Morgan Kankowsky
Morgan Kankowsky

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Someday the nightmare will end... [Ashley] EmptyMer 18 Juil - 19:26

Horrible, c'était horrible. Je courais aussi vite que je le pouvais, à en perdre haleine. Je fuyais, mais quoi exactement ? Les Volturi ? Dans un sens, oui... mais pas seulement. je fuyais le carnage, je fuyais leurs yeux rouges et leurs sourires satisfaits de leur victoire. Je fuyais parce que j'étais leur cible, je fuyais parce que je n'en pouvais plus de ce carnage. J'avais vu Juliet s'enfuir aussi ; nous n'avions pas d'autre choix, on s'était complètement fait écraser. Kaitlyn... ma petite Kaitlyn n'avait pas survécu non plus. Mon bas-ventre me lançait, je savais que j'allais probablement y rester aussi si je ne me faisais pas soigner rapidement... Et Fenris qui n'avait toujours pas retrouvé ses capacités, que je faisais toujours passer pour mort. Juliet enceinte, j'espérais de tout coeur qu'elle s'en sortirait, au moins elle. Je m'arrêtai finalement, épuisé à cause de ma blessure, en pleine rue de Forks sous les regards interloqués de quelques passants qui n'étaient au courant de rien de ce qu'il se passait au loin dans la forêt. Je n'en pouvais plus, je voulais m'asseoir, me reposer, là, contre ce poteau, dormir un peu. Mais si je m'endormais maintenant je risquais probablement de ne plus me réveiller, encore moins en pleine rue. Je n'étais pas à l'abri, mais je n'étais pas en mesure de traverser le pays.

Rouvrant les yeux, le souffle court, je constatai alors que la rue dans laquelle je me trouvais m'était familière. Et pour cause, Ashley habitait au bout. Ashley... Je ne l'avais pas mordue, j'avais bien fait, probablement serait-elle aussi morte si j'avais voulu la garder près de moi. Que devais-je faire ? Je ne voulais pas crever, pas maintenant, Juliet comptait sur moi, Fenris aussi. Mais aller chez Ashley reviendrait sans doute à la mettre en danger, si les Volturi me trouvaient là-bas... Je pinçai les lèvres et me redressai péniblement, reprenant ma marche jusqu'à la villa de la belle humaine. C'était sans doute la pire idée que j'avais eu depuis des lustres, encore plus en sachant qu'elle m'avait rejeté quand j'étais revenu vers elle, une semaine auparavant. Mais je ne savais vraiment plus quoi faire, elle était la seule option à laquelle je pensais et la douleur de mon ventre m'empêchait de réfléchir à de potentielles autres solutions. Ma cicatrisation ne se faisait pas, balle en argent oblige... Les Hunters s'étaient sentis obligés de s'en mêler, nous avions littéralement été encerclés.

J'arrivai devant chez Ashley et traversai péniblement le jardin jusqu'à la porte d'entrée. J'avais froid, pourtant il ne me semblait pas que la température extérieure était si basse que ça. Mes jambes flanchèrent et je me retrouvai à genoux devant la porte avant-même d'avoir pu sonner, si bien que je me pris le visage dans les mains, me fichant pas mal de me mettre du sang sur le visage plus que je n'en avais déjà. La tête me tournait, comme si j'allais m'évanouir. Ça faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas senti si faible... Je finis par prendre mon courage à deux mains, resserrant un bras sur mon ventre et levant l'autre pour presser d'un doigt le bouton de la sonnerie. J't'en prie Ashley, fais vite... Est-ce que sa mère était là ? Je n'en avais même pas la moindre idée, quel idiot je faisais. Je songeai à faire demi-tour, mais je renonçai bien rapidement, tous mes muscles étaient contractés et la douleur se faisait de plus en plus forte. J'avais l'air misérable... Non, je l'étais vraiment. J'étais misérable, pâle comme un linge, je saignais à cause d'une profonde blessure mais il n'y avait pas que mon sang qui tâchait mes vêtements et ma peau. Moi qui en temps normal aimait l'odeur du sang, elle me donnait actuellement envie de vomir. Faites que ce cauchemar s'arrête...
Ashley L. Jackson
Ashley L. Jackson

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Someday the nightmare will end... [Ashley] EmptyJeu 19 Juil - 10:29

Non, je n'étais pas en pyjama. Enfin techniquement si, mais je ne devrais pas. Bon, il n'y a rien qui m'empêche d'être en pyjama, mais peut-être pas ce pyjama là. Chaussettes énormes et poilues, jogging large et tee-shirt bat-man. Non, je n'avais pas non plus une serviette de bain bleue sur les cheveux. Enfin techniquement si, mais c'est uniquement parce que j'avais eu la flemme de me les sécher tout de suite. Je n'étais pas non plus entrain d'attendre le livreur de pizza. Et évidemment, je ne m'apprêtais pas à la manger devant Dirty Dancing. Encore une fois, techniquement, c'est ce que j'allais faire. Mais personne n'est censé être au courant, donc je peux me le permettre, non? Passer une petite soirée toute seule à manger de la pizza devant un bon film habillée comme une clocharde, ça ne peut faire de mal à personne.
J'avais passé une journée plutôt normale. Comme une journée où on n'a rien à faire, mais où on se débrouille pour s'occuper. Un tour à la piscine le matin et du ménage l'après-midi, avec un petit passage à la bibliothèque. Je n'avais pas l'habitude d'aller à la bibliothèque. Mais lire, ça aide à s'échapper, à penser à autre chose. Et ces derniers temps, j'avais besoin de m'évader un peu. Il y a pas mal de choses qui ont changé depuis mon retour à Forks. Pas mal de choses qui se sont éclaircies, pas mal de choses qui ont commencé puis qui se sont terminées. Après ma rupture avec Morgan, tout est allé très vite. Déjà, je n'ai jamais vraiment su ce qu'il s'était passé. Mais à quoi bon? C'était fait, il n'y avait plus rien à dire, plus rien à faire. Lorsque j'ai appris pour sa relation avec ma meilleure amie, le clou s'est enfoncé un peu plus profondément. Et puis d'autres révélations ont suivies. Je mentirais si je ne disais pas que cette période a été l'une des pires de ma petite existence. Doutes, perte de confiance en moi, soupçons sur tout et n'importe quoi... Et puis il a finit par revenir. La semaine dernière. Morgan est revenu vers moi. Pourquoi? Une seconde chance. Il était revenu pour me demander une seconde chance, après m'avoir laissé seule, blessée, sans réponses suffisantes, perdue. Il était réapparu comme ça, devant moi, avec un joli discours plein d'excuses et tout le reste. Et moi, je l'ai renvoyé. Remballé. La colère, la surprise, les souvenirs... Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai fait ça sur le coup, ou plutôt, j'ai tellement d'arguments pour expliquer cette réaction, qu'il m'est impossible de l'imposer clairement, ne serait-ce qu'à mon esprit. Mais je l'ai fait. Et une chose faite, une décision prise, ne peut être changée.

Je me levais pour insérer le DVD dans le lecteur, lorsque la serviette se détacha et toucha le sol. Mes cheveux noirs tombèrent sur mes épaules bronzées, m'obligeant à monter me les sécher. Quatre à quatre, je montais donc à l'étage, dans la salle de bain, rangeant la serviette et branchant le sèche-cheveux. En dix minutes, ils étaient à peu près secs. J'évitais de me regarder dans le miroir avant de descendre, de peur de mourir d'une crise cardiaque devant mon reflet qui ne devait pas être très agréable à voir. Le pauvre livreur de pizzas... D'ailleurs, c'est au moment où je fermais la porte de la salle de bain que la sonnette retentit. Mon ventre en profita pour grogner, m'obligeant à descendre rapidement afin de déguster au plus vite ce que j'avais commandé. Sauf qu'une fois devant la porte d'entrée, je n'aperçus personne à travers la fenêtre située au centre du panneau de bois. Il n'y avait personne. Intriguée, peut-être un peu effrayée, mais bien plus curieuse, je me forçais à ouvrir le battant. Après tout, le livreur se tenait probablement sur le côté. J'allumais la lumière extérieure puis tournais la clef dans la serrure avant de tirer la porte vers moi.
Je crois que je n'ai jamais été aussi effrayée, surprise et inquiète qu'à ce moment là. Dans la vie, il arrive que l'on ne comprenne pas vraiment ce qu'il se passe, ce qu'il nous arrive, que l'on vive des instants dignes des plus grands films d'horreur ou de suspens, que l'on soit le sujet d'histoires aussi terrifiantes qu'improbables. Mais ce soir-là, sur le seuil de ma porte, ce que j'aperçus dépassait largement tout ce que j'aurais pu imaginer. Certes j'ai vécu des choses bizarres, étranges, j'ai même eu beaucoup de mal à m'y habituer, mais là, tout se mélangeait tellement dans ma tête que ça me donnait le tournis. Je ne compris pas tout de suite qui était affalé sur mon paillasson. De même que je ne remarquais pas tout de suite qu'il était épuisé et couvert de sang. Cela explique donc la lenteur de mes actes, mon absence première de réaction. Qu'auriez-vous fait, vous, si vous vous étiez retrouvés face à un homme à première vue inconnu, haletant et couché en boule devant votre porte? Moi, je suis d'abord restée planté là à observer, essayant de voir je ne sais quoi, ne sachant pas du tout comment réagir, ne cherchant même pas comment agir. Comme anesthésiée. Puis le jeune homme frémit et leva la tête vers moi. Morgan. C'était Morgan. Un Morgan couvert de sang de la tête aux pieds, un Morgan aussi faible et sans défense que je n'aurais jamais cru apercevoir un jour. Dans mes souvenirs, il avait toujours le contrôle sur tout: chaque situation, chaque réaction, chaque acte, chaque émotion, chaque personne. Il était fort et sûr de lui, inébranlable et insaisissable. Celui qui se trouvait devant moi n'était pas comme ça. Il souffrait, il grelotait, il avait peur. J'oubliais l'espace d'un instant ce qu'il m'avait fait subir, le voyant comme quelqu'un ayant besoin d'aide, quelqu'un de blessé à qui je devais absolument tendre la main.

-Eh merde...

On ne s'attend pas toujours à ce qui sort de notre bouche. On ne le contrôle pas forcement, surtout dans ce genre de cas. Là, c'est un chapelet d'insultes et d'injures en tout genre qui franchit mes lèvres. Elles n'étaient destinées à personne en particulier. Je ne savais tout simplement pas quoi dire. Ni quoi faire d'ailleurs. Je m'agenouillais à côté de lui, l'aidant tant bien que mal à se redresser pour essayer d'apercevoir où il était blessé. Sa main plaquée sur le bas de son ventre m'indiqua la plaie. Une grosse plaie. Des milliers de questions affluaient dans ma tête, ne laissant pas de place aux réponses. Que c'était-il passé? Pourquoi était-il venu me voir moi? N'était-il pas censé guérir tout seul? Je ne m'étais jamais retrouvée dans une telle situation, je ne savais absolument pas quoi faire, j'étais perdue. Mais je savais que je ne devais pas le laisser comme ça. Il fallait que je fasse quelque chose.

-Merde mais Morgan qu'est-ce que t'as fait... Mais c'est quoi ce putain de... Olala qu'est-ce que je peux faire moi...

Passant un de ses bras autour de mes épaules, je le soulevais. Ou en tout cas, j'essayais. Parce que même s'il avait perdu pas mal de force, il était quand même plus grand que moi, et bien plus lourd. Je le trainais avec difficulté jusqu'à la cuisine, regardant avec dégout le sang qui tâchait ses vêtements, les miens et le sol de la maison, mais continuant d'avancer, sursautant à chacun de ses gémissements. Le plus doucement possible, je l'aidais à marcher jusqu'à la cuisine où je l'installais sur une chaise le temps de reprendre mes esprits. Voyant qu'il avait du mal à se tenir assis, je me débrouillais pour couvrir le canapé avec une nappe et déployais le peu de force qu'il me restait pour l'aider à s'y coucher. Je n'avais jamais passé mon brevet de secourisme, j'avais toujours séché les cours de premiers secours et j'évitais les hôpitaux comme la peste. A ce moment-là, je regrettais vraiment que ma mère ne soit pas là pour m'aider. Elle ne pose jamais de questions et sait toujours quoi faire, dans n'importe quelle situation. Mais là, il fallait que j'agisse. Je lui ôtais son haut, le suppliant de m'aider un peu malgré la douleur de ses blessures.

-Reste avec moi, OK? Je pourrais rien faire si tu t'évanouis ou... bref, tu gardes les yeux ouverts, tu dors pas, tu fais rien, tu bouges pas non plus... Mon dieu c'est quoi ça!... Je me suis jamais occupée de ça, j'ai jamais fait ça, je dois faire quoi merde!...

Quand je stress et que je suis submergée par la situation, j'ai une vilaine tendance à dire à voix haute tout ce que je pense. Je sors tout et n'importe quoi, même si ça n'a aucun rapport. C'est pourquoi, tout en cherchant un chiffon pour l'humidifier afin de nettoyer la blessure du jeune homme, je commençais à murmurer les paroles d'une des chansons de Dirty Dancing. C'est comme ça, il fallait que je dise quelque chose, que quelque chose sorte de ma bouche. Et dire que quelques minutes auparavant, je m'apprêtais à manger une grosse pizza en regardant mon film préféré...

Morgan Kankowsky
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Someday the nightmare will end... [Ashley] EmptyJeu 19 Juil - 13:02

Je n'était bien dans aucune position, quoique resserrer mon bras sur mon ventre me donnait l'impression d'avoir moins mal. La douleur restait pourtant vive, ce qui se comprenait tout à fait ; j'avais reçu une balle, après tout. Etonnament, je me sentais... frustré, énervé. J'étais un lycan, j'aimais le pouvoir, la puissance. Et là, j'étais au sol, tremblotant risquant de m'évanouir sous peu. Incapable de reprendre ma forme lupine à cause de la douleur trop lancinante. Je n'avais vraiment plus le contrôle, sur rien du tout, même pas sur moi-même. Ma meute n'existait plus, ils étaient presque tous morts. Je n'arrivais pas à positiver dans une telle situation, à réfléchir comme un Alpha devrait le faire. Et Kasey ? J'ignorais ce qui lui était arrivé, j'avais vu les Volturi prendre le dessus sur elle, mais ne pas la tuer... Il me semblait qu'ils l'avaient emmenée. Qu'est-ce qu'ils allaient lui faire ? Je n'en savais rien. Vraiment, j'étais soulagé que Fenris ait banni Emma, lui permettant d'être loin de ce vrai massacre. Je bénissais Ashley de m'avoir rejeté, sans quoi elle y aurait sans aucun doute aussi laissé sa peau, même si je revenais vers elle aujourd'hui encore, agonisant et l'implorant de m'aider. Je relevai la tête pour la regarder, ce qui désormais me demandait beaucoup de force. Je n'avais qu'une seule envie, c'était m'allonger par terre, fermer les yeux, dormir. Je luttais, parce que je savais qu'il fallait rester conscient au maximum dans une telle situation, et qu'Ashley aurait probablement besoin de moi. Depuis le temps que je la connaissais, je ne l'avais jamais vraiment vue panser des blessures. Puis elle réagit, se glissant à côté de moi pour m'aider à me relever, me portant à moitié... Non, aux trois quarts... Mes jambes ne me soutenaient plus et le moment où je voulus m'appuyer moins sur elle, je manquais de tomber à nouveau. Je la suivis à l'intérieur et me laissai asseoir sur la chaise, seulement un problème se posa... J'avais la tête qui tournait, et en l'occurrence il m'était difficile de tenir correctement sur une chaise, sans glisser. Qu'est-ce que j'avais fait... ? C'était une bonne question. Qu'est-ce que j'avais fait pour sauver Eclipse ? Et pour sauver les alliés ? J'ignorais dans quel état étaient les Irlandais et les Quileutes, mais ça ne devait pas être bien joli non plus. Tout s'était passé tellement vite... J'avais quelques moments d'absence, moments au cours desquels je manquais de laisser Ashley livrée à elle-même. Mais je tenais, du mieux que je le pouvais. Elle me porta à nouveau et m'emmena dans le salon, m'allongeant sur le canapé qu'elle avait recouvert d'une nappe après m'avoir retiré mon haut. Allez savoir pourquoi, mais l'espace d'un instant, cela me fit sourire. Sans doute parce que c'était Ashley, tout simplement, qu'elle était elle et le restait. Le fait qu'elle pense à la propreté des lieux malgré la situation, ou la quantité phénoménale de jurons qu'elle avait déballée depuis qu'elle m'avait vu sur le pas de la porte... C'était elle, vraiment, et ça me faisait un bien fou de la revoir. Bon, dans l'état actuel des choses, ça ne se voyait pas... Mais j'étais content de la revoir malgré tout. Je m'accrochais à elle, à mes sentiments pour elle bien qu'elle m'ait rejeté. Et désormais je m'accrochais plus que jamais. Elle était tout ce qu'il me restait, probablement la seule personne que j'aimais qui allait bien, même si je risquais de lui attirer des ennuis par ma présence ici. Je n'étais de toute manière plus capable de partir sans y laisser la peau.

J'eus une nouvelle pensée pour Juliet, et la satisfaction de voir Ashley se fit rapidement remplacer par de l'inquiétude. Je n'avais même pas vu s'ils l'avaient suivie ou pas. Elle avait fait de gros progrès pour se battre, mais pas suffisamment pour pouvoir survivre seule contre tous. Avait-elle était blessée ? Je n'avais pu que brièvement la voir s'enfuir et je ne me rappelais pas si elle avait une quelconque blessure, que ce soit par balle ou à cause des Volturi. Les Volturi, qu'est-ce que je pouvais les détester... Ils pouvaient anéantir une race sans s'en vouloir, ils étaient de bons gros enfoirés. Ils avaient tué ma fille alors qu'elle n'avait jamais rien demandé. Elle était innocente, ce n'était qu'une petite fille de 6 ans... Ma famille, ma fille m'avaient été arrachées si brutalement que je ne savais pas si j'allais m'en remettre. Pour l'instant l'heure était à mes blessures, mais ensuite ? Qu'est-ce que j'allais faire ? Ashley paniquait, m'ordonnant de rester avec elle. Je faisais tout pour ça. Je fermai les yeux une fraction de seconde, espérant pouvoir me reposer, mais je les rouvris bien vite. Elle s'était levée et était partie dans la cuisine, sans doute chercher de quoi nettoyer la plaie. Je reportai mon attention sur mon bras droit, observant la légère blessure qu'un vampire m'avait faite. Elle se cicatrisait seule, celle-ci n'avait pas besoin d'être aidée. Elle me faisait souffrir malgré tout, j'espérais qu'elle aurait vite disparu. J'étais si faible que mon corps puisait toute l'énergie qu'il me restait dans la cicatrisation des plaies qu'il lui était possible de soigner. Je n'avais vraiment plus de force. La jeune femme revint vers moi avec un chiffon humide, attirant mon attention. Alors qu'elle était à portée de main, chantonnant pour éviter de céder à la panique, je lui pris la main, la serrant doucement, ou plutôt faiblement, dans la mienne pour attirer son attention.

« Ashley... Je suis... Désolé. »

Je n'avais pas la force d'expliquer, mais j'étais désolé pour tellement de choses. Rares étaient les personnes que j'avais pu faire souffrir autant qu'Ashley. Je n'avais jamais vraiment voulu lui faire de mal, pas même à la plage où j'avais voulu être odieux pour qu'elle me déteste. Chaque mot que j'avais prononcé là-bas m'avait demandé un effort surhumain, chaque syllabe m'avait blessé un peu plus. Son rejet une semaine auparavant m'avait fait souffrir, même si je me disais que c'était probablement ce qu'il y avait eu de mieux à faire, elle avait bien agi. J'admirai un instant les traits de son visage. Ils étaient anxieux, effrayés. Sans doute se demandait-elle si j'allais crever sur son canapé. Elle se demandait sans nul doute ce qui avait bien pu arriver, peut-être aussi croisait-elle les doigts pour que je passe la nuit. Ou alors elle me détestait, du plus profond de son être, vraiment. Peut-être qu'elle me détestait pour tous les problèmes que j'avais pu lui apporter depuis qu'on se connaissait, et qu'elle me détestait encore plus désormais pour la mettre dans une telle situation, pour oser réclamer son aide alors qu'elle ne voulait plus de moi dans sa vie. Ça aurait été son droit... Et pourtant au fond de moi, je savais qu'elle ne me blâmait pas, en tout cas pas pour la situation actuelle. Je reportai mon attention sur le plafond d'un blanc immaculé, lâchant à contre-coeur la main de la jeune femme. J'allais souffrir, je le savais, je n'étais pas au bout de mes peines. Il fallait nettoyer la plaie, arrêter l'hémorragie, me faire un bandage serré... J'allais douiller.

« Vas-y. »
Ashley L. Jackson
Ashley L. Jackson

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Someday the nightmare will end... [Ashley] EmptyVen 20 Juil - 10:49

J'avais des milliers de raisons de détester Morgan. Et toutes étaient plus valables les unes que les autres. Depuis la première fois, depuis notre première rencontre, il n'avait cessé de me faire tourner en bourrique. Je me rappelle encore de l'époque où nous n'étions qu'amis, où il était mon meilleur ami. En repensant à cette époque où tout allait pour le mieux dans ma vie, mais aussi dans la ville de Forks, je me demandais souvent comment tout ça avait pu changer si brutalement. Notre fameuse après-midi sur la plage où il m'avait annoncé qui il était vraiment, ce qu'il était vraiment, était sans doute le moment où tout se déclencha. Je crois que j'avais toujours été un peu amoureuse de lui. En même temps, qui aurait pu lui résister, à lui et son charme incroyable, ses petits sourires, son regard... Après tout, me lier d'amitié avec lui était peut-être une erreur. Peut-être que si nous n'étions pas devenu si proche, je ne serais pas tombée si dingue de lui. Je n'aurais sans doute pas cherché à savoir si lui aussi partageait ces sentiments. Et je ne serais donc jamais sortie avec lui. Ça aussi, c'était compliqué. Une période difficile aussi, où j'avais quitté Forks et où j'avais brisé également le début de relation qui s'installait entre nous. Et puis je suis revenue et c'est repartit. Difficilement, c'est vrai. Peut-être était-ce notre destin de ne pas pouvoir nous aimer tranquillement, calmement. Peut-être n'avions nous pas le choix, c'était écrit comme ça et pas autrement. Pourtant, nous nous sommes battus contre ça, nous avons essayé de vaincre tout ça. Comme on aurait pu l'imaginer, ça c'est mal finit... Oui, j'avais des milliers de raisons de le haïr du plus profond de mon être. La méchanceté dont il avait fait preuve, les horreurs qu'il m'avait craché dessus, me tordaient toujours le ventre quand j'y repensais, encore maintenant. Je ne crois pas que ces blessures soient de celles qui se referment rapidement. Peut-être même qu'elles ne se referment jamais. En parlant de blessures... Le torchon en mains, je regardais la plaie profonde et saignante du jeune homme. Je n'avais jamais vu ce genre de chose, et je m'étonnais moi-même de ne pas tomber dans les pommes. C'était surement la situation qui me rendait plus forte... Après tout, il comptais sur moi. Il avait besoin de moi. Et je ne pouvais en aucun cas le laisser comme ça, que ce soit lui ou un autre d'ailleurs. J'en oubliais ce qu'il m'avait fait, ce qui c'était passé entre nous. J'oubliais tout ça l'espace d'un instant. Inconsciemment. Je n'avais jamais fait ça, mais je devais trouver un moyen d'en venir à bout.

« Ashley... Je suis... Désolé. »

Surprise, je détournais mon regard de sa blessure pour le porter vers son visage. Il avait saisit ma main, mais je sentais à peine la sienne. Tellement faible... Sa peau était tellement froide... Fixant le fond de ses pupilles, j'essayais de comprendre. De tout comprendre. Désolé? Désolé de quoi? Et puis quel superbe moment pour des excuses... Bah oui, autant essayer de se faire pardonner alors que l'on est couvert de sang, que l'on souffre et que l'on fait paniquer tout le monde autour de soi. C'est sur que c'est le meilleur moment pour s'excuser. Personne ne peut trouver mieux. Remarque, comment ne pas pardonner à quelqu'un dans cette situation, gravement blessé, peut-être même sur le point de mourir? Mais de quoi s'excusait-il bon sang! De ce qu'il m'avait fait subir auparavant ou de ce qu'il était en train de me faire vivre maintenant? Son côté mystérieux commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. Pourtant, sur le moment, je n'arrivais pas à lui en vouloir. Pour tout. Pour rien. Mon esprit lui trouvait des excuses tout seul, sans que je puisse y réfléchir. En même temps, je n'aurais même pas pu y réfléchir tellement je me sentais perdue, submergée par les évènements, par les questions. Je tenais toujours le torchon mouillé, et lui tenait toujours ma main. D'un côté, j'avais envie de partir en courant, de crier, de hurler au monde entier que tout ça ce n'était pas pour moi, qu'il aurait dû aller voir quelqu'un d'autre, que moi, je ne pouvais rien faire pour lui. Mais de l'autre, je me disais que si il était venu jusqu'à moi ce soir-là, c'est qu'il me faisait confiance. C'est qu'il croyait en moi. Et que j'étais l'une des seules à pouvoir l'aider. Alors tout le reste n'avait aucune importance. Morgan n'allait pas mourir ce soir. Pas ce soir, et pas sur mon canapé.

« Vas-y. »

Il me lâcha et sa main tomba lourdement à côté de lui. Je me forçais à arrêter de détailler son visage. Stop. Il fallait que je reste concentrée. Après tout, qu'est-ce que je pouvais lui répondre? Avec soin, le plus doucement possible, j'épongeais le sang qui recouvrait le bas de son ventre. Je ne m'y connaissais pas en blessures. Coup de couteau? Plaie par balle? Ou tellement d'autres choses... Étant donné sa « condition spéciale », cette blessure pouvait être absolument n'importe quoi. Et tout ce sang m'empêchait d'y voir clair. Il me fallut rapidement rincer le chiffon, imbibé de rouge.

-Ne parle pas. Je reviens.

Courant jusqu'à la cuisine, je remplis une bassine, prise sous l'évier, d'eau froide. D'ailleurs, ne fallait-il pas plutôt de l'eau chaude? Tant pis, on fera comme ça. Je rinçais le bout de tissu, saisis d'autres serviettes, chiffons etc, et m'installais à nouveau au pied du canapé. Tout ça en un temps record. Il faudra que je me souvienne que je suis plutôt bonne en course de rapidité... Essuyant à nouveau la peau claire tâchée de sang de Morgan, je réussis à distinguer clairement la blessure. Même la dernière des idiotes aurait compris qu'il s'agissait de l'entrée d'une balle. Je lui lançais alors un regard intrigué. Une balle? Mais que c'était-il passé? Contre qui et avec qui s'était-il battu? Je ne comprenais plus rien, alors il fallait mieux que je n'y pense pas. Je finirais bien par avoir toutes les réponses à mes questions un jour ou l'autre. Si Morgan arrivait à survivre... Il tressaillait à chaque fois que j'appliquais le chiffon humide sur sa peau, s'efforçant de contenir la douleur, et moi, je me retenais de ne pas tout plaquer, de ne pas céder à la panique. Même s'il avait mal, il fallait que je fasse quelque chose. Arriva le moment où, la plaie plus ou moins propre, je commençais à me demander si je devais sortir la balle ou plutôt arrêter l'hémorragie. Je riais intérieurement tellement je me trouvais idiote. Je n'y connaissais strictement rien. J'hésitais à appeler les urgences. Mais personne ne comprendrait vraiment... Prenant mon courage à deux mains, je trempais à nouveau le torchon dans la bassine et l'appliquais avec plus de force sur la plaie. L'hémorragie était bien plus grave que le reste. S'il perdait son sang, il risquait de s'évanouir et … de ne plus se réveiller. Sauf que je le retirais aussitôt. Je ne pouvais pas faire ça. Il avait trop mal, je ne pouvais pas continuer. Pour arrêter cette foutue hémorragie, je devais compresser la blessure, et ce n'était absolument pas possible.

-Non, non Morgan, je ne peux pas. Je suis désolée, je peux pas. Pas du tout. Non, je ne peux pas. C'est pas de faute, je peux pas...

Levant mes mains sur ma tête, je me reculais un peu, prise de panique. Soit je ne faisais rien et il me quittait dans d'affreuses souffrance, soit j'essayais et il souffrirait deux fois plus mais aurait une chance de survivre... Non, en fait, je n'ai aucune garantie de sa survie. C'était sans doute trop profond. Trop grave. J'étais complétement déboussolée, paniquée, paralysée. Et j'étais seule. Il ne pouvait pas m'aider, c'est limite si il arrivait à garder les yeux ouvert et à bouger ne serait-ce qu'un doigt. Mais je ne pouvais rien faire, je n'étais pas assez forte, assez courageuse. Les larmes me montèrent aux yeux. Pourquoi? La peur, la honte de ne pouvoir rien faire. Le stress aussi, la nervosité. L'incompétence. Je n'arrivais pas à me calmer pour mieux pouvoir m'occuper de lui. Je ne pouvais pas m'occuper de lui tout simplement. J'en avais mal au ventre.

-Je... Je ne peux pas...
Morgan Kankowsky
Morgan Kankowsky

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Someday the nightmare will end... [Ashley] EmptyVen 20 Juil - 12:57

Si je mourais, qu'est-ce qu'il se passerait ? J'avais peur de la souffrance plus que de la mort en temps normal, mais je m'étais fait à l'idée que les deux venaient ensemble lorsqu'on est un lycanthrope d'Eclipse. Mais à l'heure actuelle, j'avais aussi peur de mourir. Non pas de la mort elle-même, je considérais que je serais en paix après ça, mais plutôt des conséquences de ma mort. Je voulais vivre, je voulais les venger. Je voulais protéger Juliet, car au fond de moi je savais qu'elle était toujours en vie. Je voulais retrouver Fenris et l'aider à recouvrer ses capacités, continuer à veiller à ce qu'Emma et Ashley aillent bien. Ma protégée et celle que j'aimais. Si je mourais maintenant, qui le ferait ? Personne. Je détestais l'idée de faillir à mes obligations, car à mes yeux, c'en était. Je devais survivre, mourir n'était pas une option à mes yeux ; l'idée même que je puisse alors succomber à cette fichue balle en argent me donnait envie d'hurler, de me débattre jusqu'au bout. Et c'était alors là que j'étais forcé de constater à quel point j'étais faible, à la merci du premier qui voudrait ma peau ; et dieu seul savait combien ils étaient nombreux, ceux qui désiraient ma mort. Une chose était sûre, je ne serais jamais fait prisonnier. J'étais l'Alpha désormais, je devais être abattu, c'était la règle. Sans Alpha, la meute n'a plus de chef et se disperse. Ils pensaient Fenris mort, savaient que ma vie ne tenait plus qu'à un fil. Il ne restait plus qu'à m'achever pour que le travail soit complété. Et ils avaient bien raison de vouloir me tuer, parce que je m'accrochais à la vie, je refusais de m'abandonner aux bras de la faucheuse pour toutes les raisons énoncées précédemment. Je voulais ma vengeance, et à moins d'être mort, je m'arrangerais pour l'avoir.

Ashley m'intima de ne pas parler et elle se leva, regagnant la cuisine. Elle revint rapidement à mes côtés, avec une bassine et plusieurs chiffons/torchons pour nettoyer le sans sur moi. Elle les trempa, et entreprit doucement de nettoyer ma plaie pour mieux la voir et savoir mieux comment agir. Chaque fois qu'elle posait le chiffon sur ma peau, je serrais les dents, m'efforçant de garder les yeux ouverts malgré cette envie omniprésente de les fermer. Je fixais le plafond, luttant et faisant de mon mieux pour ne pas faire part de ma douleur à la jeune femme, je ne voulais pas qu'elle prenne peur et arrête tout. Ce serait légitime, je lui demandais de soigner une blessure par balle alors qu'il n'était même pas dans ses habitudes de mettre un pansement après une coupure au doigt. Mais elle se débrouillait bien, vraiment bien. Puis la plaie fut relativement propre, et vint le moment où il fallait arrêter l'hémorragie. Elle déposa le torchon sur la plaie et je me mordis la langue... puis elle effectua une légère pression. La douleur fut si intense qu'en dépit de tous mes efforts, je ne parvins pas à retenir le gémissement de douleur qui franchit mes lèvres. Il fut apparemment de trop, l'expression d'une douleur trop lancinante. Ashley retira tout et céda à la panique, m'annonçant qu'elle ne pouvait pas le faire, qu'elle n'en était pas capable. Les mains sur la tête, elle recula un peu, le regard rivé sur la blessure. Que pouvais-je faire contre cette crise de panique ? Je la comprenais tout à fait. Elle me rejetait de sa vie, puis un beau soir je me pointais sur son paillasson à moitié mort en remettant mon sort entre ses mains. Elle avait le pouvoir sur moi, quoi de plus horrible que de savoir qu'une personne va mourir si on ne fait rien pour l'aider ? Si j'avais été à sa place, j'aurais certainement eu peur moi aussi. Mais que pouvais-je faire pour l'aider ? Je me serais bien débrouiller, mais j'avais déjà énormément de peine à serrer sa main, alors compresser ma blessure ? Je n'en serais pas capable. Il fallait que je la calme, mais je n'avais aucune idée de comment m'y prendre. Elle répéta qu'elle ne pouvait pas, reportant cette fois son regard sur mon visage. Je tournai doucement la tête vers elle, admirant à nouveau ses traits alors que je cherchais quoi lui dire. Elle allait y arriver, elle était bien plus forte qu'elle ne le pensait. Seulement je craignais de lui mettre encore plus la pression si je lui faisais part de tout ce que je pensais.

« Rapproche-toi... »

Quitte à me regarder, autant qu'elle soit focalisée sur mon visage plus que sur ma blessure ou les torchons imbibés de sang. Et maintenant ? Je ne savais vraiment pas quoi lui dire, et la souffrance m'empêchait de réfléchir correctement. Je me perdis un moment dans la contemplation de ses yeux puis je revins à moi. C'était normal que je souffre. Et le hasard faisait plutôt bien les choses quand on y réfléchissait bien. Elle n'avait peut-être pas eu de blessure physique, mais elle avait énormément souffert par ma faute. Et ça se voyait, autant dans ses yeux que dans son comportement. Elle avait changé, je l'avais poussée à changer. J'avais ouvert une plaie béante en elle, et même si je n'avais pas été là pour le voir, j'en avais conscience. Ce moment sur la plage, c'était là qu'elle avait changé, c'était là que je l'avais vue me regarder différemment. Oui, le hasard fait bien les choses, ce n'était que justice de se retrouver dans une telle situation. C'était à mon tour de souffrir le martyr sous ses mains, même si c'était dans le but de me faire survivre. C'était elle, et pas quelqu'un d'autre. Je crierais sans doute, j'aurais sûrement plus mal que jamais.

« Tu es vraiment forte Ashley. Je vais survivre... Tu sais pourquoi ? »

Je fermai les yeux un bref instant, une fraction de seconde. Ce fut court et pourtant, je sentis mon corps entier me demander à ce qu'ils restent clos. Je les rouvrais pourtant, luttant pour ne pas m'évanouir. Je souris légèrement à la jeune femme, sourire qui contrastait sans aucun doute avec mon visage pâle de grand blessé.

« Parce que... j'te promets que je répondrai à toutes tes questions après ça. Et il est pas question que... que je brise encore une promesse que je t'ai faite. »

En vérité, je n'étais encore une fois pas sûr de pouvoir tenir cette promesse. Seulement j'étais certain d'une chose, c'était que je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour la tenir. Je détournai les yeux vers le plafond une nouvelle fois, me demandant ce qu'il se passerait si sa mère arrivait maintenant. Est-ce qu'elle m'aiderait ? Ou est-ce qu'elle me laisserait crever en apprenant ce que j'étais ? C'était un peu quitte ou double, si elle débarquait maintenant. Ou elle s'occuperait de stopper l'hémorragie, ou elle la laisserait avoir raison de moi. J'avais soif, mais je ne pouvais pas encore boire, pas tant qu'on n'avait pas fini de s'occuper de ma blessure. Je refermai encore les yeux, songeant que ça allait m'handicaper aussi, mais l'essentiel était que ça les gêne eux, afin qu'ils ne puissent pas me retrouver.

« Il faudrait que... Tu fasses brûler de l'encens. Fort. »
Ashley L. Jackson
Ashley L. Jackson

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Someday the nightmare will end... [Ashley] EmptyMer 25 Juil - 11:35

Dans les dessins-animés ou dans les films, on reconnaît toujours les super-héros. Soit c'est ceux qui sont habillés en collants moulants et couleurs vives, soit c'est ceux qui essaient de cacher leurs super-pouvoirs, soit c'est ceux qui ont le plus d'ennuis à éviter, le plus de problèmes à régler, autant dans leur vie personnelle que pour leur travail de « je dois sauver le monde ». Un mec avec des pouvoirs surhumains, il est toujours beau et gentil. Et il ne meure jamais. De l'autre côté, on a les méchants. Ceux qui ont aussi des pouvoirs bizarres, mais qui sont moches, qui font peurs et qui, en général, sont de véritables psychopathes. On les reconnaît aussi parce que leurs pouvoirs sont bien moins cool que ceux du beau-gosse en combinaison moulante. Bref, en gros, tout est fait pour nous rassurer que c'est impossible que ça existe. Vous arrivez à imaginer, vous, un homme qui se balade dans la rue, une cagoule avec des oreilles de chauves-souris sur la tête et une cape sur le dos? Est-ce que vous vous rendez-compte de ce que les gens diraient si l'un de leurs voisins sortaient de chez lui à l'intérieur d'un robot rouge et doré et s'amusait à marcher dans les airs au lieu de poser tranquillement les pieds sur le trottoir pour faire ses courses? Les BD, les livres, les films... on voit bien que rien n'est possible. Tout ce qu'il s'y passe prouve que rien de tout ça n'existe. Mais je me suis rendue compte qu'en fait si, les trucs étranges, bizarres, qui ne sont pas censés exister, font réellement partis de ma vie. Et de celle du monde entier du coup. C'est dur à avaler, je l'avoue. Mais on finit par s'y faire, s'y habituer. En tout cas, moi, j'ai finis par m'y faire. Jusqu'à ce que tout finisse par partir en morceaux, évidemment. Jusqu'à ce que tout éclate et qu'en faite, le mec aux pouvoirs magiques arrive devant ma porte, couvert de sang et sur le point de mourir. Vous m'expliquez à quoi ça sert d'être super-fort si ça n'aide personne dans ces cas là? Faudra que je pense à conseiller une combi' moulante jaune fluo à Morgan, c'est sans doute ça qui cloche.
Toujours paniquée, je fixais à tour de rôle son visage et sa blessure, sa blessure et son visage. Je ne pouvais rien faire, même pas bouger. J'en étais incapable, c'est tout, c'est simple. Impossible de prendre la moindre décision, de faire le moindre geste. J'avais déjà fait tout ce dont j'étais capable, je ne pouvais pas faire plus. Il tourna la tête vers moi et m'observa un instant.

« Rapproche-toi... »

Les traits de son visage étaient tirés par la douleur. Face à quelqu'un comme ça, dans cette condition médicale, je ne pouvais pas résister. Je me rapprochais donc de lui, hésitante. A genoux à ses côtés, j'étais mal à l'aise, regardant un peu partout, m'essuyant une larme sur ma joue, qui avait réussi à s'échapper. Comment j'avais fait, déjà, pour me retrouver là à jouer les infirmières? Ah oui, c'est vrai, j'avais juste ouvert ma porte.

« Tu es vraiment forte Ashley. Je vais survivre... Tu sais pourquoi ? »

Un court instant, mon coeur s'emballa. J'avais devant moi un homme souffrant qui luttait de tout son être pour garder les yeux ouverts, pour résister contre la douleur, pour ne pas mourir. Je n'avais jamais assisté à une scène telle que celle-ci, aussi éprouvante mentalement, aussi difficile à supporter, une scène aussi effrayante. Je n'avais jamais ressentit tout ce que je ressentais à ce moment. Je pourrais écrire des lignes et des lignes de simples mots décrivant simplement comment je me sentais.
J'avais envie de lui dire de se taire. Parler lui prenait beaucoup de force, alors qu'il n'en avait plus tellement. Mais d'un autre côté, j'avais envie de savoir ce qu'il allait me dire. Ce n'est pas de ma faute, je suis curieuse. Très curieuse. C'est pourquoi je ne l'empêchais pas de continuer.

« Parce que... j'te promets que je répondrai à toutes tes questions après ça. Et il est pas question que... que je brise encore une promesse que je t'ai faite. »

Je ne réagis pas. Ou en tout cas, ce n'était pas visible. Je restais de marbre devant lui, ne sachant tout simplement pas comment réagir. En même temps, j'avais envie de le frapper, de le secouer dans tous les sens, de lui jeter le livre posé sur la table basse, en pleine figure. J'avais envie de lui hurler dessus à en briser mes cordes vocales. Venir ici dans un sale état, d'accord, il passait sans doute par là et il savait qu'il pouvait me faire confiance. Mais remuer les souvenirs, le passé, ça, c'était non. Non. D'accord, il n'avait peut-être pas toute sa tête, il avait perdu beaucoup de sang et avait mal. D'accord. Mais est-ce qu'il se rendait compte de ce qu'il risquait en me rappelant ce qu'il avait fait? Je ne dis pas que je l'avais oublié, loin de là. On ne peut pas oublier ça. Et je ne dis pas non plus qu'en l'ayant clairement en tête, j'allais le laisser là, sans rien faire. Mais me le rappeler comme ça, ouvertement, c'était dangereux. Je n'y pensais plus vraiment, trop submergée par les évènements, mais maintenant, je n'avais pas d'autres choix que de garder tout ça à l'esprit. Et ça pouvait largement toucher ma concentration. Étonnement, pourtant, je me sentais plus forte maintenant. Bizarrement, ces souvenirs venaient de me rendre plus courageuse, plus battante. C'était sans doute l'ancienne Ashley qui refaisait un peu surface, prête à tout pour se montrer utile. Et le seul fait qu'il s'excusait encore, même d'une manière assez sous entendue, alors qu'il était dans un état plus que critique, me redonnait également confiance en moi. J'étais encore utile pour quelqu'un dans ce monde.

« Il faudrait que... Tu fasses brûler de l'encens. Fort. »

De l'encens? Je ne réfléchis pas longtemps et me levais pour aller en chercher dans la chambre de ma mère. Plusieurs bâtons aux différentes odeurs étaient rangés dans sa table de chevet, ainsi que quelques allumettes et tout le dispositif nécessaire. Ma mère... j'espérais qu'elle ne rentrerait pas ce soir. Elle m'avait dit qu'elle passerait la soirée chez des amies, à jouer au poker. Pourquoi pas. Elle ne m'avait malheureusement pas donné d'heure de retour, et même si d'habitude, elle rentrait assez tard, on ne peut jamais savoir quand elle franchira la porte d'entrée. Certes, elle ne poserait sans doute aucune question, bien trop polie, mais je sais qu'elle me questionnerait après, plus tard, quand nous serions seules. Après tout, c'est ma mère, et c'est d'elle que je tiens ma curiosité débordante. Allumant l'encens, je revenais au pas de course dans le salon. Ça sentait fort. Trop fort. Mais au moins, c'est vrai que l'odeur du sang était apaisé. Ça me faciliterait sans doute les choses. Je m'accroupis à nouveau près de Morgan, essayant de me concentrer au maximum. Fallait-il que je le fasse vite ou plus lentement, doucement? Je trempais les chiffons dans la bassine d'eau à côté de moi, puis plantais mon regard dans le sien.

-Si ça fait mal, tu cris, OK? Tu as le droit de crier. Très fort. Mais... Mais tu ne bouges pas, sinon j'y arriverais pas.

Je n'attendais pas sa réponse et plaquais le chiffon sur la blessure, me débrouillant pour faire une sorte de garrot le plus rapidement possible. Je me mordais la joue tout en m'attelant du mieux que je le pouvais au bandage qui stopperais l'hémorragie. Il avait mal, j'avais peur, mais je ne m'arrêtais pas. Enfin, je reculais, tremblante. Comment j'avais fait? Comment j'avais réussi à faire tout ça? Je ne me reconnaissais pas, je ne me reconnaissais plus. Mais j'étais fière de moi. Même si je savais que ça ne suffirait peut-être pas à le sauver, j'avais tout donné. J'appliquais un gant de toilette propre et trempé d'eau froide sur son front, après avoir retrouvé mes esprits. Mon dieu, j'espère que je n'avais pas aggravé la situation!
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